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Le foetus : Etrange et méconnu

Vendredi 23 Mai 2008 | 11h11   Vue : 37482 fois
 
 
 
 



1. L'acte de procréer



Embryon à 6 semaines
Dès le début de la création de l'homme, D. le bénit et lui adresse un ordre: "Fructifiez et multipliez-vous! Remplissez la terre et assujettissez-la!"

Dès la création du premier couple, D. apporte sa bénédiction pour la fonction la plus fondamentale et la plus sacrée: la procréation. Plus tard, le Midrach nous rapporte que D. lui-même a réalisé le premier Kiddouch en levant la coupe da bénédiction pour l'union du premier couple (Génèse Rabba, chap. 8).

Le Midrach nous dit aussi que "l'enfant est l'œuvre des trois associés: le père, la mère et D-ieu.". D-ieu intervient en plaçant l'âme dans l'œuf fécondé.


Antonin

Selon la légende, la grotte d'étude
de Rabbi Yéhouda Hanassi
Le Talmud Traité Sanhédrine 91b nous précise cette intervention divine dans la procréation. C'est une discussion entre Rabbi Yéhouda Hanassi et Antonin".

Ce dernier aimait bien venir étudier avec celui qui est devenu son maître, et il se convertira par la suite.

Question d'Antonin à Rabbi:
"- A partir de quand l'âme est-elle donnée au corps? A partir de la conception (fécondation) ou à partir de la formation de l'embryon?
"Rabbi répond: "- A partir de la formation (40ème jour environ).
"- Est-ce possible, répond Antonin, qu'un morceau de chair qui n'est pas conservé dans le sel se maintienne trois jours sans pourrir? " (De même l'embryon sans l'âme).
"- C'est donc dès la conception.
"Rabbi déclara: "- Voilà une chose que m'a apprise Antonin et un passage de la Tora lui donne raison: "Ton ordre garde ma vie" (Job 10,12).



Foetus 14 semaines
Rabbi se demandait si la Néchama (l'âme) n'investissait le corps qu'au moment où la tête de l'embryon (lieu de la pensée) apparaissait vraiment.

En fait, nous voyons que l'âme vient dans l'homme dès les premiers instants de son existence biologique. Cela a une grande importance, notamment vis-à-vis des lois de pureté familiale: l'âme n'est pas seulement révélée par une reproduction cellulaire.

Les chromosomes ont un message important à transmettre à l'individu, mais la Néchama doit parvenir dans un moment d'intensité et de pureté particulière car, dès le départ, sa qualité en dépend. Ce souffle de vie qui pénétrera dans l'œuf à peine fécondé, dépend de la conduite physique et spirituelle des époux.

En effet, , le Youd, de Ich (homme) s'associe au Youd de Icha (femme) pour former deux lettres du nom de D. qui va compléter l'union par la Néchama. Alors que pour la création de l'univers, D. réalise seul son oeuvre, il tient à associer l'homme dans l'oeuvre de procréation. Ce dernier prend donc conscience de la grandeur de cette Mitsva, car D. bénit l'union en dotant le corps qui se développera du souffle de vie, de l'âme émanant du ciel.

Ainsi l'homme approuve le projet divin par la collaboration à son accomplissement messianique et par l'ancrage de l'homme dans l'univers: "selon Rav Assi: le fils de David (Messie) ne viendra pas avant que le réservoir d'âmes (littéralement "le corps" séjour des âmes) soit épuisé".

L'homme hâte la fin, la venue du Messie, en amenant des âmes pour les lier aux corps, traduisant en individualité, la spiritualité créée avec le monde.

Mais il réalise également le plan divin en peuplant le monde de l'homme et de la femme. Enfin, l'homme devra prendre le relais de son Créateur en assujettissant la création, en essayant de poursuivre l'élan originel donné par D. tout en prenant une part active à l'élaboration de son destin. A lui de savoir utiliser cet outil extraordinaire, mis à sa disposition.

