UniversTorah      Questions aux  Rabbanim      Médiathèque &  Playlist      Spécial Péssah   Yom Chabbat
 
Infos Vidéos Photos Chiourim Dossiers Annuaire Qui sommes nous ? R. Shlomo Aben Danan Faire un don BONUS
    Divers   |   Dvar Tora   |   Les Fêtes   |   Halakha   |   Le Saviez Vous ?   |   Documents PDF
 
  Accueil Dossiers Le Saviez Vous ?

Hilloula d'un géant de la Tora : Le Rav Ben Tsiyone Aba Chaoul

Mercredi 20 Juillet 2011 | 12h55   Vue : 9965 fois
 
 
 
 


Rav Ben Tsion Abba Chaoul est né à Jérusalem en 5684/1924. Son père, Rabbi Eliyahou, était une personnalité de haut niveau, attentif aux moindres détails de la Halakha. Né en Perse (Iran), il était monté en Erets Israël avec ses parents, consécutivement à une menace de conversion forcée à l'islam.

Il était l'élève du Rav Tsedaqa 'Hutsin et du Rav Ya'aqov Moutsafi. Le Rav 'Hutsin était quant à lui d'origine irakienne. Arrivé à Jérusalem, il construisit avec ses propres deniers une synagogue, autour de laquelle il réunit quelque quarante familles.

Il engageait les membres de la communauté à étudier au moins trois heures par jour. C'est dans cette atmosphère que germa le premier noyau séfarade significatif de la période moderne. Tous les enfants de ces familles ont par la suite étudié en Yéshiva. Cette communauté comptait notamment les familles Abba Chaoul, Yossef (le père du Rav 'Ovadya Yossef), le Rav Tawfiq (ses enfants sont d'importants Rabbanim aujourd'hui), et d'autres encore.

Sa mère se plaisait à accueillir chacun de ses enfants (elle avait quatre garçons et neuf filles) à son retour de l'école en disant : "Ils reviennent du 'héder, on sent sur eux l'empreinte de la Torah", avec un enthousiasme qui les encourageait fortement dans leur voie. L'un de ces enfants est Rabbi Its'hak Abba Chaoul, figure rabbinique de premier plan.

Rav Ben-Tsion a étudié dès lors à la Yéchivath Porath Yossef, alors située en Vieille Ville.

Son assiduité était telle qu'il étudiait une page de Guémara avec ses commentaires à l'aller, entre le quartier des Boukharim et la Vieille Ville, et une autre le soir, à son retour, avec un compagnon de route (qui n'était autre que le Rav Ovadya Yossef). Il s'est marié en 1949. Son épouse était la fille du Rav Yossef Charhabani, lui aussi l'une des personnalités marquantes de la ville en son temps.

Malgré l'indigence matérielle qui régnait dans leur foyer, toute leur descendance a fait preuve de fidélité religieuse absolue et s'est montrée inflexible dans son application des mitsvoth, ce qui était bien rare en ces périodes d'épreuve dans la Jérusalem du milieu du siècle.


Rav 'Ezra Attia Zal
Durant des dizaines d'années, le Rav Ben-Tsion a étudié, puis enseigné à la Yéchivath Porath Yossef. Ses maîtres étaient le Rav Ezra Attiya et le Rav Avraham Addès. Le Rav Attiya était son guide principal.

Avant la mort de son maître, le Rav Attiya, il s'est vu confier par ce dernier la direction de la Yéshiva, poste auquel il est resté attaché pendant plus de trente ans. Il enseignait le matin le traité étudié à la Yéshiva, l'après-midi le Choul'hane 'Aroukh 'Hochen Michpath à des étudiants mariés, et le soir, il donnait cours à des personnes appartenant au monde du travail. Le Chabbat, il donnait un cours de Halakha à une centaine d'avrékhim. Plus tard, lorsque son beau-père fonda une Yéshiva où l'on prodiguait un savoir exclusivement basé sur la mystique juive, il trouvait encore le temps, le soir, d'étudier cette discipline.

