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La souffrance du juste Partie I

Dimanche 20 Juillet 2008 | 11h34   Vue : 5385 fois
 
 
 
 



1. La grande Question

Tout croyant sait que les actes positifs accomplis en ce monde-ci lui vaudront le monde à venir, à savoir la vie éternelle qui est la forme de vie la plus élevée possible et l'apogée du bonheur.

Pourtant, certains estiment que la vie en ce monde n'est pas non plus dénuée d'intérêt; après tout, "ce monde-ci est aussi un monde", comme on dit en Yiddich!

Par conséquent l'injustice est flagrante: certains ont une vie facile et heureuse alors que d'autres n'auront connu que les difficultés et les peines.

Le fait d'être heureux en ce monde-ci n'empêche pas de gagner le monde à venir par les bonnes actions, alors pourquoi l'un fait-il partie des favorisés du sort et un autre des damnés de la terre?

Pourquoi tel juste doit-il tant souffrir alors que telle mauvaise personne n'a pas l'ombre d'un souci?

Pour ceux chez qui la confiance en Hachèm est bien ancrée, ces questions ne changeront pas d'un pouce leurs convictions: ils savent qu'il ne nous appartient pas de discuter des décisions du Créateur.

Le juge n'est autre que Hachèm lui-même et nous ne sommes que des êtres humains. Comment aurions-nous l'audace de croire que notre intellect puisse concevoir les profondeurs de la justice divine!

Beaucoup d'autres, non satisfaits de cette réponse pourtant claire, continueront à interpeller Dieu.

N'est-il pas bon et miséricordieux? Alors pourquoi tant de souffrances? Et si c'est une punition, est-il logique qu'elle s'abatte si lourdement sur l'innocent, alors que le "rucha" coule des jours paisibles?

Un excès de douleur risque fort de mener l'homme à la révolte; en certaines circonstances, il a du mal à concevoir que "tous les jugements de Dieu sont vérité", c'est-à-dire qu'ils ne dévient pas le moins du monde de la justice absolue, car à ce moment-là ils ne seraient déjà plus vérité mais mensonge.

Certains se laissent hanter par ces questions au point de devenir incapables de servir Dieu sincèrement, car tout au fond d'eux-mêmes ils ne peuvent s'empêcher de penser "quel intérêt y a-t-il à Le servir?"


Toute cette effervescence découle uniquement d'une conception erronée de ce monde-ci. Si nous arrivions à le percevoir dans la ligne de l'enseignement de nos Sages, nos questions s'évanouiraient d'elles-mêmes.

Nos Sages ont dit: "Ce monde-ci est semblable à un vestibule et le monde à venir à un palais; prépare-toi dans le vestibule afin de pouvoir entrer dans le palais".

On ne fait rien sans but, et quand on estime que le jeu en vaut la chandelle on n'hésite devant rien pour l'atteindre. Ainsi Ya'akov a travaillé sept années pour Ra'hèl, et "elles lui semblèrent quelques jours tant il l'aimait".

Le but de toute la création, l'ultime raison d'être de toute existence dans ce monde-ci, c'est le ‘Olam Haba, (ainsi en a décrété le Tout Puissant). Qu'importe si le passage est ardu, et parsemé d'embûches! Il faut y faire face de bon coeur, puisqu'il n'existe aucun autre moyen d'arriver jusqu'au Roi.


2. Les vraies valeurs

On raconte qu'un barbare inculte débarquait dans un pays dont il ne connaissait ni la langue, ni la civilisation et ignorait même la valeur de l'or, de l'argent et des pierres précieuses, vint à sauver la vie du roi. Pour le récompenser, le roi ordonna de le laisser seul dans les caves du trésor royal avec ordre de remplir des sacs: il pourrait emporter avec lui tout ce qu'il aurait préparé en une journée.

Le sauvage, croyant qu'on lui jouait un mauvais tour, se garda bien de faire excès de zèle. A la fin de la journée, ayant dormi tout son soûl, il se retrouva avec des sacs presque vides, tout heureux de n'avoir sur l'épaule qu'un léger fardeau.

On avait bien voulu qu'il peinât toute la journée pour de surcroît ployer à présent sous le poids! Pas si sot... Quelle ne fut pas son amertume lorsque des amis plus au fait de la civilisation lui eurent révélé sa bonne fortune et sa stupidité... Ah, pourquoi n'avait-il pas travaillé tout au long de ce jour unique qui ne reviendrait plus jamais!

C'est exactement ce qui nous attend quand nous arriverons dans le 'Olam Haba, le monde où le Yétsèr Hara' et ses fourberies auront disparu. Ce monde-ci est le monde du mensonge, le Yétsèr Hara' y est roi et tous nos jugements de valeur sont déformés.

Heureux celui qui prend conscience des véritables valeurs dès le vestibule - 'Olam Hazé - le bonheur l'attend dans le palais. Plus encore, il trouve aussi de la joie au dur labeur de ce monde, sachant ce qu'il fait et pourquoi il le fait.


3. Le but du châtiment

Approfondissons un peu ce concept. L'essence même de ce monde-ci n'est autre que la préparation au monde à venir: il n'a pas de valeur en soi. Construire un vestibule sans construire le palais dont il est l'antichambre n'aurait aucun sens.

Un corridor qui ne mène nulle part n'est même pas un corridor. Ainsi en est-il de ce monde et de tout ce qui s'y produit: il n'existe que parce que nous en avons besoin pour atteindre le monde à venir.

