J’accuse! La trahison des nations du monde

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Face au spectacle surréaliste de la haine antisémite qui déferle sur le monde, j'ai ressenti la nécessité de mettre des mots sur l'incompréhensible. L'heure n'est plus à la quête de sens dans le silence de nos cœurs meurtris, mais à l'accusation. Alors qu'Israël, après l'horreur du 7 octobre, endure une guerre qu'il n'a pas choisie et qui dure depuis près de deux ans, comment expliquer que la victime soit devenue la cible d'une telle condamnation ?

Comment nos amis d'hier ont-ils pu nous trahir. Et face à une trahison aussi profonde et à une haine aussi irrationnelle, le peuple juif a toujours trouvé réconfort, force et compréhension dans la sagesse intemporelle de ses Sages. Leurs enseignements, forgés au cours de millénaires d'exil et de souffrance, offrent non seulement une explication mais aussi une voie à suivre, en donnant un sens au désespoir.

Alors, au nom de la vérité qui nous est due, j'accuse.
J'accuse au nom des juifs persécutés pour avoir osé être ceux qui diffusent la vérité. Et c'est ce sentiment et cette réflexion que je souhaite partager avec vous.

J'accuse le monde

J'accuse le monde d'ignorer volontairement les leçons universelles de l'histoire du peuple juif. Ces leçons sont symbolisées par des figures bibliques, à travers la relation entre le modèle fondateur qu'est Ya'akov Avinou (Israël), porteur d'une loi morale qui vous est manifestement insupportable, et ses adversaires : Ichma'ël, l'homme sauvage décrit comme ayant "la main contre tous" (Béréchit 16:12), qui incarne la force arrogante, la violence et le larcin et 'Essav, l'homme de la force brute qui vit par son épée.

J'accuse l'Occident

J'accuse l'Occident ('Essav) d'entretenir cette haine éternelle (Sin-at 'Olam) que le Maharal de Prague dissèque dans son œuvre maîtresse, Netsa'h Israël. Notre simple existence met en lumière les limites de votre matérialisme, et vous ne pouvez le supporter.

Selon le Maharal, la haine du monde envers nous provient précisément de notre singularité juive.
Autrement dit, notre unicité n’excuse pas la haine du monde : elle l’explique. Le fait que le peuple juif ne se fonde pas dans les autres nations socialement, en raison de sa fidélité à la Torah, est perçu comme une séparation qui, selon le Maharal, est la cause même de cette haine. La "déferlante antisémite" est une affirmation perverse de la destinée éternelle et distincte d'Israël.

L'accusation n'est donc pas seulement une lamentation, mais une déclaration de l'incapacité du monde à apprécier ce peuple divinement ordonné, soulignant la propre pauvreté spirituelle du monde dans son rejet du sacré.

Le Rav Eliyahou Dessler, dans son Mikhtav MeEliyahou (tome 2 et 3), nous enseigne le concept fondamental de la "Nékoudate HaBe’hira", ce "point du libre arbitre" où chaque être humain, chaque société, se trouve confronté à une décision déterminante. Ce point n’est pas simplement un moment moral, il révèle la vérité profonde d’une personne ou d’une collectivité. Car c’est là que le choix véritable se manifeste, là où les intentions et les valeurs sont mises à l’épreuve.

Le 7 octobre représente, à l’échelle de l’histoire contemporaine, ce moment critique pour le monde. Face à la barbarie et à l’injustice incarnées par le Hamas, le choix du monde occidental ne pouvait pas être neutre ou ambigu : il s’agissait de reconnaître le mal et de soutenir la justice. Ce jour-là, le point de vérité de vos décisions et de vos consciences s’est manifesté avec une clarté implacable.

J'accuse l'Occident, avec sa pensée post-moderne qui s'effondre dans ses propres contradictions. Vous qui, dans votre obsessions de "donneurs de leçons" prétendiez nous apporter les Lumières, vous sombrez dans un narratif autodestructeur. Votre haine sophistiquée, une haine de soi projetée sur nous, celle qui parle de "force disproportionnée", n'est que le masque de votre banqueroute intellectuelle.