Si la Mitsva de croître et multiplier est imposée à l'homme seul, le rôle de la femme reste prépondérant. C'est en elle que pourra se concrétiser cette potentialité, c'est à elle que revient, en fin de compte, le rôle de mener à bien le projet d'une humanité sur terre.
"L'étude mène à l'accomplissement de la Tora, épouser une femme participe à l'impératif de maintenir une humanité sur terre (Lachévèt), donc du maintien de la Tora dans l'univers", Méguila 40a (Talmud).


2. Comment se réalise la conception?


Le Talmud Nida 16b rapporte une discussion étonnante:
"Avant la formation de l'enfant, le Malakh (l'ange) responsable de la conception (l'ange est appelé Nuit) dit devant D’: "Cette goutte-là, que produira-t-elle? Un homme fort ou un homme faible ? Un sage ou un fou? Un pauvre ou un riche? " Mais si elle doit produire un méchant ou un juste, cela il ne le demande pas... Car cela est entre les mains de D.".





Rav Dessler
Rav Dessler, dans le Mikhtav Mé Eliyahou (II, 156), analyse ce texte: "Avant que l'homme ne soit créé, on lui attribue ses moyens (Kélim) en conformité avec la part attribuée à son âme dans le service de D. et D. lui donne les possibilités et les forces de l'âme, ainsi que tous les moyens pour assurer sa mission dans ce monde.

Et nos Sages ajoutent (Nida, 30): on lui fait jurer avant sa naissance "sois un juste et ne sois pas un méchant", comme il est dit tous ces moyens lui sont impartis, avec justice et droiture... et il ne doit pas les détourner de leur sens véritable".

Sans entrer dans tous les détails concernant ce texte, le Rav Dessler explique que tout ce dont l'homme disposera durant sa vie lui aura été attribué pour accomplir les commandements de D. Ce texte nous paraît, à l'évidence, montrer à quel point le moment de la conception est important. C'est à ce moment-là que se décident, bien sûr, toutes les potentialités de l'être en devenir.

Comment ne pas prier alors D. pour lui demander une descendance conforme à l'idéal de la Tora. Comment ne pas investir dans l'union qui doit se réaliser dans la création d'un être, toutes ses forces physiques et surtout spirituelles?

Et c'est là un aspect particulier au judaïsme: le rôle et l'influence de la pensée volontaire dans nos actes (Kavana). Une remarque: même s'il y a décalage parfois entre les moments de l'union et de la fécondation, la tradition réunit ces deux moments dans le même instant spirituel.


3. L'aspect spirituel de l'homme dans la conception



Le peuplier

Le Chataignier
Encore un texte pour expliquer ce rôle: (Parachat Vayétsé, versets 37 à 39) "Or, Ya’akov se pourvut de rameaux verts de peuplier, d'amandier et de châtaignier; il en retira l'écorce; il y fit des entailles blanches, mettant à découvert la blancheur des rameaux. Il fixa les rameaux, ainsi écorcés, dans les rigoles, dans les auges où le menu bétail venait boire, en face de ce bétail, et ce dernier entrait alors en chaleur en venant boire. Les brebis s'échauffèrent devant les rameaux et engendrèrent des agneaux rayés, piquetés, mouchetés".

Les versets suivants expliquent en détail la façon astucieuse permettant à Jacob d'obtenir le bétail également le plus vigoureux. Cette description détaillée de véritables expériences vétérinaires a sûrement un autre but que scientifique.

La Guémara Chavou’ote 18a rapporte que "celui qui se sanctifie pendant l'union avec son épouse aura des enfants mâles". Rabénou Bé’hayé ajoute que cette sanctification fait allusion à la pureté de pensée pendant cette union (Nédarim 20b).

Il explique que si l'imagination est un facteur déterminant pour l'aspect du fruit qui doit être engendré, comme le montre précédemment Ya’akov, combien plus importante sera-t-elle quand il s'agira de l'homme, dont la sensibilité et les forces spirituelles sont tellement plus importantes.

