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Les petits enfants et le nazi

Dimanche 17 Février 2013 | 23h07   Vue : 4924 fois
 
 
 
 


Lors d'un voyage en Israël, le Rav Berel Wein s'était rendu à l'office du matin dans une synagogue de Jérusalem. Contrairement à la disposition des sièges de sa synagogue habituelle, qui sont alignés en rangées, il y avait là, le long des murs, des tables et des bancs, de telle sorte qu'il voyait nécessairement les fidèles qui lui faisaient face.

Un homme grand, blond aux yeux bleus, suivi de trois petits garçons également blonds, entrèrent et vinrent s'asseoir face à lui.

Le Rav Wein est habitué à voir en Israël des types humains très différents et peu de choses l'étonnent dans ce domaine, mais là, il s'agissait de tout autre chose : cette famille-là était sans aucun doute aryenne.

Ce qui était encore plus digne d'attention que leur physionomie particulière, c'était le sérieux et l'intensité avec lesquels ils priaient. Les enfants se tenaient remarquablement bien et suivaient l'office avec une concentration sans défaillance. C'était, pour le Rav Wein habitué aux enfants américains plus décontractés, une expérience inhabituelle.


Rav Berel Weill

Après l'office, le Rav confia à un ami que cette famille lui avait fait une excellente impression.

Cet ami lui dit que le père s'occupait de microbiologie à l'Université Hébraïque de Jérusalem et que son histoire personnelle était tout à fait extraordinaire. " Cela vous intéresserait-il de l'entendre ?" demanda-t-il et, sans attendre la réponse, il s'écria :"Abraham, voici le Rav Wein.

Je pense qu'il aimerait entendre ton histoire". Après une poignée de main, ils décidèrent de faire un bout de chemin ensemble.

Tout en marchant, le Rav l'écouta raconter l'histoire suivante :


Le Todtenkopf (tête de mort)
"Je suis né en Allemagne où j'ai passé mon enfance. Mon père était officier dans l'escadron d'élite de la Gestapo chargé des exécutions, le Todtenkopf (tête de mort).

Il servit dans cet escadron durant toute la guerre et, quand celle-ci fut terminée, il réussit à échapper aux arrestations. Mais il continua d'être poursuivi des années durant par l'Allemagne de l'Ouest en raison du caractère odieux de ses crimes. Il fut finalement arrêté et condamné à dix ans de prison. Son grand âge lui valut de bénéficier d'une remise de peine et il fut remis en liberté au bout de quatre ans et demi. " Mon père ne parlait jamais de son passé, et ce n'est que lorsqu'il fut arrêté que j'eus connaissance de ses crimes par les journaux. Ce fut un véritable choc de découvrir les activités monstrueuses de mon père.

" Ma famille fut secouée par ces révélations. J'étais adolescent et je fus très perturbé par cette soudaine notoriété. Lorsque nous allâmes lui rendre visite en prison, je fus incapable d'entrer pour le voir. Je me sentais comme trahi par mon père. Cependant, la conséquence positive pour moi, c'est que je me mis à m'intéresser à ce qui s'était passé pendant la guerre et notamment au rôle de l'escadron de la Mort pendant la Shoah.

" Tout ceci se passait à l'époque où se déroulait le procès Eichmann et où quantité de documents ayant trait à la Shoah commençaient à être publiés.

Je lus tout ce que je pus rassembler sur le sujet et parvins ainsi à réaliser pleinement ce qui était arrivé aux Juifs.

Ce que je découvris me plongea dans l'horreur, et l'idée que mon père avait joué un rôle de premier plan dans ce massacre me donna le sentiment que notre famille était peut-être vouée au mal. Dans des conditions similaires serais-je moi aussi devenu un tueur ? "Je décidai alors de voyager, de m'éloigner le plus possible de l'Allemagne et de tout ce qui s'y rapportait, qui me hantait littéralement… En route, je me suis arrêté en Israël afin de me trouver personnellement face aux victimes des Nazis et de découvrir ce qu'elles pouvaient bien avoir de spécial pour qu'Hitler ait pu concevoir une telle haine envers ce peuple.

