Ruée vers les armes chez des Juifs de New York après l’arrivée de Mamdani à la mairie

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Demande d’armes et formation : une ruée inédite et des témoignages surprenants
Depuis l’élection de Zohran Mamdani, plusieurs armureries et instructeurs new-yorkais décrivent une hausse brutale et inhabituelle de la demande venant de clients juifs

Armureries prises d’assaut : “On ne reconnaît plus nos clients habituels”
À Brooklyn, le propriétaire de Samson Armory, Michael Bergida, explique que son magasin a connu, dans les 48 heures suivant l’annonce de la victoire de Mamdani, un afflux inattendu :« Habituellement, les lundis sont tranquilles. Là, on avait une file qui sortait sur le trottoir. Ça ne m’était jamais arrivé après une élection municipale. »

Il ajoute que beaucoup de clients ne s’étaient jamais intéressés aux armes auparavant, et qu’ils arrivaient visiblement nerveux, cherchant surtout des conseils de base. Selon lui, les acheteurs ne sont pas des profils “militarisés” ou habitués au tir sportif : « J’ai vu des mères de famille, des retraités, même quelques rabbins. Ils ne veulent pas devenir des cow-boys. Ils veulent juste pouvoir protéger leur maison en cas de problème. »  


La démarche n’est pas impulsive : beaucoup demandent d’abord la formation

Les instructeurs certifiés, eux aussi, parlent d’un phénomène frappant. L’un d’eux, basé dans le Queens, affirme avoir reçu en deux jours “autant d’appels qu’en un mois normal”.
Parmi les demandes les plus fréquentes :

Cours d’introduction au tir, pour des personnes n’ayant jamais touché une arme. 
Cours d’“active shooter response”. Habituellement suivis par des écoles ou des institutions communautaires, il s’agit d’un type de formation très américain, né après les fusillades dans les écoles et lieux publics. L’objectif n’est pas d’apprendre à “neutraliser” quelqu’un façon film d’action, mais plutôt de comprendre comment réagir si un tireur pénètre dans un bâtiment, savoir quand fuir, se barricader, alerter, appliquer quelques gestes de base en cas de blessés. 
Séances de maniement sécuritaire à domicile, spécialement pour ceux qui envisagent d’acquérir une arme mais hésitent encore.

L’instructeur note une tonalité commune dans les discussions :« Le mot qui revient tout le temps, c’est inconnu. Les gens ne savent pas ce que la nouvelle administration va signifier pour eux, et c’est cette incertitude qui les pousse à se préparer. »

Des délais administratifs qui explosent
Les services de police (NYPD) signalent également un bond notable des demandes de permis de port d’arme (concealed carry).
Dans les semaines suivant la victoire de Mamdani, les demandes auraient augmenté d’environ 14%, selon des sources policières citées dans la presse. Certaines circonscriptions où vit une population juive importante (Borough Park, Crown Heights) ont enregistré des pics bien supérieurs à leur moyenne habituelle.

Cela ne signifie pas que tous obtiendront un permis car le processus reste long et exigeant, mais le changement de comportement est réel, visible et mesuré.

La dimension psychologique : “Ce n’est pas la violence, c’est le sentiment d’être laissés seuls”
Un responsable de sécurité communautaire d’une grande synagogue orthodoxe de Manhattan, décrit un climat nouveau : 

« Les gens ne disent pas : “On s’attend à une attaque demain”. Ils disent : “Si quelque chose arrive, est-ce que la mairie sera de notre côté ?” »


Cette phrase revient dans plusieurs témoignages : ce n’est pas la peur d’un danger immédiat, mais la peur d’une protection affaiblie. La décision de s’armer, pour beaucoup, reflète davantage un sentiment d’abandon symbolique qu’une anticipation concrète de violence.

Des couples et des familles qui se préparent ensemble
Certains instructeurs rapportent aussi une nouveauté sociologique : des inscriptions en binôme, parfois mari et femme, parfois un parent avec un enfant adulte, pour apprendre ensemble les bases de l’autodéfense.

« Les gens veulent se sentir maîtres de leur sécurité. Pour beaucoup, c’est la première fois qu’ils prennent cette question en main eux-mêmes. » (Formateur de Brooklyn)


Une inquiétude identitaire plus large
La hausse des achats d’armes ne surgit pas de nulle part. Dans un contexte où les actes antisémites ont augmenté ces dernières années, l’élection d’un maire perçu par certains comme hostile aux intérêts juifs a agi comme catalyseur. Pour une partie de la communauté, ce scrutin marque un tournant psychologique.

Une communauté divisée
Des organisations juives progressistes appellent néanmoins au calme et rappellent que Mamdani n’a annoncé aucune mesure ciblant les Juifs. Elles dénoncent une dramatisation excessive.
Mais même dans les milieux modérés, on reconnaît que le climat d’inquiétude est réel, surtout parmi les plus âgés ou les familles ayant déjà subi incidents ou intimidations.

Une tendance à suivre
Personne ne sait si cette ruée vers les armes s’essoufflera ou s’installera durablement. Pour l’heure, elle révèle surtout un malaise profond : une partie des Juifs de New York se sent désormais moins en confiance dans l’environnement politique local.
L’élection de Mamdani a cristallisé un sentiment d’insécurité qui couvait depuis longtemps.