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Dvar Tora
La gloire du Talmud | | Mardi 1 Février 2011 | 07h33 Vue : 7280 fois | | |
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Il est impossible
de donner une définition claire du Talmud ; il n'existe pas d'autres moyens que de l'expérimenter car il s'agit moins d'un livre à proprement parler que d'une institution.
Il est plus important
pour l'identité juive que sa propre terre car il définit ce qu'est le juif, son histoire, sa réalisation… au-delà de la seule dimension religieuse. Sans lui, le peuple juif n'aurait pas survécu à plus de 2000 ans de diaspora. Si le Talmud constitue le cœur du Judaïsme, plus que Torah ou Bible, nous ne pouvons le limiter à la religion, tous les champs de la connaissance y étant abordés : science, pensée, narration, mythologie, médecine...
Le talmudiste doit retenir 2 principes :
• Du fait que chaque opinion y est contredite par une autre, et ainsi de suite, il n'est pas nécessaire d'être en accord avec ce qui est dit pour l'apprécier. Les dogmes religieux y sont construits et déconstruits sans cesse : le génie du Talmud ne s'exprime donc pas dans une vérité qu'il prétendrait défendre ; mais plutôt dans sa dialectique et son articulation.
• Le rituel religieux, pris exclusivement, n'est pas exempt de danger : induire des automatismes, oblitérer regard neuf et réflexion objective, conditions indispensables pour vivre en plénitude ce que l'on fait. Des années d'études permettent de comprendre en quoi le Juif peut être sauvé d'un tel écueil et recomposer son monde par les nouvelles lu)mières d'une compréhension sans cesse renouvelée.
C'est pour cela
que l'étude de la Torah est le commandement le plus important. Le Talmud de Jérusalem (Yérouchalmi 'Haguiga a1) fait dire à D. "S'ils m'abandonnent, pourvu qu'ils continuent à étudier la Torah, car sa lumière pourra les ramener vers le droit chemin".
L'étude de la Torah
permet à l'homme une liberté de pensée inouïe, le réhabilite dans sa condition d'être humain à l'image de D. Toute pratique devient ainsi dynamisme et participe des propres découvertes de l'homme. "L'esprit ne saurait se passer d'une fulguration des mots qui lui fait une auréole fascinante : c'est sa richesse, sa gloire, un signe de souveraineté".
C'est une étrange expérience
d'ouvrir un traité du Talmud. Après 10 pages, il devient manifeste que les acteurs de cette prose en spirale fibreuse se soucient le moins du monde de votre regard. Vous venez de pénétrer dans un monde de brouhahas dont les acteurs prennent trop de plaisir à deviser entre elles pour faire attention à vous. Le Talmud, paradis d'indifférence : pas le moindre effort esquissé pour séduire. En s'accrochant, on dénichera, ci ou là, un joyau, une trouvaille aussitôt noyés dans un magma dialectique.
Toute l'acuité
de la pensée juive est là, les Rabbanim polémiquent à partir de lois qui n'ont plus cours, pour bonne part, depuis la destruction du second Temple.
En un sens,
ce judaïsme que nous connaissons, bâti sur un corpus de décisions tranchées à vif dans l'ivresse des discussions rabbiniques par de pragmatiques législateurs est même postérieur au christianisme évangélique. Tout cela traite de gloire et d'écriture. On peut y trouver des affirmations dans divers domaines, avec leur étourdissant cortège de confirmations, infirmations, mises en question qui sont la moelle du judaïsme. La pensée juive passe par toutes les phases ascendantes et descendantes du vrai, par tous les zigzags de la foi. La seule vérité jamais remise en question, c'est l'enthousiasme inouï de ces Sages pour leurs Écritures, l'amour de leur Thora qu'ils savaient par cœur, au sens le plus fort ! Ils mettaient tout leur cœur dans cette étude, comme si c'était leur cœur même qu'il s'agissait d'étudier pour le faire battre.
Ce texte est tiré du livre "La gloire du Talmud", résumant ce qu'est le Talmud, en véritable plaidoyer qui, nous transmettant son âme, donne envie de croquer dans la "pomme talmudique"
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