J'accuse une grande partie du monde arabo-musulman

J'accuse une grande partie du monde arabo-musulman d'avoir choisi la célébration de la barbarie plutôt que l'humanité, transformant un massacre en "acte de résistance" et profanant le Nom divin.

Comme nous l'a révélé le génie du Rav Moché Shapira zatsal au cœur de son enseignement oral, on pourrait même l'entendre accuser les nations du monde d'être plongé dans ce qu'il décrit comme l'Exil de la Conscience (Galoute HaDa'ate). C'est un état pathologique où le mensonge (Chéker) a l'apparence de la vérité (Émet), où les concepts sont inversés, où un massacre d'innocents est nommé "libération et résistance".

Le 7 octobre fut un acte de Cheker absolu, et la réaction du monde est la preuve qu'il est prisonnier de ce schéma. Le combat d'Israël est le combat du Emet contre ce Cheker mondialisé. C'est de cet exil de la conscience que naît notre solitude.
La trahison des nations du monde pousse le peuple juif dans une alliance de destin commun qu'il définit comme Brit Goral.

Le Rav Yossef Dov Soloveitchik dans son essai fondateur, Kol Dodi Dofek (La Voix de mon Bien-Aimé m’interpelle) soutient que notre solitude est la preuve incontestable que nous nous trouvons du côté moralement juste.

Les enseignements du Rav offrent un cadre puissant pour comprendre la "trahison" des soi-disant alliés et le retournement du monde contre Israël comme une manifestation du Brit Goral, un destin imposé au peuple juif indépendamment de ses actions.
La réponse du Rav est un appel puissant : nous devons utiliser la souffrance imposée par notre destin commun pour renforcer notre engagement volontaire envers notre destinée divine.

Le Rambam, dans sa poignante Igueret Teiman (L'Épître au Yémen) écrite en réponse aux lamentations des Juifs yéménites persécutés par les autorités musulmanes de l'époque, nous avait déjà prévenus de cette double menace émanant de l’épée de 'Ichma'ël et des argument arguments fallacieux de ‘Essav : "votre épée et vos arguments fallacieux".
Aujourd'hui, cette menace est illustrée par la violence brute et la propagande mensongère de ces deux entités civilisationnelles.

les pseudo-alliés d'hier

À nos pseudo-alliés d'hier, j'accuse votre trahison. Vous avez prouvé que vos alliances ne sont que des arrangements d'intérêts qui volent en éclats face à votre antisémitisme latent. Cette solitude que vous nous imposez est un appel comme le bruit assourdissant de votre faillite qui frappe à la porte de l'Histoire.

Alors oui, J'accuse le monde de sa lâcheté, de son hypocrisie et de sa cécité spirituelle. Mais que cela soit clair. Votre haine ne nous détruira pas. Votre trahison est le révélateur qui nous force à ne compter que sur nous-mêmes et sur le Maître du Monde. Cela vérifie le principe fondamentale la foi juive : Il n’y a rien en dehors de Lui - אין עוד מלבדו

Votre alliance de haine devient le catalyseur de notre alliance d'amour : l'amour fraternel (Ahavate Israël), l'amour de notre Terre (Ahavate Eretz Israël), et l'amour de notre Torah (Ahavat Torah).

Le monde occidental ('Essav) qui, après avoir aperçu le visage de la barbarie (Ichma'ël), est encore plus terrifié par le visage de son propre échec spirituel que lui rend le miroir de son frère (Ya'akov).

Et c'est l'effondrement psychologique d'une idéologie qui préfère sacrifier la vérité plutôt que d'admettre la faillite de sa vision du monde.
Votre faillite morale et intellectuelle est le fondement de notre détermination. Car dans cette obscurité où vous plongez le monde, nous choisissons de nous accrocher plus fort que jamais à la vérité éternelle de notre Torah. Et nous nous maintiendrons, jusqu'à la rédemption finale.

‘Am Israel ‘Haï !