Les soldats blessés de Gaza. Symbole de la résilience juive

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La résilience est un concept central dans la tradition juive. La capacité du peuple juif à surmonter les épreuves, à se reconstruire et à trouver un sens à la souffrance est un thème omniprésent dans la Torah, le Talmud et les commentateurs. Le témoignage de de ces soldats de Tsahal en est un exemple vivant !  

C'est l'histoire de quatre soldats...

Ils sont rentrés de Gaza avec de graves blessures, mais leur esprit combatif est resté intact. Ces témoignages, initialement publiés sur Hadashot 14, rendent hommage à ces combattants qui, au-delà de leurs épreuves physiques, s'efforcent de retrouver leurs camarades au front.

C'est l'histoire de quatre soldats grièvement blessés lors d'affrontements. Dans les centres de rééducation, entre les opérations et les traitements exténuants, ils mènent un nouveau combat, cette fois contre la douleur et les limites de leur propre corps. Malgré cela, leur détermination est inébranlable : se remettre sur pied pour retourner au combat.

Certains ont déjà réussi l'incroyable, comme ces commandants qui choisissent de retourner sur le champ de bataille pour mener à nouveau leurs hommes. Leur regard, dénué de peur, ne reflète qu'une foi profonde en leur mission et en la camaraderie.

Récemment, une cérémonie nationale a été organisée par les forces terrestres de Tsahal pour honorer les blessés de la guerre des « Épées de Fer » et des précédentes campagnes. Cet événement a réuni des centaines de soldats, de commandants et leurs familles, témoignant de l'esprit de fraternité et de gratitude qui unit tous ceux qui ont payé le prix de la sécurité.

Cette cérémonie a une fois de plus mis en lumière une vérité essentielle : la force de l'armée israélienne réside, non pas dans ses armes, mais dans la résilience de son peuple, ceux qui refusent d'abandonner même lorsque tout semble perdu.

La résilience, adn du peuple juif

La Torah est remplie de récits qui illustrent la résilience. Chaque figure biblique majeure est confrontée à des défis monumentaux et sa grandeur se mesure à sa capacité à les surmonter. Parmi les exemples fondateurs, nous en retiendrons deux.

Notre père Abraham : Il est l'archétype même de la résilience. La Torah le décrit comme un homme en perpétuel mouvement.  Sur les ordres de D-ieu, il quitte sa terre natale pour une destination inconnue :
וַיֹּאמֶר יְהֹוָה אֶל־אַבְרָם לֶךְ־לְךָ מֵאַרְצְךָ וּמִמּוֹלַדְתְּךָ וּמִבֵּית אָבִיךָ אֶל־הָאָרֶץ אֲשֶׁר אַרְאֶךָּ׃ 
« Va-t'en pour toi, de ta terre, de ton lieu de naissance et de la maison de ton père, vers le pays que Je te montrerai. » (Berechit (Genèse) 12:1-2- Parcha Lekh Lekha).
Il traversera de multiples épreuves telles que la famine et le sacrifice de son fils Isaac sans jamais perdre sa foi.

Le terme « Ha-ivri » (העברי) (Hébreu), qui lui est associé, signifie « celui qui est de l'autre côté », celui qui est à l'opposé de la vision du monde acceptée de son époque. Car alors que tous les autres étaient idolâtres, notre père Abraham était un homme solitaire qui croyait en un seul D-ieu, Créateur du ciel et de la terre. Ainsi, la Torah elle-même le qualifie comme celui qui, porté par une foi inébranlable, traverse, s'obstine et dépasse les obstacles qui peuvent sembler insurmontables.

Notre maitre Moché : La résilience de Moïse est visible dans sa capacité à accepter sa mission prophétique malgré ses propres doutes et un handicap personnel.

« Moché dit à l'Éternel : Je t'en prie, mon Seigneur, je ne suis pas un homme de paroles, ni d'hier, ni d'avant-hier, ni même depuis que Tu parles à Ton serviteur ; car j'ai la bouche lourde et la langue lourde. L'Éternel lui répondit : Qui a donné une bouche à l'homme ? Ou qui rend muet, sourd, voyant ou aveugle ? N'est-ce pas Moi, l'Éternel ? Maintenant, va, et je serai avec ta bouche et je t'enseignerai ce que tu dois dire. » (Chémote (Exode) 4:10-12)

Alors qu’il est confronté à un bégaiement, handicap terrible pour un représentant de la communauté, il doit faire face à Pharaon, et passe quarante ans dans le désert à gérer un peuple particulièrement difficile.

Sa persévérance, son humilité et sa capacité à communiquer directement avec D-ieu malgré ses doutes et ses faiblesses lui permettrons de surmonter tous les obstacles.

La Téchouva à travers l’enseignement du Talmud

L'un des concepts les plus puissants de la résilience juive est la Téchouva, le « retour » ou le repentir.

אמר ריש לקיש: גדולה תשובה, שזדונות נעשות לו כשגגות... תשובה מאהבה, זדונות נעשות לו זכיות.
« Reich Lakich a dit : « Grande est la Téchouva, car les fautes intentionnelles deviennent pour l'homme comme des erreurs... Quand la Téchouva faite par amour, ses fautes intentionnelles deviennent pour lui des mérites. » (Yoma 86b)

Nous voyons que le repentir sincère, motivé par un amour profond pour D-ieu, est un processus de résilience spirituelle qui non seulement pardonne, mais aussi répare et élève l'individu au-delà de son niveau initial.

La souffrance : un moteur pour s’élever

Le Rav Shapira a rédigé des enseignements inestimables pendant la Shoa dans le ghetto de Varsovie, qui ont été rassemblés dans son œuvre posthume Esh Kodesh (Feu Sacré). Ses écrits sont une source directe de résilience face à une souffrance inimaginable.

Il ne cherche pas à justifier la souffrance, mais à montrer comment il est possible de la transformer. Il enseigne que la douleur peut, par un effort de la volonté, être convertie en une connexion plus profonde avec le divin. Il exhorte ses étudiants à ne pas laisser leur cœur se briser au point d'être réduit en miettes, mais à canaliser cette douleur pour grandir. Il parlait de la nécessité de « danser avec la souffrance », d'y trouver une parcelle de sacré pour continuer à vivre.

Son enseignement est l'incarnation même de la résilience, offrant un chemin spirituel pour ne pas succomber au désespoir.

Les valeureux combattants de l’armée de défense d’Israël sont les exemples vivants de la résilience juive, inscrite dans l’ADN du peuple de D-ieu.