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La fête éthiopienne du Sigd remise à l’honneur

Samedi 9 Février 2008 | 18h30  
 
 
 
 

Un événement mémorable et fondamental a eu lieu le mercredi 30 janvier 2008. La Knesset a institué officiellement par un vote, le Sigd, en tant que fête religieuse éthiopienne.

« Sigd » signifie « Prosternation ». Depuis 2500 ans les Juifs d’Éthiopie célèbrent la fête de « Sigd », 50 jours après Kippour, en souvenir du don de la Tora au Mont Sinaï et du retour des exilés de Babylone à Jérusalem au temps d’Esdras et Néhémie. En Ethiopie, chaque année, à cette date, les Juifs montent sur une montagne avec la Tora pour se prosterner devant D-ieu, écouter des textes du livre de l’Exode, d’Ézra Hasofèr et de Né’hémia lus en guèz afin de se repentir. Journée de jeûne et de prière en vue de leur retour un jour en Terre Sainte. Entraînés par leurs Késsim (prêtres) et les anciens qui commentent les textes en amharique, toute la communauté renouvelle ce jour là sa foi et sa fidélité à Dieu.

Fête de « prosternation », mais aussi fête nostalgique, cette même nostalgie que devaient ressentir les déportés à Babylone 500 ans avant notre ère. A la fin de la journée, redescendant de la montagne en chantant et en dansant, ils se retrouvent autour d’un repas succulent partagé avec tous ceux des villages voisins venus fêter.



Ceux qui se trouvaient dans le quartier d’Armon Hanatsiv, à Jérusalem, au mois de novembre, ont put réaliser l’importance de cette fête, aujourd’hui, dans la communauté éthiopienne. Des milliers de Juifs éthiopiens étaient venus fêter sur cette colline dominant la vallée du Cédron avec une vue grandiose sur Jérusalem, sur la vieille ville en particulier. Des bus de tout le pays, stationnés là, donnaient la dimension de ce rassemblement. Et les bus de la ville, les taxis, les minibus continuaient à amener du monde.

La plupart des participants, jeunes, même adolescents, montaient, descendaient, se regroupaient sur l’herbe. Diverses associations éthiopiennes proposaient leurs services : la vente de DVD de chants ou danses en amharique et en hébreu, de journaux et revues éthiopiennes, d’objets venus de là-bas, de produits de base pour la nourriture éthiopienne.

Une tente dressée en contre bas invitait les jeunes à écouter la conférence de tel ou tel enseignant ou rabbin sur le sens de cette fête. Car, comme le disait Avi Masfin, l’un des organisateurs, « les jeunes sont contents de venir fêter mais souvent, ne connaissent pas la signification de cette journée ».

A l’intérieur de la tente, un jeune rabbin Charon Chalom explique en hébreu : « Nous sommes les seuls Juifs à avoir garder cette fête (50 jours après Kippour) et à nous souvenir ce jour là du retour des exilés de Babylone. Peut-être qu’un jour tous les Juifs fêteront avec nous ».

Sous une autre tente, des jeunes enseignent à d’autres jeunes à mettre les Tefillins et à lire la prière.Au grand regret des organisateurs, des vendeurs de sandwich et de boissons, de barbecues, se sont aussi installés là pour la journée avec l’autorisation de la municipalité. « Je n’aurai pas voulu que, pendant cette journée de jeûne et de prière on offre ici même de quoi manger et boire ».

Mais c’est tout au bout de la promenade que se vit intensément la fête, selon la tradition éthiopienne. Sur une estrade, des dizaines de Késsim (prêtres) et anciens en costume éthiopien sous des parasols multicolores prient, chantent, lisent des textes de la Tora et de Néhémie, en particulier Néhémie chapitres 8 et 9.

Une foule rassemblée devant eux participe activement, surtout des adultes mais aussi des jeunes... Les lectures se font en guèz avec traduction en amharique pour les commentaires. Revivant ce retour des Juifs à Jérusalem au temps de Néhémie, ils écoutent à nouveau la Tora, se prosternent et renouvellent leur alliance avec le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob. Grâce à des haut-parleurs, ces prières et bénédictions couvrent toute la promenade.
La fête de Sigd commence en fait, déjà la veille au soir, à Jérusalem, dans le quartier de Baïte Vagane, par une soirée d’étude destinée principalement aux jeunes, avec comme sujet : « Maintenant que nous sommes en Israël, quelle est la nouvelle signification de cette fête ? »

Les Késsim s’expriment : « Nous avons fermé la boucle en fêtant de nouveau cette fête à Jérusalem comme il y a 2500 ans. Il nous faut maintenant introduire des changements, si nous voulons que cette fête ne soit plus seulement celle des éthiopiens, mais celle de toute la société israélienne : prière en guèz mais aussi en hébreu, les bénédictions s’adressant à tout Israël ». Même si le centre des festivités est à Jérusalem, d’autres cérémonies semblables ont eu lieu à travers le pays. Dans le village des jeunes de Yemin Ordé, les jeunes immigrants éthiopiens ont organisé une marche, un service liturgique et une exposition permettant aux autres jeunes de connaître leur culture.

Cette fête aura donc lieu chaque 29 ème jour du mois de 'Hèchvane et sera considérée comme jour férié pour ceux qui l’observent.

"La communauté éthiopienne a longtemps été coupée de tous les développements de la Halacha (Loi juive) et de l’évolution des traditions. Pourtant, plusieurs de leurs coutumes remontent à l’époque biblique, et ont été préservées jusqu’à aujourd’hui", ont déclaré les députés Ouri Ariel (Ihoud Léoumi-Mafdal) et Yaacov Mergui (Shass) sur la question.

"La reconnaissance, par la Knesset et l’Etat d’Israël, de la fête du Sigd permettra de redonner vie à cette ancienne tradition. Elle renforcera ainsi l’identité de la communauté éthiopienne, tout comme sa place dans la société israélienne".

En novembre dernier, l’association israélienne pour les Juifs éthiopiens avait fait appel aux deux grands Rabbins du pays, Yona Metzger (Ashkénaz) et Chélomo Amar (Séfarad). Aujourd’hui, le calendrier juif remplira un vide important : la reconnaissance d’une communauté et la présence d’une fête religieuse dans le seul mois : Mar Heshvan, qui n’en proposait pas jusque là.

A noter que l’appellation Falashas (ou Beta Israël) est considérée par certains comme péjoratif et a été peu à peu abandonné au profit de l’appellation « Juifs éthiopiens ». En effet, Falasha signifie dans l’ancienne langue éthiopienne l’exil ou l’étranger. Alors que d’autres interprétations mettent en valeur le fait qu’ils sont en diaspora ou en exil de la Terre Sainte dans l’attente de la venue du Messie. Il est clair, de toute façon, que pour ceux qui vivent désormais en Israël, le mot est inapproprié. Dans leur choix de nouvelle appellation, on trouve sans aucun doute un témoignage vif de leur nouvelle identité qu’ils veulent assumer pleinement.

   


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