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Exposition à suivre

Dimanche 6 Juillet 2008 | 18h40  
 
 
 
 


Musée du livre


Le musée d’Israël à fait peau neuve et le bâtiment principal en restauration est fermé au public pendant un an mais l’aile des jeunes a attiré une foule considérable d’Israéliens pour ses deux expositions intitulées respectivement « Art orphelin » et « En quête de propriétaires ».

Il s’agit d’expositions d’œuvres d’art spoliées en France à des Juifs, envoyées en Allemagne pendant la Seconde Guerre mondiale, retrouvées par les Alliés et ramenées en France après la guerre. Ce sont le ministre français des Affaires Etrangères Bernard Kouchner et la ministre française de la Culture et de la Communication, Christine Albanel qui ont eu l’initiative de cette exposition au Musée d’Israël, à Jérusalem du 19 février au 4 juin 2008. Du 24 juin au 28 septembre cette exposition se tiendra au musée d’Art et d’Histoire du judaïsme à Paris

Cette exposition des œuvres d’art venant de France s’appelle « En quête de propriétaires ». La curatrice française qui a coordonné l’exposition avec le Musée d’Israël espère qu’avec toutes les informations, il sera possible de retrouver des propriétaires, mais cela s’avère de plus en plus difficile. Car cette exposition est particulière.




Maintenant en France
Ce ne sont pas seulement des œuvres que l’on peut contempler mais à côté de chaque tableau, on peut lire une note explicative sur sa provenance, pour autant qu’on la connaisse, et son parcours. Une exposition qui explique aussi la politique française de recherche de provenance, de garde et de restitution des œuvres d’art pillées durant la Seconde Guerre mondiale.

Entre 1940-1945 environ 100 000 œuvres d’art ou objets de culte juif ont été spoliés en France et envoyés en Allemagne ou en Autriche. 60 000 sont revenus en France et 45 000 ont été restitués à leurs propriétaires ou leurs descendants. Des chiffres qui montrent l’ampleur de cette shoa des œuvres d’art qui a souvent été méconnue du grand public. Il s’agit d’œuvres de grande valeur, comme celles que l’on peut voir dans cette exposition : Cézanne, Degas, Chardin, Delacroix, Ingres, Monet, Sisley, Chagall, etc. mais aussi de tableaux ou objets sans grande valeur marchande mais qui ont une grande valeur affective pour les descendants dont c’est le seul lien avec la vie de leur famille d’avant la guerre.

Hitler voulait faire de Linz, sa ville natale en Autriche, la capitale d’art européen supplantant Paris, Vienne et Berlin. Hitler, Goering et Rosenberg, l’idéologue du nazisme, créent en 1938-39, un organe du Reich sous l’autorité de Rosenberg (E.R.R) pour préparer le terrain, repérer les collectionneurs et situer les galeries.

Dés la fin de 1940, cette agence E.R.R sera autorisée à saisir toute propriété appartenant aux Juifs. L’ambassadeur d’Allemagne à Paris rassemblera ainsi 10 000 œuvres d’art, stockées temporairement au Jeu de paume où les Nazis les enregistreront méthodiquement avant de les envoyer en Allemagne et Autriche. En même temps, une jeune fille française travaillant au Jeu de paume, Rose Valland, fera elle aussi, mais en secret, la liste de ces tableaux et de leur provenance, et elle permettra ainsi, après la guerre, de nombreuses restitutions.

Depuis avril 1941 jusqu’à juillet 1944, 138 wagons contenant 29 000 travaux ou objets, partiront pour l’Allemagne. 38 000 maisons juives auront été pillées : tableaux, meubles, tapis, habits, jouets.

Les plus grandes galeries de collectionneurs sont volées, souvent sous couvert de vente : Shloss, Rosenweig, Rotschild, etc. Goering, collectionneur, avide et connaisseur, gardait pour son musée personnel les meilleures œuvres. Il était aidé par des représentants d’art corrompus qui opéraient sur les marchés à Paris et Amsterdam. Les Juifs étaient manipulés et on les forçait à vendre leur collection : vente forcée.

Après la guerre, les Alliés découvriront des tableaux, des caisses, des rouleaux de la Tora, entreposés dans des caves de musées, dans le château de Newschwansten en Allemagne, dans une mine de sel à Atlan en Autriche, dans des églises, à Offenbach, à Baden-Baden, mais aussi dans des maisons d’officiers nazis.

Les œuvres ont été renvoyées en France et seront restituées à leurs propriétaires ou descendants, quand le propriétaire est connu. Les autres tableaux seront sous la garde de la direction des musées de France dans le cadre des Musées Nationaux de Récupération (MNR).

Les 53 tableaux exposés actuellement au musée d’Israël font partie de cette organisation et ont la mention MNR. En plus de la notice explicative, à coté de chaque tableau, on peut consulter le site Internet du ministère de la Justice, ce qui permettra de découvrir d’éventuels héritiers qui pourront faire la demande en France aux archives du ministère français des Affaires Etrangères. « Le processus qui consiste à solliciter le retour de l’art spolié, a toujours été l’une des questions les plus épineuses des restitutions de la Shoa » écrit Davis Brinn dans Jérusalem Post en français du 19-25 février 2008.