Il conclut que c'est une obligation pour les époux, doués d'esprit et de raison, d'avoir une pensée pure, lors de leur union pour que celle-ci se répercute sur l'âme de leurs enfants. Tout se passe comme si au moment de la relation la pensée va sélectionner l'âme précise qui occupera le corps de leur descendant.


4.L'enfant intra-utérin dans la tradition


Quelques passages du Talmud vont déjà nous éclairer sur la façon dont les Sages percevaient la vie foetale in-utéro. "Il n'est point de séjour plus heureux pour l'homme" (que sa vie intra-utérine) Nida 30b .

"Le Roi David chantait déjà ses psaumes dans le ventre de sa mère" (Bérakhote 10a). "Rabbi Meïr dit: "les foetus ont participé à la sortie d'Egypte en chantant une louange" (Bérakhote 50a). "Dès le sein de leur mère, les méchants sont fourvoyés". Midrach sur psaume (58,4).

Ces premières réflexions montrent déjà à quel point, la vie foetale pouvait être riche. Le foetus participe aux événements, il a une certaine conscience et des connaissances au moins potentielles. Enfin, les tendances peuvent s'exprimer déjà à ce stade.


Embryon à 15 semaines
Dans le traité Sanhédrine 91b, une précision est rapportée à ce sujet: "Antonin demande à Rabbi:
- A quel moment le mauvais penchant s'empare-t-il de l'homme, pendant la formation de l'embryon ou bien à la naissance?
- Pendant la formation de l'embryon, répond Rabbi.
- S'il en est ainsi, réplique Antonin, il pourrait se révolter contre sa mère, et sortir!
- Alors, c'est à la naissance, reconnut Rabbi.
Et il déclara: "Voilà une chose que m'a apprise Antonin, et un verset de la Tora lui donne raison: "Le pêché est tapi à la porte", (Génèse 4,7).


Quel intérêt peut avoir le moment où le mauvais penchant pénètre en l'homme? Le moment où quelque chose naît, apparaît, nous donne déjà, au départ, des renseignements sur les constituants de la personnalité de l'être étudié.

Mais surtout, la venue tardive de ce constituant pourrait exprimer le fait qu'il est beaucoup plus superficiel qu'un constituant qui pénétrerait plus tôt, plus précocement dans l'homme, celui-ci se révélant être plus profond donc plus fondamental.

Rabbi a une approche plus intellectuelle, encore une fois, qu'Antonin: il pense que le mauvais penchant entre en même temps que l'âme (voir plus haut San. 91b), créant un équilibre entre bon et mauvais.

Mais Antonin oppose un argument curieux: si c'est comme cela, l'enfant va ruer contre les entrailles de sa mère et sortir !

Quelque chose de fondamental dans l'être humain va faire qu'il se révolte même contre les entrailles de sa mère.


Ce terme de révolte se retrouve également à propos d'autres embryons cités par nos Sages.

Il est dit, en effet, dans la Haggada de Pessah, que si les enfants d'Israël n'étaient pas sortis d'Egypte au moment prévu par D., nous y serions encore, nous, nos enfants et nos petits-enfants...

Car les Maîtres du Talmud disaient que: "les enfants d'Israël se sentaient à ce moment-là, en Egypte, comme un embryon dans le ventre de sa mère !"

Le Maharal de Prague explique (commentaire sur la Haggada): "Ils se sentaient tellement bien qu'ils ne pouvaient pas se révolter !"

Le Maharal veut nous expliquer que l'on ne peut pas se révolter si l'on n'a pas pris conscience d'une distance. L’enfant dans la matrice ne peut se révolter, il ne pourra le faire qu'après sa naissance, lorsqu'il aura pris ses distances vis-à-vis de sa mère.

Sa révolte ne pourra naître que par sa prise de conscience de son être, fût-elle légère; le nouveau-né se sent et donc va sentir son éloignement. Cette tendance à la révolte est un composant important de la personnalité humaine. Puis, le texte termine: le pêché est tapi à la porte -"Lapéta'h ‘Hatate Rovèts"- cette tendance à la révolte s'acquiert à la naissance.