Il fallait que je guérisse de ce qui me rongeait intérieurement. J'ai parcouru le pays, travaillant ça et là dans divers établissements agricoles. "Alors que je me trouvais dans un kibboutz, je lus une annonce qui proposait un programme d'été à l'Université Hébraïque, en zoologie des zones désertiques. Je m'inscrivis, et terminai le cours avec succès. A l'automne, je pus m'inscrire à l'Université en vue de préparer un diplôme. Tout en poursuivant mes études, je commençai à m'intéresser au judaïsme.

Un psychologue pourrait voir dans ma conversion une sublimation de mon sentiment de culpabilité, mais je la considère comme l'accomplissement de mon destin.

"J'aimais t ellement Israël que je décidai d'y rester et de faire une demande pour obtenir la citoyenneté israélienne. De plus, après avoir suivi pendant deux ans des cours portant sur le judaïsme, je décidai d'étudier en vue de me convertir. Quelques années plus tard, j'obtins un doctorat en microbiologie et je devins Juif. Je me mariai et m'installai à Jérusalem. Ma femme était allemande et luthérienne, mais elle aussi se convertit. Ne me demandez ni pourquoi, ni comment, mais les faits sont là : nous sommes une famille juive observante, et nous sommes très heureux de vivre en Juifs.

"Voici environ un an, nous avons appris que mon père n'allait pas très bien. Ma femme a pensé que ce serait une Mitsva d'aller lui rendre visite et de lui faire connaître ses petits-enfants.

L'idée de retourner en Allemagne, un pays que je redoutais à présent, me remplit tout d'abord d'appréhension. Mais je finis par décider à prendre un congé sabbatique pour aller à Darmstadt voir mon père.

"Je dois dire que ce fut un grand moment : mes fils portaient leur kippa, leurs Tsitsit apparents, leurs Péote derrière les oreilles, et, bien entendu, ils parlaient hébreu.

"Lorsque mon père nous vit pour la première fois, il fut stupéfait au point de ne pouvoir embrasser aucun d'entre nous. Mais, après que nous en ayons discuté, il parut assez heureux de voir comment les choses avaient tourné pour nous. "Mon père a maintenant plus de quatre-vingt-dix ans, et, comme je me demandais ce qu'il avait bien pu faire pour mériter de vivre jusqu'à un âge aussi avancé et d'avoir de tels petits-fils, je lui demandai un beau jour, de but en blanc, ce qui avait pu lui valoir une telle chance.

" Je lui expliquai que nous autres, Juifs, croyons que toutes nos actions ont des conséquences et que le système de rétribution, se fait, dans la vie, de manière très scrupuleuse. Il me regarda en réfléchissant profondément.

" Il me répondit : "Je ne vois vraiment aucune raison à cela, quoique, un jour, à Francfort, lors d'une rafle, j'ai eu l'occasion de sauver la vie de trois petits garçons juifs cachés dans un orphelinat catholique.

Je ne sais pas pourquoi ils suscitèrent ma sympathie. Je fus touché en les voyant : ils semblaient tellement perdus et abandonnés que j'eus pitié d'eux et les laissai s'enfuir.

Je ne sais pas ce qui se passa ensuite. Mais moi, du moins, je les ai épargnés". "Je réfléchis à sa réponse et lui répondis que, selon notre tradition, tout cela semblait cohérent. "Tu sais papa, lui dis-je, si tu avais laissé s'enfuir quatre petits garçons, tu aurais à présent quatre petits-fils."

D'après un récit du Rav Berel Wein qui est un Rav orthodoxe d'origine lituanienne né aux États-Unis. Considéré comme un expert en histoire juive, il a popularisé le sujet avec plus de 1000 cassettes audio, une série de quatre volumes, des articles de journaux et des conférences internationales. Il est respecté par l'ensemble des tendances du judaïsme orthodoxe.





   


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