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De l'idolatrie au Dévoilement du D. Un

Samedi 30 Mai 2009 | 20h59   Vue : 6503 fois
 
 
 
 



      " Vous ne ferez pas de Dieux en or à mon côté " (Chémote 20, 23)

      Israël a fait connaître la Tora au monde, répandant ainsi l'idée originale de D. unique (monothéisme).

      Le paradoxe est que ce petit peuple, maintenant connu pour son rigorisme, s'est rendu coupable d'idolâtrie, à commencer par la création d'un veau d'or, prototype du faux culte, immédiatement après avoir vécu l'expérience vivante de Dieu Un, protecteur, et qui plus est, après avoir été l'objet d'une expérience très intense, lors de la proclamation des Dix Paroles sur le Mont Sinaï.

Une question se pose donc: "quelle est la limite séparant le culte véritable du faux culte" ?


      Celle-ci n'est pas toujours aussi évidente qu'il n'y paraît : " Et à Shèt… naquit un fils qu'il nomma Enoch, …alors Hou'hal, (de la racine 'Halal) a invoqué le Nom de D." (Béréchite 4, 26). Toute l'ambivalence de ce verset qui constitue un tournant fondamental dans l'histoire cultuelle de l'Humanité, tient sur l'interprétation de Hou'hal.

      Certains, comme le Ibn 'Ezra, Rabbi Chmouèl Bèn Meïr, petit-fils de Rachi, et le Sforno traduisent par on commença, donnant au verset une charge positive, marquant ainsi l'instant primordial où les hommes s'élevèrent à la conscience intime de la présence du D.ieu Un dont les Patriarches, pères du monothéisme, en forment l'archétype.

      A l'opposé, Rachi, Rav Sa'adia Gaone et le Rambam mettent en évidence la seconde signification du terme Hou'hal (on profana). Le sentiment de la vacuité de la présence de D.ieu est susceptible de conduire l'homme, créé à l'image de D.ieu et donc mû par une force de sainteté intérieure, à vouloir combler ce manque par un culte déviant, tel Israël à l'heure où il fabriqua le veau d'or. Cependant, l'exil en Egypte, devenue creuset de fer, prépare les Bné Israël à devenir une nation sainte.

      Pourtant, à peine sortis d'une intense contemplation de Dieu, à la fois collective et personnelle, ils créent un veau d'or : "…Et ils lui dirent à Aharon : lève-toi et façonne-nous D.ieu(x) qui iront devant nous car lui, Moché, l'homme qui nous a fait monter du Pays d'Egypte, nous ne savons pas ce qu'il lui est advenu" (Chémote 32, 1).

      Certains, Pour certains des Bné Israël, encore tout imprégnés de traditions égyptiennes, une relation directe et personnelle à Dieu semble étrange : ''Je suis l'Eternel, Ton D. qui t'ai fait sortir d'Egypte, de la maison d'esclavage" (Chémote 20, 2).

      N'ayant façonné qu'un seul veau d'or, ils recourent au duel multiple pour le désigner : "Voici tes dieux, Israël, qui t'ont fait monter du pays d'Egypte" (Chémote 32, 8). Ils ressentent la nécessité d'un intermédiaire, comme de coutume en Egypte. Aussi, attribuent-ils les dix plaies, leur sortie d'Egypte à Moché, faisant de lui l'incarnation de D.ieu.

      Pourtant, la finalité était de transmettre la sanctification du Nom divin : "…Afin que tu racontes à ton fils et à ton petit-fils ce que J'ai fait en Egypte… et vous saurez que Je suis D." (Chémote 10, 2).

      Au lieu de cela ils érigent un veau d'or. Leur manquement fut de ne pas sanctifier le Nom divin, à l'image de Moché qui, après avoir frappé le Rocher par deux fois, déclara : "…de ce rocher nous (Aharone et Moché) pouvons faire sortir de l'eau pour vous" (Chémote 20, 10).

      Ce Nous, interprété comme une profanation du Nom de D., lui interdira son entrée en Israël. Cette première personne du pluriel pouvait en effet encourager la perception de Moché aux yeux d'Israël comme une incarnation de Dieu, comme Dieu lui-même. Les Fils d'Israël appréhendent-ils le veau comme une entité autonome détachée de la Source de vie, ou bien le considèrent-ils comme un médiateur en l'absence de Moché, afin de s'unir à l'ultime dimension transcendantale du D. caché ?

      Depuis le temps des Patriarches et jusqu'à l'exil de Babylone, Israël est tentée par l'idolâtrie : outre les Térafim (idoles) cachés par Ra'hèl, Ya'akov doit purifier son camp des statuettes (Béréchite 35, 2).

      Les Bné Israël, en proie à ce besoin rassurant d'incarner la divinité, offrent de l'encens à Né'houchtane, le serpent d'airain, antique symbole de foi en D. (Mélakhim 18, 4).

      Par ailleurs, ils rendent un culte païen à l'éphod (manteau sans manches du grand-prêtre) de Gide'one (Juges 8, 27) et un Lévi élevé au rang de prêtre de la statue de Mikha remplit sa fonction tout naturellement (Choftim 17- 18).

