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Hasard et Providence

Jeudi 6 Mars 2008 | 23h22   Vue : 5487 fois
 
 
 
 



1. Origine du nom


Le nom de ce jour lui a été attribué selon le verset :
On jeta le
Pour , c'est-à-dire le Goral (sort), devant Hamane parce que le sort qu'avait tiré Hamane fut notre heureux destin ainsi qu'il est écrit : « C'est pourquoi on appela ce jour-là Pourim, au nom du Pour ».

Un nom est ce qui définit l'essence de la chose, et donc le mot Pourim lui-même exprime et définit la racine de tout ce que l'on peut apprendre à partir des jours de Pourim.

Essayons de comprendre pourquoi le mot Pourim exprime la quintessence de ce jour-là.

Le tirage au sort (Pour) qu'a fait Hamane, qui s'est inversé en notre faveur (notre Pourim), ne concernait en fait qu'un détail tout à fait secondaire : la fixation de la date d'exécution du décret funeste concernant les Juifs. Hamane ne voulait pas décider par lui-même du moment où l'on tuerait les Juifs. Il procéda donc à un tirage au sort pour décider du choix de la date. Mais si en fait, ce n'était qu'un détail mineur parmi l'ensemble des événements qui se sont produits à cette époque, pourquoi donc a-t-on appelé ce jour du nom de Pourim , du nom de ce détail insignifiant ?

Une autre question se pose : si le nom du jour vient du pour, du tirage au sort d'Hamane, pourquoi l'appeler Pourim, au pluriel ?

Afin de comprendre la substance du jour de Pourim, et de tirer l’enseignement des événements qui s'y sont déroulés, une introduction s’impose.
Il est essentiel d’expliquer tout d'abord, quelques principes fondamentaux qui s'appliquent au domaine de notre service de D., à propos du hasard et de la providence.

2. Tirage au sort

Dans la Tora, à plusieurs reprises, nous trouvons qu'il est fait usage du tirage au sort.
Par exemple, les deux béliers à sacrifier le jour de Yom Kippour qui doivent être identiques en apparence, en taille et en valeur
(Yoma 62a). C'est au sort de décider quel bélier sera présenté en sacrifice à D., et lequel sera envoyé à 'Azazèl.
De même, le partage de la terre d'Israël a été fait par tirage au sort : « Vous lotirez la terre, par la voie du sort, entre vos familles » (
Bamidbar 33,54 ).


Il est indispensable de comprendre cette démarche de tirage au sort et la façon de s'y référer.
Nous pouvons la considérer d'un regard de Maamine (croyant), car le sort nous montre quelle est la volonté divine, et l'homme n'y a pas part. C'était le cas pour le tirage au sort des béliers de Yom Kippour, par lequel le ciel décidait quel serait le rôle de chacun de ces animaux : être sacrifié à D., ou envoyé à 'Azazèl.
Il en est de même pour le lotissement de la Terre d'Israël, où le Ciel décida quelle partie reviendrait à chacune des tribus.
Cependant, celui qui ne croit pas (Lo maamine) considère le tirage au sort dans une optique strictement de renégat (ou athée) et n’y voit aucunement le signe d’une intervention divine. Quand, pour une raison ou une autre, il ne veut pas prendre une décision selon son intelligence et sa compréhension, il remet le choix aux mains du hasard - c'est le hasard qui va décider.

Le point de vue de Hamane est fondé sur son impiété et sur cette façon de voir les choses.

Hamane, qui a remis au sort le soin de décider de la date de l'exécution du décret, n'a pas fait cela en étant convaincu qu'il remettait la décision aux mains de D., mais dans sa vision c'est un hasard totalement aléatoire qui devait décider.


3. La nature d’Hamane

Les Sages nous enseignent (Esther Rabba 8,5) , à propos du verset (Mèguilate Esther 4,7) :
« Et Mordekhaï lui dit tout ce qui s'était passé (Karahou) ». Le Karahou fait référence à ‘Amalek, qui dans le désert a osé attaquer les Bné Israël à leur sortie d’Égypte. Sans crainte et se croyant invulnérable face à Israël, il se sent hardi pour se mesurer à eux. Par ce geste il tente par la même de détruire la notion de Providence divine, notion qui a été mainte fois prouvée à travers les dix plaies. Mordékhaï raconta à Hatakh toute la succession des péripéties.
Il dit à Hatakh :
« va, dis-lui (à Esther) que le fils du fils de « Karahou » (‘Amalek), fond sur eux ».
Celui dont il est dit : « Comme il t'a surpris par hasard (Korékha) en chemin » (Dévarim 25,18).