Son application à l'étude était de notoriété publique, au point que l'un des sages de la génération précédente a dit que rares étaient les personnes capables de s'investir avec une telle acuité dans un bref passage du Gaon de Vilna sur le Choul'hane 'Aroukh comme lui. Il étudiait avec une telle vivacité que son entourage ressentait combien il retirait de cela toute sa vitalité.

Sa simplicité sortait du commun, alors qu'il était l'un des maîtres les plus versés de sa génération dans tous les domaines de la Torah, et ses relations avec l'ensemble des notables toraniques étaient d'une franchise et d'une rare aisance.

Il était lui-même en contact régulier avec les grands noms de sa génération, en particulier le Rav Chelomo Zalman Auerbach, qu'il consultait souvent pour s'entretenir de questions de Halakha. Il n'a toutefois commencé à rédiger des responsa que relativement tard, voici quelque trente ans, alors que ses connaissances dans tous les domaines du droit hébraïque étaient très étendues. Sa compréhension de l'âme des jeunes était très profonde. Il savait comment s'adresser aux élèves, et, à Porath Yossef, le corps enseignant savait que si Rav Ben-Tsion prenait l'initiative de parler avec un jeune qui posait problème, l'affaire était réglée au terme de l'entretien.


Yéchivate Porate Yossef
Un jour, un jeune a trouvé un billet de 50 livres israéliennes, une très forte somme à l'époque, dans une salle de la Yéshiva. Le billet était plié. Le jeune a prévenu son entourage qu'il savait quelle attitude la loi préconise en de tels cas, mais a jugé plus sage d'aller consulter Rav Ben-Tsion. Celui-ci a sorti un autre billet et le lui a remis, puis lui a dit de faire savoir qu'il a trouvé cet argent, et qu'on peut venir chez lui le lui réclamer. Quelques heures plus tard, un jeune homme s'est présenté, un pauvre, qui avait effectivement perdu ce billet (autant dire que c'était là toute sa fortune). Et le Rav de dire : "Il faut savoir aller au-delà de la Halakha dans certains cas".

Une autre fois, un jeune a jeté une pelure d'orange à terre. Le Rav l'a vu et lui a dit que la chose était interdite par la Torah. L'autre, surpris, a demandé au Rav la raison pour laquelle il affirmait une chose pareille. Et le Rav de répondre qu'il est interdit de faire travailler un Juif en vain, or à cause de son insouciance, il forçait les femmes de ménage à se baisser pour ramasser l'épluchure, qu'il aurait pu éviter de jeter. De même, a-t-il ajouté, en s'essuyant les mains sales sur une serviette, alors que l'on peut au préalable les passer sous l'eau, on commet une faute semblable envers sa propre mère …


Rav Ben Tsiyone (3ième à partir de la droite).
A sa droite, le Rav Ovadia Yossef.
Dans sa jeunesse, il mettait un point d'honneur à ne rien exiger de ses parents. On le voyait parfois se ruer vers la cuisine pour y prendre une cuillère, afin que sa mère n'ait pas à se déranger.

Un élève eut un comportement malheureux envers un employé des cuisines de la Yéshiva, après que celui-ci l'ait bousculé. Le Rav convoqua le jeune, et lui signifia qu'il devait dès lors se conduire comme un individu placé en quarantaine (en nidouï). Le jeune argumenta que l'employé l'avait bousculé, ce qui ne justifiait donc nullement un tel châtiment. Le Rav a rétorqué que cet employé est mandaté par la direction de la Yéshiva pour travailler là, et en s'opposant à lui, l'élève en arrivait à se rebeller contre l'institution elle-même, par conséquent il était passible de nidouï.