      Comment saisir alors la faute des Bné Israël, si faute il y a ? Et que peut être le culte véritable en Israël ? Les Bné Israël choisirent comme intermédiaire un jeune taureau, un veau. Est-ce un pur hasard ? Quelle conception de D. avaient les Bné Israël après avoir été témoins de la manière dont Il " fit justice des dieux de l'Egypte " (Bamidbar 33, 4) au pied du Mont Sinaï. C'est-à-dire après avoir atteint l'un des buts de la sortie d'Egypte : "…Vous servirez D. sur ce Mont " (Chémote 3, 12), et au bout des quarante jours passés dans l'attente du retour de Moché ?


      Apparemment, les Fils d'Israël, debout au pied du Mont Sinaï, ne sont pas encore prêts à saisir l'esprit de la Parole de D. : " Tu n'auras pas d'autres dieux devant moi " (Chémote 20, 3) et " tu ne te prosterneras point devant elles (les sculptures et les images)".

      Tout au long de sa longue histoire tourmentée, Israël ne renie nullement D. pour adorer les dieux des nations environnantes, mais plutôt : " Leur intention est bonne, mais leurs moyens d'y parvenir ne le sont pas " (Selon le Kouzari).

      Au contraire, l'agneau pascal enracine en leur conscience d'hommes libres la foi inébranlable en un D.ieu Un.

      Selon Rabbi Yéhouda Halévi, Ibn 'Ezra et le Rambane, Israël recherchait, en l'absence de Moché (Bamidbar 9, 23), un substitut concret, une compensation à la révélation du Buisson Ardent. Résultat : "Ils échangèrent leur gloire contre la figure d'un veau qui broute l'herbe" (Psaume 106, 20) et "s'installèrent pour manger, boire et se levèrent pour se divertir" (Chémote 32, 6). Ce terme recouvre un triple sens : adultère (Béréchite 39, 17), meurtre (Chémouèl 2: 2, 14) et cultes étrangers.

      " Israël rendit un faux culte non seulement au veau d'or mais aussi à d'autres dieux " (Traité 'Avoda Zara 53b). Leur faute ne fut pas tant de créer un veau mais d'outrepasser d'une part au commandement positif Je suis ton D. et d'autre part d'arroger au principe de la Providence divine.

      Après la faute du veau d'or, aucun homme, fût-il Moché, aucun texte (les Tables de l'Alliance gravées de la main de D. mais brisées par Moché avec l'approbation a posteriori de D.) ne peuvent faire l'objet d'un culte dogmatique, notion étrangère au Judaïsme.

      Or, le Judaïsme ignore la notion d'hérésie : "Israël, quand bien même fauterait-il, demeure Israël" (Sanhédrine 44a). A la brisure des Tables d'Alliance, les lettres divines gravées s'envolèrent, rendant ces Tables, pierre inutile. Le monde doit être sanctifié mais non point divinisé. Du spirituel dépend la matière.

      Or, si les tables sont doubles, elles ne servent que de support aux lettres, pour proclamer haut et fort : " Ecoute Israël, l'Eternel notre D., est Un ". La faute des Bné Israël, si grave que D. refuse de les appeler "son peuple", au risque d'amener la profanation du nom divin par les nations : " Faut-il que les Egyptiens disent : c'est pour les faire périr…' (Chémote 32, 12) que tu les as tirés du pays d'Egypte… parce que l'Eternel n'a pas pu faire entrer ce peuple dans le pays qu'il leur avait promis, il les a égorgés dans le désert" (Bamidbar 14, 15- 16).

      De ce point de vue, D. n'a donc pas d'autre choix que "d'être D.ieu pour toi (Israël) et ta descendance" (Béréchite 17, 7) et Israël se verra forcé d'apprendre, de gré ou de force, à ne vénérer que D. seul, sans médiateurs. Moché ose, selon Rashi (Chémote 20, 31), reporter l'accusation de la faute sur D. Il appelle le veau D. (qui prodigue) l'or.

      Comment D. qui les a pourvus, à la sortie d'Egypte, de grands biens et particulièrement d'or (Chémote 11, 2) peut-il reprocher aux Bné Israël de l'avoir utilisé de cette façon, eux qui au plus profond de leur être désirent le servir ?

      Ne s'en serviront-ils pas plus tard pour construire le Tabernacle où résidera l'Arche recouverte d'or ? Moché, élevé dans la religion égyptienne, imprégné par elle depuis sa tendre enfance, accédant aux plus grands secrets de l'Egypte, sut néanmoins devenir un fervent avocat du monothéisme. Animé d'un amour illimité pour Israël, il restera cependant impuissant à éviter le veau d'or. L'expérience du veau d'or eut pour mérite d'ouvrir à la connaissance divine en valorisant la relation personnelle et directe que chaque homme unique peut entretenir avec son D.

La perfection de l'homme réside en son adhésion à D.





   


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