Tout ce qui marque notre âme, tout ce qui affecte nos sens et nos émotions - tout est mesuré et pesé avec la plus extrême exactitude pour nous ouvrir l'accès au but ultime - 'Olam Haba.

S'il arrive que la "colère de Dieu s'enflamme" contre quelqu'un et que Sa "main" s'appesantisse sur lui, ce n'est pas qu'Il soit "offensé" par la faute! Dieu n'a rien à gagner de nos bonnes actions ni à perdre des mauvaises, comme le dit clairement le livre de Iyov.

Celui qui fait le bien, se fait du bien à soi-même et celui qui fait du mal, ne fait de mal qu'à soi-même. Comment donc comprendre les fréquentes références de la Bible à la colère divine?

On peut le saisir par analogie avec ce qui se passe entre le maître et son élève. Si celui-ci est paresseux, il se nuit à lui-même car il restera ignorant. Le maître le réprimande pour faire impression sur lui et le sortir de sa torpeur bon gré mal gré. Au besoin il emploiera les grands moyens, dans l'intérêt de l'élève.

Si toutefois le maître se fâche simplement parce qu'il est coléreux, il n'obtiendra rien. C'est à ce propos qu'il est dit dans les Maximes de nos Pères: "Une personne irritable ne peut enseigner". Le maître devra peser soigneusement ses actes et ses paroles afin de déployer la dose exacte de colère susceptible d'être utile à l'élève, ni plus ni moins.


4. Le monde et ses lois spirituelles


S'il en est ainsi ainsi à l'échelle humaine, avec quelle attention Dieu conduit-il le monde! Il faut bien comprendre que Ses châtiments sont mesurés avec la plus extrême précision pour aider l'homme à se corriger et à progresser vers un service de Dieu toujours plus vrai.

Nous aider, oui - mais sans jamais nous forcer la main. Certes la souffrance peut nous servir à nous rapprocher d'Hachèm - mais le choix reste nôtre, d'utiliser ou de renier l'aide divine. Elle nous est offerte, libre à nous de nous ouvrir à elle dans notre quête de Dieu ou de nous raidir et nous rebeller. C'est ce qu'a dit le prophète Osée en résumant ainsi son enseignement dans le dernier verset du livre qui porte son nom: "Car les voies de Dieu sont droites les justes v marchent Et les rebelles y trébuchent." "Les justes y marchent" - en tirant les conclusions de leurs épreuves et en les utilisant pour se rapprocher de Dieu. "Les rebelles y trébuchent" - en faisant le choix inverse: ils trouveront alors amplement sur ces mêmes voies de quoi trébucher et tomber.

Pourquoi donc constate-t-on si souvent que les méchants prospèrent en ce monde? Ce n'est pas compliqué. Que fait le maître lorsqu'il a tout essayé en vain, même les punitions corporelles? Il ne va pas continuer à punir l'élève récalcitrant pour le plaisir. S'il renchérissait de sévérité, il risquerait même de produire l'effet contraire et de le dégoûter de l'étude définitivement.

Il ne reste donc plus qu'à délaisser la forte tête. On ne prend pas une décision pareille à la légère. Peut-être attendra-t-on encore un peu pour voir si l'enfant ne va pas s'amender de lui-même. Mais à partir du moment où celui-ci a vraiment dépassé les bornes et qu'il n'y a aucun espoir d'amélioration, il faut bien se résoudre, à contre cœur, à le repousser des deux mains. Alors le contact est rompu et on laissera l'élève tranquille.

C'est exactement de cette façon que se comporte Hachèm avec le Racha'. On en trouve un excellent exemple dans la comparaison des bénédictions données à 'Essav et à Ya'akov.

Un commentaire tiré d'un vieux manuscrit de Rachi dit: "Qu'Elokim te donne la rosée du ciel", etc. Pourquoi "Elokim, le nom qui se réfère à l'attribut de la stricte justice? Parce qu'en parlant à Ya'akov, It'hak a dit: Si tu le mérites, puisse-t-il te donner ces bénédictions et sinon, puisse-t-il ne pas te les donner.

Mais en s'adressant à 'Essav il a dit: "Ta demeure sera parmi les lieux gras de la terre", à savoir que ce sois juste ou mauvais, puisse-t-Il te l'accorder. Et c'est de lui que le roi Salomon a appris ce principe.

A la dédicace du Temple, il a exposé sa prière comme suit: en référence à l'Israélite, qui est un homme de foi et accepte les verdicts de Dieu comme justes, sans se plaindre...

Salomon a demandé à D. de "Donner à chaque homme selon ses voies, car Tu connais son coeur". Mais l'idolâtre n'a pas la foi et par conséquent Salomon a demandé à Dieu d'Entendre en Ton ciel ... et de faire tout ce que l'étranger Te demande", à savoir qu'il le mérite ou non, donne-le lui, afin qu'il ne Te garde pas rancune.

Avec Ya'akov on peut se conduire selon la stricte justice, car il tirera la leçon du châtiment et lorsque ce monde-ci viendra à lui faillir il se retournera vers Hachèm. Mais 'Essav réagira de façon exactement contraire. S'il vient à lui manquer quelque chose en ce monde il niera Dieu de plus belle, il faut donc faire intervenir pour lui l'attribut de miséricorde jusqu'au dernier moment possible - jusqu'à ce que sa méchanceté ait dépassé toutes les bornes.

Extrait du Mikhtav Mé-Éliyaou du Rav Éliyahou Desler (publié par l’institut Rachi)







   


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