2 millions d’euros pour sauver les juifs d’Iran et de Turquie

Près de 76.000 juifs iraniens ont émigré en Israël depuis 1948. Mais depuis les dernières années, beaucoup ne veulent plus quitter l’Iran de peur que leurs familles soient emprisonnées ou tuées par les Gardiens de la révolution Islamique.

Aujourd’hui, les députés de la Knesset tentent de trouver de nouvelles façons d’encourager les 25.000 derniers juifs qui vivent Iran de faire leur alya. Ils souhaitent également trouver des solutions pour les derniers juifs qui vivent encore en Turquie.

Dans ces deux pays, les dirigeants disent ne “pas confondre juifs et israéliens”. D’ailleurs, dans ces deux pays les juifs disent souvent “que tout va bien”. Mais dans les faits, les choses sont différentes. L’antisémitisme a augmenté de 700% en un an en Turquie.

En Iran, il n’y a pas tellement d’antisémitisme mais les juifs vivent dans des petits ghettos et évitent de se mélanger à la population. Là-bas, tout le monde est l’espion de son voisin et ne pas dire “mort à Israël” dans la cour de récréation d’une école primaire peut faire condamner les parents à lapidation pour “trahison et collaboration avec l’ennemi sioniste. ”

« Je me demande bien pourquoi les Juifs en Iran ne partent pas tous immédiatement. » explique Avraham Abir, un chef de file dans la communauté israélo-iranienne juive de la Knesset. « À mon avis, ces Juifs, s’ils ne prennent pas conscience de ce qui les attends, vont finir comme ceux de l’époque d’Hitler en Europe. »

« Certains, la plupart en fait, vivent dans un certain confort matériel. Ils ne sont pas encore spoliés. Ils vivent dans des 1.000 m² et refusent de tout quitter pour un 2 pièces dans le Néguev. Mais il y a aussi un autre problème : beaucoup ne veulent pas quitter l’Iran et laisser leurs enfants derrière eux. Le gouvernement iranien refuse de donner des passeports aux personnes qui n’ont pas encore fait l’armée. Imaginez une mère qui part vivre à Jérusalem et son fils qui combat malgré lui pour Téhéran. Horrible scénario. »

Le député en charge de l’immigration à la Knesset vient, quoi qu’il en soit, de débloquer une enveloppe de 2 millions d’euros pour favoriser l’alya des juifs iraniens. Le député Danny Danon, président du comité en question, a déclaré que les Juifs en Iran et en Turquie sont “otages” de leur pays d’origine. Un programme de trois ans ainsi que 10.000 $ devraient être offerts à chaque famille juive iranienne qui voudrait déménager en Israël.

Cela fait 4 ans qu’Israël prend des mesures pour accélérer le sauvetage de ces populations et les résultats, aussi petits soient-ils, sont là. Soixante-cinq iraniens ont fait leur alya en 2006. Un peu plus de 200 en 2009.

En 2000, 10 Juifs iraniens, dont un mineur, ont été condamnés à la prison pour avoir prétendument espionné pour les États-Unis et Israël. Les Juifs en Iran doivent aussi faire face aux rodomontades du président iranien Mahmoud Ahmadinejad, qui appelle l’Holocauste un “mythe”.

Malgré des rapports élogieux de quelques riches Juifs en Iran, leur situation économique s’est aggravée sous le régime d’Ahmadinejad. Selon plusieurs sources s’étant confié au Christian Science Monitor il y a quelques jours, l’extrême pauvreté qui touche le pays touche aussi les juifs.

En Turquie, la situation économique des Juifs a également empiré ces deux dernières années, le leader de la communauté turco-israélienne Momo Oz Sinaï a déclaré à la commission de la Knesset.

« Chaque fois que [le Premier ministre turc Recep Tayyip] Erdogan attaque Israël, les Juifs se considèrent comme menacés. Les actions d’Erdogan créent une atmosphère d’antisémitisme et d’antisionisme violente. Il a également indiqué que chaque vendredi, des rassemblements dits anti-sionistes sont organisés. Et sur les pancartes on y lit: “Juifs : votre Dieu ne vous ordonne-t-il pas de ne pas tuer?”. Lors de ces manifestations, on brûle des drapeaux israéliens et on y entend des slogans dont j’aurais honte de vous traduire les termes ici. »

Source : Jonathan-Simon Sellem – JSSNews