UniversTorah      Questions aux  Rabbanim      Médiathèque &  Playlist      Spécial Péssah   Yom Shishi
 
Infos Vidéos Photos Chiourim Dossiers Annuaire Qui sommes nous ? R. Shlomo Aben Danan Faire un don BONUS
    Divers   |   Dvar Tora   |   Les Fêtes   |   Halakha   |   Le Saviez Vous ?   |   Documents PDF
 
  Accueil Dossiers Le Saviez Vous ?

Les Marranes disparus

Jeudi 25 Octobre 2012 | 08h11   Vue : 1192 fois
 
 
 
 


L'étymologie la plus communément retenue est celle de l'espagnol marrano, signifiant cochon (lui-même dérivé de l'arabe muharram signifiant rituellement interdit, se référant à la prohibition de la viande de porc des religions juive et musulmane).

Une autre explication suggère qu'il proviendrait de l'araméen maranatha qui signifie le seigneur est venu. Ce terme aurait été alors tourné en dérision par les catholiques ou les juifs non convertis, et appliqué aux juifs qui ont choisi ou subi la conversion.

Quelle que soit l'origine du mot, l'aspect péjoratif du terme est évident et corroboré par d'autres appellations que l'on rencontrait dans cette région.

Ainsi, les habitants de Majorque utilisaient le terme de Xuetes (Xua, un mot catalan faisant référence à la préparation à base de porc, que les Xuetes consommaient afin de prouver la sincérité de leur catholicisme à moins qu'il ne s'agisse d'un dérivé de jueu, forme catalane de juif). Pareillement, ces juifs convertis étaient considérés comme des êtres hybrides, en partie juifs, en partie chrétiens, et de fait ni juifs, ni véritablement chrétiens.

Le terme plus général pour les désigner était celui de conversos, nom générique qui met l'emphase sur les juifs convertis sans préciser l'aspect forcé de leur conversion, ni leur allégeance secrète au judaïsme (ce terme a également pu être appliqué aux musulmans convertis, par ailleurs plus spécialement appelés moriscos).


Gravure de l'époque représentant des juifs anousim
soumis à l'inquisition
Ils furent également nommés anousim (terme hébreu générique pour les Juifs convertis par la force et qui n'est pas spécifique à cette période, signifiant contraints).

Au Portugal, on les désigna sous le nom de cristãos novos (nouveaux chrétiens, terme qui pouvait également inclure les convertis d'origine musulmane).

Une appellation plus neutre utilisée par certains auteurs pour les désigner est celle de crypto-juifs, puisque les marranes étaient des juifs séfarades (juifs de la Péninsule Ibérique) convertis au christianisme mais qui continuaient secrètement la pratique du judaïsme.


Le pape et l'inquisiteur
A partir du XVe siècle, l'Espagne décida d'appliquer une politique plus répressive à l'égard des communautés juives résidant dans ses royaumes, et entama des campagnes de conversion plus ou moins forcées.

Cette politique répressive fut encore renforcée avec le développement de l'effort d'Inquisition, en particulier sous la houlette impitoyable du premier Grand Inquisiteur, Tomás de Torquemada. Cette politique culmina avec le décret d'Alhambra, le 31 mars 1492, qui donnait aux juifs le choix entre la conversion ou l'exil. Les conditions de l'exil étaient telles qu'elles les forçaient en plus, dans les faits, à abandonner presque tous leurs biens sur place, au profit de l'Inquisition et des autorités royales.


Marranes cachés dans une cave
pour le Chabbat (XVième siècle)

Marranes célebrant Péssah
en cachette
Il existait déjà des marranes auparavant, c'est-à-dire des juifs qui s'étaient convertis au catholicisme mais qui continuaient à pratiquer leur religion en secret (et qui furent d'ailleurs la cible principale de l'effort d'Inquisition). Mais à partir de cette date, tous les juifs qui ne purent partir mais qui ne souhaitaient pas abandonner leur religion furent forcés de devenir marranes ou crypto-juifs, c'est-à-dire "officiellement" catholiques mais judaïsants en secret. Il faut cependant préciser que certains juifs se convertirent volontairement, pour continuer leur carrière ou maintenir leurs positions sociales.


Le pape Sixte IV qui accorda
l'inquisition aux rois d'Espagne
Après le décret de l'Alhambra, une grande partie des juifs espagnols fuirent au Portugal voisin. Mais, dès 1496-1497, la politique royale du Portugal dut s'aligner sur celle de l'Espagne.

Le roi donna aux juifs le choix entre le baptême ou l'exil mais la plupart furent contraints au baptême. Le nombre de nouveaux convertis crut alors massivement au Portugal. Beaucoup se convertirent en surface mais continuèrent à pratiquer le judaïsme en secret.

De nombreux juifs fuirent dans le bassin méditerranéen, notamment dans le Sud de la France (Bordeaux et Bayonne), en Italie, en Bretagne ou dans l'Empire ottoman. Les historiens estiment qu'entre 100 000 et 200 000 juifs ont été forcés à la conversion ou à l'exil dans la Péninsule Ibérique au cours du XVe siècle.

Plusieurs milliers ont été exécutés par l'Inquisition pour marranisme (réel ou supposé), en particulier sous la direction de Torquemada. À la fin du XVIe siècle, le commerce mondial se déplaça au Nord de l'Europe. Ce sont ces pays qui attirèrent désormais les marchands marranes, et c'est à cette époque que se constituèrent les grandes communautés séfarades d'Amsterdam, Hambourg, Londres. On retrouve également des implantations marranes dans les Indes Occidentales (Jamaïque et Curaçao, etc.) et dans les colonies d'Amérique du Nord (New York, Newport, Savannah, Charleston). En Amérique latine, la colonisation hispano-portugaise contraignit les marranes au secret.

Pour la première génération de juifs confrontés à l'obligation de se convertir, le marranisme représente essentiellement un acte de refus et de résistance : le choix de continuer à pratiquer le judaïsme en secret puisqu'il n'est plus possible de le faire ouvertement. Pour les générations suivantes, ce rapport au judaïsme est beaucoup plus complexe. C'est particulièrement vrai après l'expulsion d'Espagne (décret d'Alhambra), et la perte de certaines traditions. Le "marranisme" devient alors un symbole de la situation de diaspora du peuple juif (le "juif errant"), et de son rapport complexe à ses origines. La réappropriation de leur héritage judaïque par les marranes se fera par des sources souvent indirectes, comme des ouvrages d'érudition catholique et latine, des contacts avec l'étranger, de l'invention poétique.






   


L'extraordinaire prédiction du Rav Ovadia Yossef
La fabrication du vin Kacher
Laurel et Hardy, danseurs Yéménites
Bar Yo'haï, pilier du monde
Peut on faire une bénédiction sur un aliment interdit ?
Jerusalem 1935


Annuaire de sites
Découvrez
Shofar-Français
http://www.shofar.net/site/ProductsList.asp?id=475&Category=3
 

    © Copyright UniversTorah.com 2011 - Tous droits réservés à Na'halat Shlomo