Mordekhaï définit ainsi la personnalité de Hamane : c'est le fils du fils (rejeton) de Karahou (‘Amalek), de celui qui a vu tous les miracles et les merveilles réalisés lors de la sortie d'Egypte et du passage de la Mer rouge. Alors que tous les peuples entendaient et voyaient : « Alors s'épouvantent les chefs d'Edom...les habitants de Cana'ane sont consternés » (Chémote 15,15).
'Amalek, lui ne voulait pas comprendre ce qui était évident pour tout le monde, mais il s'entêtait envers et contre tout à combattre Israël.

A première vue, on peut s'étonner : comment a-t-il pu avoir le front de faire cela après avoir assisté à tous ces miracles inouïs ? La réponse est dans les mots : « Acher karékha badérekh » » (Qui t'a surpris par hasard en chemin).

'Amalek fut témoin de toute la chaîne des faits, de la sortie d'Égypte, du partage de la Mer rouge, mais il n'y vit qu'une simple succession de coïncidences, et ainsi il nia l'intervention de la Providence.
Hamane se conduisit de la même façon, selon la description qu'en fait Mordékhaï :Fils du fils de Karahou, il ne voit en tout et pour tout que des faits de hasard, il ne s'émerveille pas du tout des miracles et prodiges, car il nie la notion de Providence divine.

Cela vaut non seulement pour le tirage au sort, mais aussi pour tous les événements relatés dans la Mèguila, Hamane n'y voit que le hasard.
Après que, sur le conseil de ses proches, Hamane eut préparé une potence pour y pendre Mordékhaï, il alla demander au roi A'hachvéroch la permission de procéder à l'exécution.
Cette même nuit la Providence rompit le fil de l'histoire : le sommeil fuit le roi. On lui lut les chroniques du royaume, et tout particulièrement l'histoire de Bigtana et Térèch (qui avaient voulu attenter à la vie du roi, et dont Mordékhaï avait déjoué le complot).

Il est écrit dans le Midrach : « Lorsqu'ils arrivèrent aux lignes décrivant le mérite de Mordékhaï, ils sautèrent ce qui était écrit, mais l'écrit lui-même s'envolait... Il n'est pas écrit : véhayou kore-im (ils lisaient), mais : véiyou nikraïm (ils se faisaient lire): Les écrits se lisaient par eux-mêmes.
Nos sages disent que le prophète Eliyahou, est venu et les a écrits, puisqu'il est dit : va-imatsé katouv (et il se trouva écrit). Le terme va-imatsé n'est employé que par rapport à quelque chose qui était perdu.
C'est précisément à ce moment qu'Hamane arriva à la cour du palais. Le roi demanda alors à son ministre, dont le but de sa venue était de solliciter la pendaison de Mordékhaï, comment faire les honneurs à celui que le roi voulait honorer. C'est au vu de sa réponse que le roi ordonna à Hamane - qu'il avait élevé au-dessus des plus grands ministres - de prodiguer honneur et grandeur à Mordékhaï, et de le faire promener sur le cheval royal dans les rues de la ville. La succession des faits est merveilleuse et elle rend clairement manifeste le concours de la Providence céleste.


Quelle fut la réaction de Amane devant cela ? « Et il raconta à Zérèch sa femme et à tous ses proches tout ce qui lui était advenu (Karahou) » (Mèguilate Esther 6,13). du monde de cette manifestation précise de la Providence, en n'y voyant pas la punition divine de ses méfaits, mais une cascade de hasards, se succédant les uns aux autres, indépendamment de la volonté de D.

Sa femme et ses conseillers ne partagèrent pas cependant son assurance et lui en firent part :

« S'il est de la souche des Juifs, ce Mordékhaï devant qui tu as commencé à tomber, tu ne pourras l'emporter sur lui, au contraire, tu tomberas devant lui » (Mèguilate Esther 6,13).

Celui qui s'attaque aux Juifs, quand l'heure lui est favorable (c’est à dire quand les juifs sont sans protection divine à cause de leur fautes), voit la fortune lui sourire. Par contre, si par leur repentance, les juifs se rapprochent de D. et retrouvent son soutient, alors leur ennemi commencera à voir des signes de son déclin, et ce sera pour lui le début d’une chute vertigineuse.

Voilà pourquoi Mordékhaï appelle Hamane le fils du fils de Karahou. Aucun événement ne lui dessille les yeux pour voir la main de la Providence divine à l'œuvre, et en toute chose il ne perçoit que le Mikré, le hasard aveugle.






   


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