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Les Mystères de la Guéniza du Caire

Mardi 15 Juin 2010 | 10h00   Vue : 8800 fois
 
 
 
 



Synagogue Ibn 'Ezra au Caire
La Guéniza du Caire (hébreu : (Guenizat Qahir) est un dépôt d'environ 200 000 manuscrits juifs datant de 870 à 1880, dont l'étude systématique a été entreprise à la fin du XIXe siècle par le professeur Solomon Schechter dans la Guéniza de la Synagogue Ben Ezra du Caire, en Égypte.

En 1897 alors qu'une partie des manuscrits sont déjà dispersés dans diverses bibliothèques du monde (Saint-Petersbourg, Paris, Londres, Oxford, New York), les 140 000 derniers fragments sont transférés par Schechter à l'université de Cambridge.

Ces textes sont écrits en hébreu, arabe et araméen sur des supports variés (vélin, papier, tissu ou papyrus). Les thèmes abordés sont très divers (traductions de la Bible, copies de la Torah, grammaires hébraïques, commentaires sur les cinq livres de la Torah, etc.). Certains textes apportent également de nombreuses informations sur le Rambam ainsi que sur d'autres nombreux Richonim (Rachi, Rachba, Rambane....).


1. Découverte et emplacement



Rabbi Ya'akov Sapir
L'importance de la Guéniza du Caire a été reconnue pour la première fois par Rabbi Ya’acov Sapir, grand voyageur et chercheur (1822-1886).

Mais c'est surtout vers la fin de ce siècle que le travail de Solomon Schechter a attiré l'attention des érudits et du public sur les trésors qu'elle contenait.

Ces documents ont maintenant été archivés dans plusieurs bibliothèques en Amérique et en Europe.

La collection Taylor-Schechter de l'Université de Cambridge comprend 140 000 manuscrits; 40 000 autres se trouvent au Jewish Theological Seminary of America.

La Bibliothèque de la John Rylands University à Manchester contient elle aussi une collection de plus de 11 000 fragments, en cours de numérisation pour être téléchargés vers une archive en ligne.


2. Contenu et importance



Reproduction d'une maquette de la Guéniza du Caire
La pratique courante et normale pour les Guénizote (pluriel de Guéniza) était d'en enlever de temps à autre le contenu et de l'enterrer dans un cimetière (documents qui gardent leur sainteté mais qui ne peuvent plus avoir une utilité quelconque vu le délabrement dans lequel ils se trouvent).

Bon nombre de ces documents ont été écrits en langue arabe mais en utilisant l'alphabet hébraïque. Celle-ci étant considérée comme sacrée, son écriture ne devra en aucune manière être détruite, et cela longtemps même après que le document ait été jugé hors d’usage. Les Juifs qui ont écrit les nombreux documents trouvés dans la Guéniza connaissaient bien la culture et la langue de la société de leur temps.


Fragment d'une Kétouba datant de 1641

Fragments de chèques datant de 1600

Ces fragments écrits ont une valeur inestimable pour établir comment on parlait et on comprenait l'arabe à cette époque. Ils prouvent aussi que les Juifs qui les ont créés étaient pleinement intégrés dans la société de leur temps : ils pratiquaient les mêmes métiers que leurs voisins musulmans et chrétiens, y compris l'agriculture; ils achetaient des propriétés à leurs contemporains, leur en vendaient ou leur en louaient.


Professeur Shlomo Dov Goitein
On ne saurait exagérer l'importance d'un tel matériel quand il s'agit de reconstituer l'histoire sociale et économique pour la période située entre 950 et 1250 pour le peuple juif.

Un spécialiste des manuscrits, le professeur Shlomo Dov Goitein, a consacré sa vie à créer pour cette période de temps un index qui rassemble environ 35 000 individus. On y trouve environ 350 grandes personnalités parmi lesquelles Maimonide et son fils Abraham, et 200 familles parmi les mieux connues ; il y est fait mention de 450 professions et de 450 sortes de biens.

Il a identifié des objets en provenance d'Égypte, d’Erets Israël, du Liban, de Syrie, de Tunisie, de Sicile et même issus du commerce avec l'Inde. Les villes mentionnées vont, d'est en ouest, de Samarkand (l’Ouzbékistan actuel, en Asie centrale) à Séville (Espagne) et Sijilmassa (Maroc) ; du nord au sud de Constantinople (aujourd'hui Istanbul, en Turquie) à Aden (Yémen) ; l'Europe n'est pas seulement représentée par les ports méditerranéens de Narbonne, Marseille, Gênes et Venise, car même Kiev et Rouen sont quelquefois mentionnés.

Le matériel retrouvé comprend un grand nombre de livres (dont ceux des Guéonim et des Richonim), la plupart sous forme de fragments ; le nombre de leurs feuilles est estimé à 250 000.

Le matériel non-littéraire, qui comprend des documents judiciaires, des écrits juridiques et la correspondance de la communauté juive locale sont en nombre un peu moins grand, mais impressionnant tout de même. Le professeur Shlomo Goitein a estimé qu'il y avait « environ 10,000 documents d'une certaine longueur, dont 7,000 sont des unités indépendantes assez importantes pour être considérées comme les documents de valeur historique. Seule une moitié d'entre eux a été conservée plus ou moins complètement».


Lettre autographe de
Rabbi Avraham fils du Rambam
Le nombre de documents qui s'est ajouté à la Guéniza a varié au fil des années en fonction des heurs et malheurs que connaissaient les Juifs.

Par exemple, le nombre de documents ajoutés a été le plus bas en 1266 et il s'est accru vers 1500 quand la communauté locale a été renforcée par des Juifs expulsés d'Espagne suite au Décret de l'Alhambra.

Ce sont en particulier eux qui ont apporté au Caire plusieurs documents qui jettent un nouvel éclairage sur l'histoire des Khazars, à savoir la Correspondance khazare (entre Hasdaï ben Shatprut, vizir juif du calife de Cordoue Abd al-Rahman III, et Yossèf, souverain des Khazars.

La Guéniza a continué à être utilisée jusqu'au moment où elle a été vidée par les chercheurs occidentaux éblouis de ce qu'ils y trouvaient. Il n'est pas surprenant que ces documents - pour la plupart en hébreu, araméen ou judéo arabe - provenant de centres très éloignés de la vie juive, aient été retrouvés dans la Guéniza du Caire. Entre le Xe et le XIIIe siècle, l'Egypte - située au carrefour des grandes routes commerciales - était un centre d'activité dans tous les domaines. Y affluaient également périodiquement des réfugiés d'Espagne fuyant l'Inquisition, tandis que d'autres arrivaient de la Terre Sainte pour échapper aux Croisés. Découverts par hasard dans un grenier poussiéreux, les papiers de la Guéniza du Caire fournissent une documentation fascinante sur la vie méditerranéenne au moyen-âge. Des échantillons de ces documents - qu'il s'agisse des minutes d'un tribunal ou de contrats de dettes courants - sont aujourd'hui exposées au Musée d'Israël à Jérusalem.




   


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