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Comment Its’hak Rabin a préservé le tombeau de Rachel

Mardi 26 Octobre 2010 | 08h24  
 
 
 
 

Depuis quinze ans, le calendrier hébraïque fait coïncider l'anniversaire de l'assassinat d'Its’hak Rabin zal avec celui de la mort de Rachel, la matriarche d'Israël. Hamodia relate comment sur l'intervention de deux députés orthodoxes, Its’hak Rabin a, en 1995, peu avant sa tragique disparition, tout mis en œuvre pour que le tombeau de Rachel à Bethleem reste définitivement sous souveraineté israélienne.

Its'hak Rabin et les 'Harédim, entre méconnaissance et indifférence : Its'hak Rabin était l'un des représentants d'une génération de " sabras "qui se définissaient davantage comme des Israéliens que comme des Juifs. Il avouait lui-même ne pas connaître grand chose de l'histoire et de la pensée juive. C'est à l'image de cette méconnaissance que Rabin considérait le public orthodoxe. Et d'une certaine manière, il ne ressentait qu'une simple indifférence envers cette communauté. Hamodia revient, avec l'aide de son correspondant politique Israël Katzover, sur quelques épisodes évoquant les relations entre le public orthodoxe et le Premier ministre, assassiné il y a quinze ans.

Le Premier ministre Its'hak Rabin aurait eu de " bonnes " raisons de mépriser le monde orthodoxe. C'est en effet à cause de ses représentants à la Knesset qu'il a perdu le pouvoir lors de son premier mandat, en 1977.

Rappel des faits : quelques mois après la guerre de Kippour, le Premier ministre Golda Méïr est contrainte de démissionner à la suite d'une campagne de protestation publique. Après avoir obtenu l'investiture travailliste, Its'hak Rabin devient Premier ministre le 3 juin 1974. Son mandat est caractérisé par des crises sociales et par des tensions internes au sein de la coalition. Son leadership est sans cesse remis en question et l'instabilité règne.

Finalement c'est à la suite d'une transgression publique du Chabbat que le gouvernement Rabin va chuter.

Nous sommes en décembre 1976 : Israël Katsover, journaliste orthodoxe qui deviendra par la suite le commentateur militaire et politique de Hamodia, reçoit un coup de fil du porte-parole de l'armée. Il est invité à participer à la cérémonie de livraison de quatre avions de chasse F-15. Katsover note l'heure et la date sur un bout de papier. Arrivé à son bureau, il ouvre son agenda et se rend compte que les quatre chasseurs vont être livrés un vendredi après-midi, quelques minutes avant le début de Chabbat. Il lève le téléphone, appelle le porte-parole de l'armée, puis le bureau du Premier ministre et demande comment une telle chose peut se produire, alors qu'il est interdit, selon la loi, que des officiels transgressent ouvertement le Chabbat dans le cadre de leurs fonctions. On lui répond évasivement. Katsover insiste. En vain. La cérémonie a lieu et elle se poursuivra bien après l'entrée du shabbat.

Katzover décide alors de braver la censure et annonce que le gouvernement Rabin a ouvertement enfreint le Chabbat.

Suite à cet article, le parti orthodoxe Agoudat Israël dépose une motion de censure à la Knesset. Deux des trois ministres du Parti National Religieux (Mafdal) décident de s'abstenir. Rabin annonce qu'il les considère comme démissionnaires et, ayant perdu la majorité, il se rend immédiatement à la présidence de l’État pour remettre sa propre démission. La Knesset, de son côté, vote sa dissolution et la tenue de nouvelles élections pour le 17 mai 1977, élections qui seront remportées par Ména’hem Bégin… Israël Katsover affirme que Rabin ne détestait pas les orthodoxes, malgré cet épisode : « Même si personnellement, Rabin a décidé de m'ignorer durant près d'une décennie suite à cette affaire des F-15, je suis convaincu qu'il ne portait pas rancune au public 'harédi. Il était juste ignorant de tout ce qui a trait au judaïsme. Je me souviens qu'une fois, après avoir réussi à obtenir à nouveau ses faveurs, il m'a avoué qu'il n'avait jamais rien appris sur le judaïsme et que mis à part le fait d'être juif, il ne savait rien d'autre sur son patrimoine culturel et spirituel ».

Sur le délicat dossier de l'enrôlement au sein de Tsahal des étudiants en yéchivot, Rabin avait adopté la même ligne politique que David Ben Gourion, à savoir l'exemption de service militaire pour ceux qui ont fait de l'étude de la Torah leur principale activité. Cette approche lui avait valu d'être apprécié par les dirigeants spirituels du monde orthodoxe pour qui ce dossier était de la première importance. « Paradoxalement, Rabin avait compris le besoin et la nécessité d'étudier intensément la Torah et donc l'impératif de maintenir un statuquo dans le domaine de l'enrôlement à Tsahal », explique Katsover. Rabin avait également soutenu plusieurs projets de loi défendus par des députés religieux et orthodoxes, comme la loi interdisant l'importation de viande non-cachère, qui a été adoptée en 1994, durant le second mandat d'Its'hak Rabin.