Foetus à la 16ième semaine
Il est tiré du traité Nida 30b: "R. Simlaï dit: A quoi ressemble le foetus dans le ventre de sa mère? A un livret plié; il a les deux mains sur les deux tempes, les deux coudes sur ses deux genoux, ses deux talons contre ses fesses, et sa tête repose entre ses deux genoux.

Sa bouche est close, son nombril ouvert. Il mange et boit de ce que sa maman mange et boit. Il ne fait pas d'excrément, de peur de tuer sa mère; et lorsqu'il sort dans le monde, s'ouvre ce qui était fermé, et se ferme ce qui était ouvert.

Si cela ne se passait pas ainsi, il ne pourrait pas vivre, pas même un moment. Une lumière brille sur sa tête et il contemple le monde d'une extrémité à l'autre, ainsi qu'il est dit: lorsqu'il fit rayonner sa lumière sur ma tête, et que sa lumière me guidait dans l’obscurité (Job 29,3).


Professeur Lejeune
Et on leur enseigne toute la Tora, car il est dit: "Il m'enseignait alors, et il me disait: que ton cœur retienne mes paroles, observe mes commandements et tu vivras (Proverbes 4,4).

Dès que l'enfant vient au monde, un ange s'approche, le frappe sur la bouche, et lui fait oublier la Tora, puisqu'il est dit "le pêché est tapi sur le seuil" (Génèse 4,7). Avant d'entrer dans l'analyse de ce texte, nous voudrions faire remarquer sa précision anatomo-physiologique, alors qu'il fut écrit il y a près de 2 000 ans.

J'ai relevé, en 1984, un texte du Pr Lejeune, qui ne s'éloigne nullement de notre passage: "L'embryon est une personne affirmée et autonome. Il est si bien une personne douée d'une autonomie, que lorsque le placenta laisse passer dans les vaisseaux sanguins maternels les substances du déchet d'origine foetale, la mère est empoisonnée. Le foetus se comporte comme un être qui n'est pas une partie intégrante de la mère".

Y a-t-il vraiment deux millénaires entre ces deux passages ?



Foetus à 4 mois
Lorsque Rivka passait devant les portes des lieux d'étude de Shém et ‘Ebèr, l'un des enfants s'agitait (Ya’akov), lorsqu'elle passait devant les entrées des lieux d'idolâtrie, l'autre s'agitait (‘Esav).

Comme Comme le Kli Yakar le dit, Rebecca ne sachant pas qu'elle avait des jumeaux, pensait que l'enfant unique qui était en elle, s'agitait aussi bien devant les lieux d'étude que d'idolâtrie.

C'est ce conflit qui l'inquiétait ; elle savait que dès le début de la grossesse, la nature de l'enfant pouvait se manifester. Bien que le père de son enfant fut un Sage, elle appréhendait le fait d'être elle, fille d'impie.

Puis elle apprit la présence de jumeaux. Tout ce développement nous révèle déjà un point fondamental: la future personnalité de l'enfant se dessine déjà dès son état foetal. Cela confirmerait les travaux plus récents tendant à montrer que l'étude des premiers gestes de l'enfant dans sa vie intra-utérine permettrait de déterminer sa personnalité. Encore faudrait-il pouvoir interpréter ces gestes, ces attitudes. C'est encore un pouvoir qu'avaient les Sages du Talmud et que nous avons perdu.

Le futur homme apparaît en puissance dans l'embryon et dès son âge le plus tendre, l'enfant recèle l'homme.



5. CONCLUSION



La présentation de ces textes était surtout destinée à montrer en premier lieu, à quel point les écrits de notre tradition sont riches, variés et d'une authenticité absolue. Leur étude est d'autant plus passionnante qu'ils ont gardé une actualité étonnante. Chaque fois qu'une question nouvelle se pose, les Sales de toutes les générations savent qu'ils vont trouver dans ces textes une réponse à leur question.

Il n'y a rien à inventer, la tradition se perpétue, la Tora est au-dessus du temps, de l'espace et des hommes.






   


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