Un traiteur pris en flagrant délit de fraude concernant le label Kacher

Un véritable scandale agite actuellement la communauté juive de Floride du Sud : un traiteur, se présentant comme certifié Kacher, aurait servi des plats totalement non Kacher lors d’un grand événement communautaire. Cette affaire, qui secoue les milieux religieux comme les simples consommateurs, met en lumière les dangers d’une confiance aveugle dans les déclarations orales des prestataires.

L’affaire tourne autour de HaShuk Catering (Moroccan street food), une entreprise de restauration spécialisée dans la cuisine marocaine. Son propriétaire et chef, Rachid Zitouni, non juif, aurait faussement affirmé que son établissement était placé sous la supervision du ORB (Orthodox Rabbinical Board), l’une des principales autorités de Kacheroute en Floride. Sur son site internet comme dans sa publicité, la société se vantait de disposer d’une certification Kacher officielle.

Mais au cours d’un grand événement communautaire, la supercherie a éclaté. Des convives pratiquants, intrigués par certains détails, ont demandé à rencontrer le Machguia’h (le surveillant rabbinique chargé de garantir la conformité des aliments). Le chef leur aurait alors répondu, d’un ton rassurant, que le Machguia’h « venait de s’absenter un court instant ».

Cette réponse vague a rapidement éveillé les soupçons, et la vérité, hélas, ne tarda pas à se révéler : aucune supervision n’était en place, et les produits servis étaient bel et bien non Kacher.

Réaction immédiate du ORB : alerte communautaire et poursuites à venir

Le ORB, informé de cette fraude, a publié une alerte urgente de Kacheroute à l’attention de toute la communauté. Dans son communiqué, l’organisation insiste sur l’importance de ne jamais se fier à la seule parole d’un traiteur ou d’un organisateur d’événement, même bien intentionné :

« Il faut toujours exiger de voir la Té'oudate Kachroute, le fameux certificat officiel, et s’assurer de la présence effective d’un Machgia’h sur place. » 

Le ORB prépare désormais des poursuites judiciaires contre HaShuk Catering et son propriétaire pour usurpation de certification et fraude commerciale, un acte considéré comme une atteinte grave à la confiance religieuse et à l’intégrité du consommateur juif.

Une leçon de vigilance

Cet épisode rappelle, s’il en était besoin, combien la Kacheroute repose non seulement sur la foi, mais aussi sur la rigueur. Les apparences séduisantes d’un buffet « oriental » ou d’un service élégant ne sauraient remplacer la garantie rabbinique authentique.

La Kacheroute  ne se goûte pas, elle se vérifie.

Et à l’heure où fleurissent de prétendus « chefs cuisiniers avec label Kacher » ou des entreprises aux slogans trompeurs, il appartient à chacun de demeurer vigilant. Car, comme le rapporte le Mikhtav MéEliyahou: "l’homme devient ce qu’il absorbe".
Manger sans Kavana (intention spirituelle) ou sans précaution, c’est nourrir non seulement le corps, mais aussi la confusion du Da’ate. C'est-à-dire que chaque acte de consommation, matériel ou intellectuel, façonne la conscience.

Les charlatans ne manquent jamais là où la confiance est grande, et c’est précisément là que le devoir de discernement devient une Mitsva.