Netanyahou accuse Macron d’alimenter l’antisémitisme, l’Élysée dénonce une analyse abjecte.
Un nouvel épisode de crispation s’est ouvert mardi soir entre la France et Israël. Dans une lettre rendue publique par i24News, le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a adressé une attaque frontale au président Emmanuel Macron, l’accusant d’encourager la montée de l’antisémitisme en France et dans le monde par ses positions critiques envers Israël et son projet de reconnaissance d’un État palestinien.
Netanyahou dresse un constat alarmant :
« Ces dernières années, l’antisémitisme s’est propagé dans les villes françaises. Depuis vos prises de position publiques contre Israël et vos allusions à la reconnaissance d’un État palestinien, il s’est accru », écrit-il.
Il lie directement cette évolution au contexte de l’attaque du Hamas contre Israël, le 7 octobre 2023 : « Après cette attaque barbare, des extrémistes pro-Hamas et des radicaux d’extrême gauche ont lancé une campagne d’intimidation, de vandalisme et de violences contre les Juifs à travers l’Europe. En France, cette campagne s’est intensifiée sous vos yeux. »
Le Premier ministre israélien multiplie les exemples récents d’agressions visant la communauté juive, affirmant qu’il ne s’agit pas « d’incidents isolés », mais d’« une épidémie ». Selon lui, « votre appel à créer un État palestinien a alimenté cet incendie antisémite. Ce n’est pas de la diplomatie, c’est de l’apaisement. Cela récompense le terrorisme du Hamas, renforce son refus de libérer les otages, encourage ceux qui menacent les Juifs français et alimente la haine qui se répand dans vos rues. »
Ces accusations ont suscité une réaction immédiate de l’Élysée. Dans un communiqué, la présidence française dénonce une analyse « erronée » et « abjecte », assurant qu’elle ne restera « pas sans réponse ». Elle souligne que la lutte contre l’antisémitisme constitue un engagement constant de la République, rappelant la fermeté exigée depuis 2017 et renforcée après le 7 octobre 2023.
L’Élysée insiste par ailleurs sur la nécessité de « maintenir la gravité et la responsabilité dans les échanges diplomatiques » et refuse « tout amalgame ou manipulation politique ». En signe de continuité historique, la présidence a rappelé que le 12 juillet 2026, à l’occasion du 120e anniversaire de la réhabilitation du capitaine Dreyfus, cette date sera inscrite au calendrier des commémorations nationales, symbole du combat de la France contre l’antisémitisme.