UniversTorah      Questions aux  Rabbanim      Médiathèque &  Playlist      Special Pourim   Yom Shishi
 
Infos Vidéos Photos Chiourim Dossiers Annuaire Qui sommes nous ? R. Shlomo Aben Danan Faire un don BONUS
    Israël   |   France   |   International
 
  Accueil Infos France

Ces concours inaccessibles aux étudiants juifs

Jeudi 12 Mai 2011 | 07h51  
 
 
 
 

Pour permettre à des candidats juifs de présenter les concours de prestigieuses écoles d’ingénieur durant Pessa'h, une solution de « confinement » avait été proposée. Rendue publique, elle a dû être abandonnée. Décryptage.

Victimes du débat sur la laïcité ? Après le débat sur l’abattage rituel, ce sont 15 étudiants juifs qui se sont retrouvés bien malgré eux au centre d’une tempête médiatique. En cause, les aménagements prévus pour leur permettre de passer les concours d’entrée à certaines des meilleures écoles d’ingénieurs qui tombaient cette année en plein durant la semaine de Pessa'h. Issus des prépas scientifiques, ces excellents élèves chomrei mitsvot étaient en effet confrontés à un dilemme insoluble, puisque les épreuves des Mines-Ponts débutaient le 20 avril, deuxième jour de Yom Tov et que celles de Centrale-Supelec se tenaient le 26 avril, dernier jour de la fête.

Un cas de figure auquel la communauté est habituée. Il se pose aussi bien pour les examens à l’université que pour les concours d’entrée aux grandes écoles de commerce et d’ingénieur qui ont lieu le Chabbat ou les jours de fête. Jusqu’à présent, ce genre de problèmes se réglait discrètement, directement au niveau du ministère ou de la direction des établissements concernés pour trouver des solutions qui permettent aux étudiants juifs de plancher sans enfreindre une interdiction religieuse. Des discussions menées par le Consistoire ou l’AJECLAP, l'association d’anciens élèves des grandes écoles fondée, il y a une trentaine d’années, par le général Robert Munnich zal pour aider les étudiants chomrei Chabbat.

Là, ce système basé sur un gentlemen agreement entre dirigeants communautaires et responsables de l’enseignement supérieur a volé en éclats lorsque son principe de base - la discrétion - a été rompu par le site d'information Médiapart. Le 13 avril dernier, quelques jours avant Pessa'h, ce site internet révélait en effet que des épreuves parallèles allaient être organisées pour la quinzaine d’étudiants qui ne pouvait pas composer le 20 avril, deuxième jour de Yom Tov. Médiapart évoquait ainsi « des sessions secrètes de nuit […], avec un confinement préalable des candidats concernés plusieurs heures avant ».

Concrètement, pendant que les 13 000 autres candidats planchaient, les jeunes gens concernés auraient passé Pessa'h sous la surveillance de responsables communautaires chargés de garantir qu’ils soient « coupés du monde », sans possibilité de connaître les questions de l’examen. Et ce n’est qu’à la sortie de la fête, à partir de 22 h qu’ils auraient composé, jusqu’au milieu de la nuit, avant de reprendre « normalement » la suite des épreuves dès le lendemain matin, après de courtes heures de sommeil. Reconduite une semaine plus tard, cette solution aurait été directement approuvée par l’Élysée, selon le site internet. Pour Médiapart, très engagé à gauche, il y a là une « rupture du principe d’égalité » et « une grave atteinte à la laïcité ». C’est d’ailleurs un haut fonctionnaire de l’Éducation nationale révolté par le principe validé par son administration, qui aurait « fuité » l’affaire.

« Usine à gaz » « En voyant le calendrier, on a très vite compris que l'on allait à la catastrophe », confirme un acteur du dossier. En réalité, il semble que la période envisagée de confinement ait été encore plus longue que celle présentée par la presse. « Plus c’est compliqué et plus on est obligé de monter haut dans la direction de l’État et plus les risques de fuite sont importants », continue notre source. « C’était devenu usine à gaz : elle nous a explosé à la figure ! ».

Il est vrai que l’affaire tombe mal après les polémiques provoquées par le débat sur la laïcité organisé par l’UMP ou l’interdiction du port du voile intégral. De là à sous-entendre que les Juifs seraient favorisés par rapport aux Musulmans….. Une comparaison dans laquelle s’est immédiatement engouffrée la presse nationale. Devant le scandale, la solution envisagée a été finalement abandonnée, empêchant les étudiants concernés de présenter ces concours auxquels ils ont déjà consacré deux à trois ans de Math Sup-Math Spé. Seuls trois d’entre eux ont finalement décidé de concourir. Les douze autres ont tout simplement perdu leurs années de préparation et ne pourront présenter ces examens que l'an prochain en candidats libres.