Quelques exemples de tableaux « En quête de propriétaires » :


La Buveuse
« La Buveuse » (1658), une œuvre de Pieter De Hooch. Depuis 1898, cette oeuvre appartenait à Alphonse de Rotschild. Elle fut saisie par les nazis à son fils Edouard. Goering l’incorpora à sa collection. Après la guerre, elle fut restituée à la famille de Rotschild qui en fera don au musée du Louvre. « Le pont Saint Martin, église » (1917-1918) de Maurice Utrillo. Cette peinture fut saisie au début de l’occupation par la police des biens pour l’ambassade d’Allemagne à Paris afin d’être envoyée au ministère de Affaires Etrangères à Berlin. Elle fut retrouvée dans le château de Tentshald en Autriche. Une « Piéta » du 15ème siècle d’un auteur anonyme, volée de la collection Schloss, actuellement au musée du Louvre. « Neige au coucher du soleil », Claude Monet (1869). Cette peinture dont le parcours est inconnu, ne fut rendue en France qu’en 1994. « Paysage avec un mur rose », Matisse (1898) trouvé en 1945 chez un officier nazi, Kurt Geistner, chargé à l’institut d’hygiène de procurer le gaz zyklon pour les chambres à gaz.

Ces 53 œuvres exposées sous le titre « En quête de propriétaires » viennent de 24 musées de France. D’autre part « Art orphelin » expose au public pour la première fois une cinquantaine de peintures ou objets de culte venant du musée d’Israël lui-même. Après la guerre, l’Organisation du Service de Restitution Juive (JRSO) fut chargée de la responsabilité des propriétés culturelles des Juifs, rassemblées par les Alliés dans la zone d’occupation américaine en Allemagne. Il s’agissait de les distribuer à des communautés juives dans le monde et aussi en Palestine. Dans ce but, Mordekaï Narkis, directeur du musée national de Betzalel, précurseur du musée d’Israël, fut invité en Europe au début de 1950. La plupart des œuvres avaient appartenu à des communautés et institutions juives, synagogues, centres communautaires, qui n’avaient pas survécu à la Shoa. Mordekaï Narkis a ramené environ 1 200 pièces, judaïca, peintures, et impressions qui se trouvaient en quelque sorte orphelines et qui furent gardées au musée d’Israël. Une des œuvres maîtresse de cette exposition est une peinture de Egon Shiele (1915) « Krumeau », le village natal de sa mère. Les maisons sont entassées en demi-cercle, aucun personnage, sentiment d’oppression. Il n’aimait pas cette ville fermée. Cette peinture d’une très grande valeur n’a jamais été réclamée. Une des œuvres les plus remarquées est un petit tableau de Chagall datant de 1914, Paris. « Rabbin, Juif en prière ». Œuvre très moderne, il fréquentait déjà les Cubistes et les Fauves. Il expose en mai 1914 à Berlin où il remporte un succès considérable. De là, il part en Russie en juin 1914 pour le mariage de sa sœur. La Première Guerre mondiale éclate et il ne pourra pas revenir à Paris. Les œuvres de ces 4 années de grande créativité sont restées à Berlin, Chagall ne les récupérera jamais. On ne sait pas comment cette toile a survécu. A la Deuxième Guerre mondiale on le fera partir pour New York via Lisbonne le 23 juin 1941. Mais cette fois, il emportera ses toiles avec lui.


Boulevard Montmartre
« Boulevard Montmartre » de Camille Pissaro, printemps 1897. Cette peinture appartenait à la collection de Max Silberberg, un industriel juif à Breslau en Allemagne. La peinture a été vendue aux enchères à un prix record en 1935 à Berlin. Le propriétaire est mort peu après la Shoa. Après avoir passé entre de nombreuses mains, elle a été vendue à un couple John et Fr. Loeb. Le couple lèguera cette peinture aux Amis Américains du musée d’Israël en 1996. Le musée d’Israël a rendu cette peinture à la belle-fille de Max Silberberg. Mais elle est restée exposée au musée d’Israël. « Jardin de Wannsee » (1923) de Max Libermann. Jardin de sa maison dans cette ville tristement connue pour la conférence de 1942 où fut décidée la solution finale. Max Libermann était un Juif laïc, impressionniste allemand. Il a fait 200 portraits. En 1920, il est nommé président de l’Académie de Prusse. En 1933, il abandonnera son poste car il était interdit aux Juifs d’exposer et de peindre. Son œuvre est enlevée du musée. Il meurt en 1935. En 1940, sa veuve est obligée de vendre leur maison, propriété juive, pour le 3ème Reich. Elle se suicide la veille d’être arrêtée en 1943. Deux grands portraits de mariage, « Lionel et Charlotte de Rotschild » (1836) œuvres du peintre officiel de la famille de Rotschild, Moritz Oppenheim, de parents orthodoxes, il représente bien le Juif cultivé et assimilé du 19ème siècle en Allemagne. « Loing, effet d’automne » (1881) de Sisley, peintre britannique de l’école française, un des maîtres de l’impressionnisme. Provenance et parcours inconnu.

Ouverture de l’exposition :

lundi, mardi, jeudi, vendredi de 11 h à 18 h
dimanche de 10 h à 18h (fermeture des caisses à 17h15)
mercredi de 11 h à 21 h (nocturne) (fermeture des caisses à 20h15)

Paris - Musée d’art et d’histoire du Judaïsme 1, rue du Temple 75003 Paris Tél. :01 53 01 86 30 -31 Courriel www.mahj.org/

Source : Un écho d’Israël

Images : Univers Torah
   


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