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Attention danger ! Vin rouge de Péssa'h

Dimanche 15 Mars 2015 | 14h20   Vue : 3038 fois
 
 
 
 

Comme vous le savez, le vin peut être de couleur rouge sombre ou blanc. Mais c’est le vin rouge qu’il faut préférer pour tous les usages rituels – le Kiddouche ou la Havdalah par exemple – et particulièrement pour le soir du Séder, car boire les Quatre Coupes représente une très importante mitsva pour chacun des membres de la famille. La couleur de ce vin est celle du sang et elle nous remémore le bain de sang que Pharaon se fit préparer en faisant égorger les enfants des esclaves juifs. Aussi, à Pessa’h, les Juifs font-ils un effort spécial pour utiliser seulement du vin rouge.

Mais il fut un temps où les Juifs ne purent plus faire usage du vin rouge pour Pessa’h. La haine qu’on nourrissait contre eux était si violente qu’un ignoble mensonge fut répandu selon lequel ils se servaient de sang à Pessa’h au lieu de vin, ou le mélangeaient au vin. Le fait que l’usage du sang, même celui des animaux, est strictement défendu aux Juifs par la Torah ne gêna pas ces féroces antisémites. Ils savaient fort bien qu’ils mentaient, mais ils savaient aussi que la masse du peuple était formée de gens ignorants et superstitieux et, de ce fait, prêts à croire n’importe quoi.

Ce mensonge si efficace pénétra partout et le terrible « libellé du sang » n’épargna aucune localité, si petite et éloignée fût-elle. C’est ainsi que la fête de Pessa’h devint un atroce cauchemar pour plus d’une communauté juive : émeutes antisémites, pogroms et massacres éclataient. Les rabbins conseillèrent alors de substituer le vin blanc au rouge. Il fallait éviter tout prétexte qui servît à accréditer l’horrible imposture.

L’histoire que nous allons vous conter vous donnera une idée de ce que les Juifs endurèrent en ces temps-là où le vin rouge était d’un usage si dangereux.

Elle nous ramène de huit cents ans en arrière, dans une ville nommée Rothenburg, en Allemagne, et que le grand Rabbi Meir de Rothenburg devait plus tard rendre célèbre.

Pendant longtemps les Juifs vécurent en paix dans cette petite ville dont le maire, homme fort sage, administra les affaires pendant un demi-siècle environ. Devenu vieux, il fallut penser à la retraite. Deux candidats aspiraient au poste qu’il allait abandonner. L’un était Adam Gretsch, à la fois sculpteur et peintre, qui revenait d’un long voyage à l’étranger. Il était soutenu par les jeunes conseillers municipaux. Fougueux orateur, il promettait de faire de la ville un centre de beauté et de culture. L’autre candidat, plus âgé, était Gottlieb, le chef du Syndicat des Tonneliers. Amis du maire sortant, les vieux conseillers municipaux lui donnaient leur appui.

Le jour de l’élection n’était pas loin et, à mesure qu’il approchait, l’excitation augmentait. Elle avait même gagné le Judengasse, le quartier juif, bien que ses habitants n’eussent pas le droit de voter. Le président de la communauté, Reb Isaac, était tout acquis au jeune candidat. Lui aussi avait été entraîné par le slogan « Il est temps que ça change ». Par contre, le grand rabbin s’inquiéta quand il vit le courant favorable qui portait notre artiste. De plus, que savait-on de ce dernier ?

Comme il fallait s’y attendre, ce fut Adam Gretsch qui l’emporta à l’élection. Le jour où il fut investi de ses nouvelles fonctions, le nouveau maire visita aussi le Judengasse où le grand rabbin et le président de la communauté le reçurent avec tous les égards dus à son rang. La femme de Reb Isaac étant alitée, sa fille Rachel la remplaça aux côtés de ce dernier à la réception.

Le maire semblait satisfait de l’honneur que les citoyens juifs lui faisaient. Mais ce qui l’impressionna le plus, ce fut la beauté de la fille du président de la communauté. De nature artiste et doué pour découvrir la beauté, il était inévitable qu’il remarquât la perfection des traits de la jeune fille, en dépit du voile fin qui couvrait son visage. Aussi se sentit-il porté à adresser les remarques que lui suggérait sa visite, plutôt à Rachel qu’aux chefs de la communauté. Cette manière d’agir troubla fort ces derniers qui se sentirent soulagés quand la cérémonie eût pris fin.

Rachel était la fille unique de Reb Isaac. Elle était fiancée à son cousin, un jeune homme pieux et cultivé qui vivait à Nuremberg. On projetait de préparer soigneusement leur mariage qui devait avoir lieu à Rothenburg. Mais les choses ne tardèrent pas à se gâter. Il devenait évident que le nouveau maire tournait autour de Rachel, utilisant les prétextes les plus futiles pour se présenter à la maison de Reb Isaac dans l’espoir de voir sa fille.

Reb Isaac consulta alors le grand rabbin et il fut décidé que Rachel quitterait immédiatement la ville. Des arrangements hâtifs furent faits afin que le mariage eût lieu sans délai à Nuremberg et un matin, de bonne heure, la jeune fille et son père se mirent en route dans un carrosse fermé. Deux valets armés les escortaient.