« Ceux qui ont tenu bon sont des héros du judaïsme et de la citoyenneté », assure le grand rabbin 'Haïm Korsia, qui au nom du Consistoire central s’est retrouvé à la manœuvre. « Mais comment peut-on dire qu’ils auraient été favorisés par la solution proposée ? C’est absolument faux. Devoir composer en pleine nuit, ce n’est pas exactement une faveur… » En réalité, l’embarras est perceptible au sein des instances communautaires. Face à une opinion publique chauffée à blanc, comment expliquer en effet que ce qui ressemble à une faveur n’est en fait qu’un pis-aller qui compense la difficulté pour des Juifs pratiquants de suivre des études dans un système qui ne prend pas en compte leurs contraintes religieuses ?

Confinement ou dates protégées ? Inventé pour permettre aux étudiants des territoires d’outre-mer de prendre part aux examens nationaux, ce système du « confinement » ou du « séquestre » n’a pourtant rien de nouveau. Des Juifs en ont ainsi déjà parfois profité lorsqu’il était impossible de changer la date d’une épreuve. Bref, une pratique exceptionnelle, mais ancienne comme l’ont rappelé à l’unisson les responsables communautaires dans leurs différentes déclarations publiques. « Elle permet à tous les enfants de la République, quel que soit leur lieu de résidence et quelle que soit leur religion, de prétendre accéder aux grandes écoles », ont ainsi souligné le grand rabbin de France et le président des Consistoires dans un communiqué commun. Quant à Arielle Schwab, la présidente de l’UEJF, l'union des étudiants juifs de France qui agit régulièrement sur ce terrain, elle explique qu’« il n'y a rien là de nouveau, d'inquiétant ou de menaçant. Des arrangements qui permettent aux étudiants juifs pratiquants de respecter leurs traditions sans être exclus du système existent depuis que la laïcité existe ».

Reste que ce système du confinement sera désormais extrêmement difficile à mettre en place, d’autant que les directeurs des grandes écoles concernées ont assuré dans la presse que « non », ils n’avaient jamais autorisé de telles pratiques. À l’avenir, le débat devra donc se déplacer sur le terrain de la « sanctuarisation » des jours chômés par les Juifs. Une circulaire ministérielle recense bien les « dates religieuses protégées » durant lesquelles « des autorisations d'absence peuvent être accordées à l'occasion des principales fêtes religieuses des différentes confessions ».

Mais ce document n’a aucune valeur obligatoire. Surtout, cette année, si elle recensait cinq jours fériés pour les Juifs, elle ne fait aucune mention de Pessa'h. Un « oubli » officiellement endossé par le Ministère de l'Éducation nationale. En réalité, si elle constitue une avancée, cette circulaire place les responsables communautaires face à un dilemme : certaines années, en fonction des différences entre calendriers juif et civil, ce ne sont pas moins d’une quinzaine de jours fériés qu’il faudrait signaler, soit beaucoup plus que les autres religions. D’où la nécessité de faire des choix stratégiques et de favoriser certaines dates, en croisant les doigts pour que tout se passe bien pour les fêtes non signalées…

« Il a été démontré qu’on ne pouvait pas seulement se baser sur des arrangements », résume le grand rabbin Korsia. « L’an prochain, tous nos jours chômés devront être inscrits au calendrier officiel ». Un mot d’ordre immédiatement lancé par le Consistoire central. Le grand rabbin Bernheim et le président Mergui ont ainsi annoncé qu’ils en feraient leur priorité de leur dialogue avec les pouvoirs publics, rappelant que « cette protection s’inscrit dans une pratique apaisée de la laïcité ».

Source : Hamodia
   


L'extraordinaire prédiction du Rav Ovadia Yossef
La fabrication du vin Kacher
Laurel et Hardy, danseurs Yéménites
Bar Yo'haï, pilier du monde
Peut on faire une bénédiction sur un aliment interdit ?
Jerusalem 1935


Annuaire de sites
Découvrez
Sens
http://www.synagogue-sens.com/
 

    © Copyright UniversTorah.com 2011 - Tous droits réservés à Na'halat Shlomo