Il respectait énormément sa femme, et insistait auprès de ses élèves pour qu'ils adoptent une pareille conduite conjugale. Une fois, en déplacement avec quelques élèves, le groupe a vu une colline recouverte de roses éclatantes. Il a fait arrêter la voiture, a sorti des ciseaux, et a cueilli une de ces fleurs, accomplissant un grand effort pour la couper depuis la racine : "Pour que ma femme, qui aime ces choses-là, profite également de ces fleurs" a-t-il dit alors, et pour que les témoins de la scène apprennent également comment se conduire dans leur foyer … Il était mohel, et jamais ne refusait une invitation à faire une mila (sans jamais accepter d'être rémunéré pour la chose).

Jamais on ne pouvait l'entendre médire de quiconque. Son humilité était proverbiale. Ses voisins, dans le quartier de Mattersdorf, à Jérusalem, peuvent raconter l'histoire suivante, à laquelle certains ont assisté : dans un autobus, le conducteur a prié un enfant d'essuyer la vitre, car l'essuie-glace ne fonctionnait pas, et lui a lancé un chiffon.

Rav Ben-Tsion, qui était installé à côté de l'enfant, s'est emparé du chiffon et est allé nettoyer la vitre. Les voyageurs ont tenté de l'en empêcher : "Quoi, on ne peut plus aider un Juif ?" leur a-t-il demandé. Les membres de sa famille émirent la volonté qu'il limite les heures durant lesquelles n'importe quel Juif pouvait le consulter pour poser des questions ou pour recevoir des conseils, mais il opposa un refus catégorique : " Comment puis-je dire à Juif qui veut me rencontrer que j'ai mes heures de réception, alors qu'il a peut-être un sujet important à me soumettre ?" Il refusait que l'on se lève en sa présence et faisait tout pour arriver, à la synagogue Ohel Ra'hel de Boukharim où il donnait cours le Chabbat après-midi, au moment où l'on sortait le Séfer Torah pour la lecture, lorsque le public est déjà debout …

Voici quinze ans, lors de l'enterrement de son Rav, Rabbi Ya'aqov Moutsafi, il a été frappé d'une embolie cérébrale, dont il ne s'est que partiellement remis, restant paralysé. Il a cependant réussi à reprendre l'enseignement, malgré toutes les difficultés.

Dans le domaine du droit hébraïque, il a publié entre autre, Or Letsiyone (deux volumes), dont la vigueur intellectuelle frappe tout lecteur, ainsi qu'un volume consacré à des questions de pensée et de morale.

De nombreuses personnalités rabbiniques ont prononcé des oraisons funèbres au moment de son enterrement; elles provenaient des cercles les plus divers de l'univers orthodoxe, tant séfarade, qu'ashkénaze ou 'hassidique : le Rav Its'hak Ezra'hi, Roch Yéshiva de Mir, le Rav Israël Moché Duchinski, chef du tribunal rabbinique de la 'Eida 'Harédith, le Rav 'Ovadya Yossef, qui a été de longues années le compagnon d'étude attitré du Rav Abba Chaoul (il régnait entre eux une amitié où la critique positive et réciproque n'était pas absente), le Rav Chabtaï Attoun et le Rav Mordékhaï Eliyahou.

Le Rav Abba Chaoul a du faire face durant les quinze dernières années de sa vie à des difficultés et souffrances physiques qui l'ont énormément affaiblit. Une foule exceptionnelle a accompagné le Rav Ben-Tsion Abba Chaoul à sa dernière demeure, le 19 Tamouz 5758 (13 juillet 1998). Son exemplarité produisit un impact certain sur la communauté orthodoxe contemporaine. Que son souvenir soit une bénédiction pour tout le peuple juif !

Texte : Beth Hamidrach TORAT HESSED VEDAVID de Saint Brice
www.hessedvedavid.com





   


L'extraordinaire prédiction du Rav Ovadia Yossef
La fabrication du vin Kacher
Laurel et Hardy, danseurs Yéménites
Bar Yo'haï, pilier du monde
Peut on faire une bénédiction sur un aliment interdit ?
Jerusalem 1935


Annuaire de sites
Découvrez
Parachat.free
http://parachat.free.fr/
 

    © Copyright UniversTorah.com 2011 - Tous droits réservés à Na'halat Shlomo