Comme la voiture traversait rapidement la forêt située à proximité de la ville, une petite bande de voleurs masqués apparut. Les valets essayèrent de leur résister. Ils étaient sur le point de succomber sous le nombre quand des aboiements de chiens mêlés au son d’un cor de chasse se firent entendre. Effrayés, les malfaiteurs prirent la fuite.
« Ceux-ci n’étaient pas des voleurs ordinaires, dit Reb Isaac à sa fille. C’étaient des mercenaires à la solde d’Adam Gretsch et ce qu’ils voulaient ce n’était ni l’or ni l’argent, mais bien plus. D.ieu soit loué, nous sommes sains et saufs. »

Le voyage se poursuivit sans autre incident jusqu’à Nuremberg. Le mariage de Rachel et de son cousin fut célébré sans bruit, puis Reb Isaac reprit le chemin de Rothenburg.

Le nouveau maire de cette ville avait commencé à montrer son vrai visage. Feindre d’être un homme libéral ne lui était plus d’aucune utilité. Il haïssait les Juifs et n’allait pas se gêner pour le manifester ouvertement. Il chercha et n’eut pas de peine à découvrir quelques vieilles lois qui visaient à humilier et opprimer les Israélites. L’ancien maire ne les avait jamais appliquées. Mais Adam Gretsch était résolu à les faire respecter à la lettre. De plus, il majora les impôts des Juifs de Rothenburg et ne négligea aucune mesure vexatoire qui leur rendît la vie de plus en plus pénible.
Sa haine ne se calma pas pour autant et il cherchait une occasion qui lui permît de créer de sérieux ennuis aux Juifs sans défense.

Quelques jours avant Pessa’h, une terrible nouvelle se répandit dans toute la ville. Le jeune fils du candidat évincé Gottlieb avait disparu sans laisser de traces. De nombreuses et actives recherches furent organisées auxquelles prirent part tous les citoyens, mais elles ne donnèrent aucun résultat.

Les Juifs en conçurent des soupçons : c’était sans doute une idée diabolique du maire. Il avait fait enlever le jeune homme à seule fin de pouvoir les accuser, eux, et donner un semblant de vérité aux diffamations dont ils étaient les victimes. Mais que pouvaient-ils faire sinon jeûner et prier D.ieu de déjouer le plan cruel de leur ennemi ?

Adam Gretsch ne perdit pas une minute. Il fallait sans tarder dénoncer les Juifs. Il fit à l’Hôtel de Ville un discours enflammé, accusant ces derniers d’avoir enlevé et séquestré le jeune Gottlieb pour les besoins de la fête de Pessa’h toute proche et affirmant que, dans ses nombreux voyages, il avait vu le même fait se répéter plus d’une fois. Enfin, il promit de « prouver » que les Juifs additionnaient de sang leur vin de Pessa’h.

Entre temps, ceux-ci observaient le jeûne que leur grand rabbin avait ordonné. Ils ne quittèrent pas la synagogue de la journée et ils prièrent de toute leur âme. À la tombée de la nuit, ils rentrèrent chez eux rompre le jeûne. Seul le grand rabbin resta dans la Synagogue.

Il monta vers l’Arche Sainte et l’ouvrit pour adresser au Tout-Puissant une dernière supplication afin qu’il accordât sa miséricorde à Ses enfants. Comme il était sur le point de la refermer, son regard tomba sur la bouteille de vin posée là dans un coin et qui servait pour le Kiddouche et la Havdalah. Quelque chose le poussa à la saisir et à l’examiner. Il ôta le bouchon et approcha le goulot de son nez. Il pâlit alors d’épouvante. De la bouteille se dégageait, sans erreur possible, l’horrible odeur du sang.

Le grand rabbin prit soudain conscience de l’odieux complot tramé par Adam Gretsch contre les Juifs et du très grand danger qu’ils couraient tous. Sans perdre un instant il prit la bouteille et courut à l’arrière-cour. Là, il la vida dans l’évier et la rinça avec soin. Puis il la remplit de pur vin rouge et alla la replacer à l’intérieur de l’Arche.

Le lendemain matin, alors que les Juifs étaient réunis à nouveau dans la synagogue pour faire leurs prières, ils virent arriver Adam Gretsch accompagné de hauts fonctionnaires et de plusieurs policiers. Ils étaient suivis par une foule menaçante, hurlante, avide de sang.

Adam Gretsch alla droit vers l’Arche et ordonna une perquisition. L’Arche fut ouverte. Triomphant, le maire se saisit de la bouteille et clama : « Mes amis, voici la preuve ! Vérifiez vous-mêmes ! »

Il déboucha le flacon et le porta à ses narines. Il pâlit et chancela comme pris d’une défaillance. « C’est impossible ! Moi-même... » On le soutint et on l’aida à sortir de la synagogue. Rentré chez lui il tomba gravement malade et, terrifié, il avoua qu’il avait rempli de sang la bouteille, mais qu’un miracle l’avait transformé à nouveau en vin.

Adam Gretsch mourut en disgrâce et le vieux Gottlieb fut élu à sa place. Il n’avait jamais perdu foi en les Juifs. Il n’avait pas eu tort, car peu de temps après Pessa’h son fils réintégra sain et sauf la maison paternelle. Par lui, on sut qu’Adam Gretsch l’avait persuadé de participer à un « petit » complot contre les Juifs, lui promettant en récompense un poste important.

C’est ainsi que les Juifs de Rothenburg furent sauvés de cette terrible fatalité. Mais à partir de ce temps, ils ne firent plus usage du vin rouge et les Juifs de nombreuses autres communautés suivirent leur exemple.

D.ieu merci, nous vivons dans un pays où nous pouvons utiliser sans aucune crainte le vin rouge.

   


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