Entretien avec le Grand Rabbin de Paris, le Rav David Messas

Le Grand Rabbin de Paris vient d'être réélu pour un mandat de 7 ans, ce 24 juin 2008. Bien que seul candidat, le Rav David Messas a tenu à faire campagne et promouvoir son bilan et ses actions à venir. Il a été réélu par 34 voix sur 40 lors d'un vote à bulletin secret au siège du Consistoire de Paris. Il entamera le 1er janvier 2009 son troisième mandat avec toute la légitimité que lui confère ce succès.

Kountrass : Tout d'abord Mazal Tov et félicitations pour votre réélection à la fin du mois dernier en tant que Grand Rabbin de Paris. Quels sont les principaux projets et actions que Vous avez déjà entrepris aux cours de vos deux premiers mandats ?

Nous avons amélioré les services du Consistoire de Paris, tant dans les domaines de la Kacheroute, du mariage, du Talmud Tora, du problème des conversions et de la Zéhoute Yéhoudite [identité juive]. Malheureusement, il y a un service qui ne marche que trop bien, c'est celui des Guitim, car il y a trop de divorces. Dans les services de la Kacheroute, autour du Grand Rabbin de Paris et des autres rabbins notamment le Av Bèt Dine Yirmiyahou Cohen ou le Grand Rabbin Gugenheim, nous avons tenu à mettre toute la rigueur halakhique pour, par exemple, permettre de trouver de la viande Glatt et 'Halak Bèt Yossef avec l'étiquette du Bèt Dine de Paris.

Toutes ces actions ont été menées avec le soutien du président Joël Mergui, de l'ensemble des rabbins et des autres responsables du Consistoire. Le message important que je veux faire passer en tant que Grand Rabbin de Paris, c'est la « Ahavat Israël ». 'Hass Véchalom que nous acceptions n'importe quoi. Nous restons très rigoureux. Bien sûr, tout Juif est à sa place dans une synagogue. Mais vous savez, nous fonctionnons un peu comme Moché Rabbénou et Aharon : quand il s'agit de Halakha il faut savoir trancher dans le vif. Même si cela peut être dur pour l'une des parties. Mais d'un autre côté, il faut savoir répondre avec « Ahavat Israël »en cherchant toujours le Chalom. Baroukh Hachem, aujourd'hui, de plus en plus de gens viennent à la synagogue. Beaucoup de cours se sont développés.

Kountrass: Le projet « Paris-Torah » dont Vous êtes le fondateur, avec le président du consistoire, Joël Mergui, entre dans sa troisième année. Pourriez vous détailler son importance pour lez Grand Rabbin que vous êtes ?

Tout d'abord, cette année, avec le mois de juin, les élections, je dois dire que mon fils, Rav Ariel Messas, a beaucoup travaillé pour le préparer. La première année: cela s'est déroulé au Séminaire Israélite, la deuxième année, aux Tournelles. Ce mois de juillet, les jeunes vont pouvoir venir étudier un peu partout. Nous avons fait en sorte que des centres comme Sarcelles, le 12ème, le 19ème, Levallois, peut-être, permettront aux jeunes de venir étudier sans avoir à venir jusqu'au centre de Paris. Cela fonctionne bien, Baroukh Hachem. D'ailleurs, nous proposerons la même chose pour les vacances de 'Hanouka, « Ski-Torah» pour qu'à chaque période de vacances de l'année, les enfants puissent venir étudier. Et dans le reste de l'année, Tikvaténou, notre organisation pour la jeunesse, grandit et développe de plus en plus ses activités.

Kountrass : quel message particulier le Grand rabbin de Paris voudrait il ajouter ?

Vous savez, je viens de faire le discours suivant: on dit qu'il y a des interdictions pour le Chabbate. Mais ce jour-là, nous, les Juifs, le vivons en famille. On se retrouve pour discuter, pour prier, pour chanter et pour étudier. Le message que je veux dire, c'est qu'on est heureux comme Juif. Il y a un vrai bonheur à être Juif.

Source : Kountrass News : juillet 2008