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Rav Ovadia Yossef : guide, Possèk, père | Vendredi 1 Novembre 2019 | 08h52 Vue : 1390 fois | |
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De la naissance
à Bagdad au décès à Jérusalem, la vie du Rav Ovadia Yossef zatsal fut intégralement consacrée à
l’étude, à la Halakha et au peuple juif. Sa mémoire phénoménale, sa fierté séfarade, son charisme, sa capacité de concentration, sa
chaleur humaine, son amour du prochain ont fait de lui le guide de toute une génération. Sa biographie est celle d’un maître, d’un
guide, mais également celle d’un père qui a laissé, lundi dernier, tout un peuple orphelin.
Le Rav Ovadia Yossef
est né le 12 Tichri 5681 (23 septembre 1920) à Bagdad, fils aîné de Yaacov et de Georgia.
Il reçoit
deux prénoms : le premier, Ovadia, au nom du Rav Abdallah Somé’h, très grand Rav irakien, et Yossef,
à la mémoire du Rav Yossef ‘Haïm, le Ben Ich haï.
Quatre ans après sa naissance, la famille monte en Israël et s’installe à Jérusalem, dans le quartier de Beth Israël.
Le père
du jeune Ovadia, qui était orfèvre en Irak, ouvre à Jérusalem une petite épicerie. La situation
financière n’est pas simple pour la famille et le jeune garçon est contraint de travailler très jeune. En parallèle, il étudie au
Talmud Torah Bné Tsion, dans le quartier des Bou’harim, où son assiduité à l’étude, sa mémoire photographique et ses connaissances lui
valent déjà le titre de génie.
Le Rav Ovadia à l'âge de 9 ans
Il n’a même pas 9 ans
lorsqu’il reçoit des mains du Rav Chlomo Abou et du Rav Amram Blau le livre Réchit 'Hokhma, après
avoir récité par cœur devant eux cinq traités de Michna et trois chapitres de Guémara… Il écrit alors son premier commentaire de Torah
sur les marges du livre.
En 1933,
à l’âge de 12 ans, il part étudier à la yéchiva Porat Yossef, la plus grande yéchiva séfarade de
cette époque. La même année, il écrit son premier livre, avec deux de ses amis.
À Porat Yossef, il est suivi de très près par le Rav Ezra Attia, le roch yéchiva, qu’il considère comme son père spirituel. Et lorsque
le père de Rav Ovadia décide de faire sortir son fils de la yéchiva pour qu’il l’aide à son épicerie, c’est le Rav Attia qui va le
supplier personnellement de renoncer à ses projets : « Le limoud de votre fils est trop puissant pour qu’il y renonce », lui dira-t-
il.
Rav Ovadia à l'âge de 18 ans
À 18 ans,
le Rav Yaacov Douek lui demande de transmettre à sa place un cours de Halakha, basé sur les décisions
du Ben ich Hai.
C’est là
que le Rav Ovadia émet ses premières critiques sur la psika de célèbres grands rabbins irakiens,
qu’il considère comme trop sévères. Plus tard, il dira que cette série de cours a forgé sa conception de la Halakha.
À vingt ans,
il est nommé Rav et dayan par le Rav Ben Tsion Méïr ‘Haï Ouziel et occupe le poste de juge
rabbinique au Beth-Din de la communauté séfarade. Dès cette époque, de nombreuses questions lui sont adressées, tant par des séfarades
d’Israël et de l’étranger que d’ashkénazes vivant à Jérusalem.
Le Rav Zal et son épouse Margalite Zal
En 1944,
il épouse Margalit, fille d’Avraham Halévy Fatal, originaire de la ville d’Alep, en Syrie.
Trois ans plus tard,
à la demande du Rav Ouziel, il part en Égypte, pour y diriger le tribunal rabbinique. Mais des
divergences d’opinions avec certains membres de la communauté le poussent à repartir après deux ans. À son retour, il est dayan au
tribunal rabbinique de Péta’h Tikva puis, en 1952, écrit son premier véritable livre de Halakha, ‘Hazon Ovadia, sur les hala’hot de
Pessa’h. Il fonde ensuite la yéchiva Ech Torah, qui accueille des étudiants séfarades particulièrement doués, dans le but d’en faire
les leaders de demain.
Rav Ovadia en tant que Dayan à Tel Aviv en 1955
Entre 1954 et 1956,
il écrit les deux premiers tomes de son œuvre principale, Yabia Omer, qui lui valurent le Prix
d’Israël en 1970.
Il est ensuite
nommé Dayan au tribunal rabbinique de Jérusalem puis au grand Beth Din national. En 1968, il est
nommé grand rabbin de Tel-Aviv puis, en 1972, il est nommé grand rabbin d’Israël et Richon lé-Tsion, succédant au Rav Its’hak Nissim.
Il écrit à cette époque son deuxième recueil de responsa, Yé’havé Daat, rédigées dans un langage clair et concis, et qui jouit d’une
très grande popularité.
En tout,
il écrira une quinzaine de livres, sans compter les fameux livres de Halakha Yalkout Yossef, écrits
par son fils, Rav Its’hak Yossef. En 1983, suite à une loi limitant à dix ans le mandat des grands rabbins d’Israël, il est contraint,
à son grand regret, de quitter son poste, mais continue de siéger au Beth HaDin Hagadol. En parallèle, il crée le conseil des Sages de
la Torah, censé guider le tout jeune parti Chas, qui se présente aux législatives de 1984, sous le parrainage commun du Rav Ovadia et
du Rav Chakh.
Sa popularité
atteint des sommets durant ces années et son cours hebdomadaire du samedi soir attire tant les foules
qu’il est retransmis par la suite via un satellite aux quatre coins du globe.
Sa maison
située au 45 de la rue Hakablan, à Har Nof, devient un véritable lieu de pèlerinage où se rendent les
plus grands rabbanim et les personnalités les plus célèbres pour y recevoir conseils et bénédictions.
Le décès de son épouse, Margalit, en 1994, porte un grand coup au Rav, qui ordonne la création d’une chaîne de séminaires pour jeunes
filles portant son nom.
Trois semaines
avant son départ de ce monde, le Rav Ovadia réalise son rêve lorsqu’il intronise son fils, le Rav
Its’hak Yossef, au poste de grand rabbin d’Israël et Richon LéTsion, quarante ans après sa propre nomination.
Le 21 septembre 2013,
son état de santé se détériore sérieusement et il est hospitalisé à l’hôpital Hadassa Ein Karem.
Des prières
sont organisées pour sa guérison, mais, le 7 octobre, vers les 13 h, il rend son âme à son Créateur,
laissant après lui un peuple entier en deuil. Malgré son âge avancé, beaucoup de ses fideles refusaient de le voir partir car comme le
signifie notre titre, cet homme était une Thora Vivante, et par ses bonnes actions, il ne pouvait qu’entraîner la protection du peuple
juif.
Texte : Hamodia.fr
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