Par Univers Torah
Source : C14
Captif pendant plus d’un an dans les tunnels du Hamas, Eli Sharabi a vécu l’horreur : l’enlèvement, l’angoisse quotidienne, puis la révélation, à sa libération, de l’assassinat de sa femme et de ses filles le 7 octobre. Malgré cela, il insiste sur un choix fondamental : « Avec tout le deuil, je vais devoir vivre avec. Mais je vais vivre avec. Parce que je choisis la vie. »
La force de la foi
Pendant sa détention, c’est dans la tradition juive qu’il a puisé sa force intérieure. Il décrit une foi renouvelée, non pas religieuse au sens institutionnel, mais existentielle : « Ce n’est pas forcément la religion pour moi, mais ma foi s’est énormément renforcée. »
Dans l’obscurité, des gestes simples devenaient des piliers : les prières du matin, le "Chéma Israël", garder un morceau de pain pour réciter la bénédiction, chanter la Havdala à la sortie du shabbat…
« Cela nous reliait à notre judaïsme, mais surtout à nos familles. Ces moments te donnent une force immense. »
Il évoque aussi les larmes d’émotion, non pas de désespoir, mais de connexion profonde : « À 50 mètres sous terre, quand je dis “Echet ‘Hayil”, je pense à ma mère. Ce lien me donne une force incroyable. »
Sharabi résume cette résilience par un choix fondamental, répété comme un leitmotiv : « Je choisis la vie. »
Sharabi évoque également l’échec tragique d’une décision prise par amour : ne pas résister aux terroristes, pensant que cela sauverait ses filles grâce à leurs passeports britanniques. Ce fut en vain, et il a dû annoncer lui-même la nouvelle à leurs grands-parents.
« Je n'avais aucun moyen de les protéger. Nous avons cru que cela les sauverait. »
La peur de la foule de Gaza
Il décrit aussi la peur qu’il a ressentie face à la population civile de Gaza, parfois plus menaçante que les terroristes eux-mêmes. « Même les terroristes du Hamas avaient peur de cette foule. Je l’ai ressenti dès le premier moment à Gaza, lors de la première halte où on a failli être lynchés. Heureusement, les deux hommes qui me tenaient ont réussi à m’emmener dans une mosquée, à l’abri de la foule — soi-disant civile.
Des enfants tapaient de toutes leurs forces, avec des barres de fer, des sandales, n’importe quoi.
Je me souviens que, pendant les 52 premiers jours où nous étions gardés dans une maison, ceux qui nous surveillaient faisaient tout pour que la population ne découvre pas qu’il y avait quelqu’un à l’intérieur qui n’était pas local.
« La population est tout aussi capable d’être cruelle que le Hamas. »
L'engagement
Aujourd’hui, malgré le traumatisme, Sharabi parle de mission : il s’engage dans la guerre de l’information pour raconter la vérité, soutenir les diplomates israéliens, et rappeler que les faits doivent prévaloir.
Sa trajectoire post-captivité n’est pas tournée vers l’exil — l’idée de partir en Angleterre a disparu — mais vers un engagement lucide, enraciné et porté par cette foi qui l’a soutenu au fond du gouffre.
« Ma famille m’attend. Je me relève. Et je choisis, encore une fois : la vie. »
Réaction de la gauche israélienne
Suite à l'interview de Channel 14, Eli Sharabi, a été attaqué pour n’être pas rentré dans le moule idéologique de la gauche israélienne et n’avoir pas respecté les slogans de campagne qu’elle tente d’imposer.
Même les survivants de l’enfer, n’ont pas le droit à la liberté de penser et de s’exprimer quand ils ne s’inscrivent pas dans le cadre de la « doxa bien-pensante » de la gauche.
Yariv Oppenheimer, personnalité médiatique, a vivement critiqué Eli Sharabi, survivant de la captivité, après plusieurs interviews qu'il a accordées, notamment avec Little Shemesh sur Channel 14 hier soir (samedi soir).
Il a d'abord écrit sur la chaîne X : « Le choix d'Eli Sharabi de publier spécifiquement chez Sela Meir, une maison d'édition idéologique conservatrice de droite, soulève de nombreuses interrogations. Sa défense de Netanyahou n'est malheureusement pas surprenante. »
Après avoir été critiqué pour ses propos, il a supprimé son message et a écrit : « Cette série d'interviews s'inscrit dans le cadre d'une campagne de relations publiques pour un livre publié par Sela Meir Publishing. Une maison d'édition idéologique affiliée à la droite. "National-conservatrice". Le message du livre et des interviews qui suivent est-il la libération des otages et la fin de la guerre ? »
Eli Sharabi avait récemment publié son livre « Knocked Out » et a écrit à ce sujet : « Dans un tunnel sombre, sans lumière, sans nourriture, sans eau, sans liberté, j'ai réalisé qu'il existe une liberté que personne ne pourra jamais m'enlever : la liberté de croire. Chaque nuit, je composais des mots dans ma tête, pour me rappeler qui je suis, d'où je viens, et pour me rappeler que je suis ici pour survivre. »