Israël Katsover se souvient de la rencontre qu'il a contribué à organiser entre l'Admour de Gour, le Pné Ména'hem, et Its'hak Rabin, à la fin du mois d'août 1995, soit un mois et demi avant l'assassinat. « C'est l'entourage de Rabin qui a pris contact. Le Premier ministre souhaitait rencontrer l'Admour pour toutes sortes de raisons et l'entrevue a eu lieu au milieu de la nuit, à 'Haïfa. Les deux hommes se sont longuement parlé. Lorsque j'ai demandé au Pné Ména'hem ce qu'il pensait de Rabin, il m'a répondu : c'est un Yid (juif) très intéressant. C'est un bon général mais il lui manque quelque chose : la Siyata Dichmaya, l'aide divine ». L'Admour a ensuite prononcé une phrase qui restera ancrée dans le souvenir de Katsover et qui se révèlera prophétique : « Rabin ne se présentera pas aux prochaines élections », avait affirmé le Pné Ména'hem.

Mais avant d'être Premier ministre Its'hak Rabin avait été le héros de la guerre des Six Jours, puisque c'est lui qui était alors le chef d'état-major de Tsahal. Le 15 juin 1967, quelques jours après le cessez-le-feu, et une semaine après la libération du Kotel, l'Université hébraïque lui décerne le titre de Docteur Honoris Causa. Dans un discours prononcé sur le Mont Scopus, Rabin dresse le bilan de cette guerre : il loue la ténacité et la moralité dont ont fait preuve les soldats, il présente Tsahal comme le creuset du peuple juif, comme l'armée du peuple. Quelques phrases sont consacrées à la libération de Jérusalem et des lieux saints « Le peuple entier s'est tenu, ému, et beaucoup ont pleuré, en apprenant que la Vieille ville avait été conquise. La jeunesse sabra, et a fortiori les soldats, sombrent rarement dans la sentimentalité ou alors, ils ont honte de la montrer en public. Mais les efforts fournis durant la bataille, la crainte qui l'a précédée, le sentiment de libération et les lieux que les soldats ont atteints, venus tout droit des profondeurs de l'histoire juive, ont percé l'écorce de la honte et de la fermeté et ont éveillé des sources de sentiments et de révélation spirituelle. Les parachutistes, qui ont conquis le Kotel, se sont appuyés sur lui et ont pleuré. Symboliquement, il s'agit d'un phénomène unique dans l'histoire des peuples : rares sont les soldats qui laissent parler ainsi leurs sentiments ». Pour Israël Katzover, « Rabin ne voyait pas l'aspect spirituel de la libération de Jérusalem et des lieux saints. Pour lui, la victoire était avant tout une victoire militaire, obtenue à la force du poignet ».

Lorsque le 4 novembre 1995, Its'hak Rabin est assassiné sur la place des Rois d'Israël, à Tel Aviv, c'est le peuple tout entier qui est sous le choc, y compris les orthodoxes. Mais alors qu'une partie des Israéliens transforment le Premier ministre assassiné en icône, les publics religieux et orthodoxe se gardent bien de parler de Rabin en termes de '' saint ''. « Même si durant les premières heures qui ont suivi l'assassinat, c'est surtout le choc et la stupéfaction qui ont régné parmi les Juifs orthodoxes, le public 'harédi a ensuite réagi au meurtre comme il réagit à tout meurtre d'un Juif par un autre Juif », conclut Katsover.

Its'hak Rabin et le tombeau de Ra'hel : Motsaé Chabbat, 11 'Hechvan 5756, 4 novembre 1995. Sur la place Mal'hé Israël à Tel Aviv, le Premier ministre Its'hak Rabin est assassiné juste à la fin d'un grand rassemblement du « camp de la paix ». Or, au moment même où les premières informations concernant le drame qui se déroule à Tel-Aviv sont diffusées par les radios et les chaînes de télévision, des milliers de personnes se trouvent déjà près du tombeau de Ra'hel, à l'entrée de Bethléem. En fait, elles sont venues célébrer la Hilloula de celle qui, au fil des siècles, est devenue la mère de tout un peuple… Et lorsqu'elles apprennent la mort du chef du gouvernement, elles allument spontanément des bougies et prient pour lui… au point d'en oublier leurs propres demandes personnelles, leurs doléances et leur souffrance en demeurant hébétés face à cet épisode si tragique de l'histoire de l'état d'Israël !

La coïncidence aussi est tragique et voici pourquoi : lorsque l'opinion publique israélienne apprend qu'en application des dispositions prévues dans la seconde phase des accords d'Oslo, le tombeau de Ra'hel va devoir être transmis aux Palestiniens, en même temps que toute la ville de Bethléem, elle réagit très violemment… Or face à ces manifestations de colère, Rabin déclare naïvement : « Je ne savais pas que le tombeau de Ra'hel était aussi un lieu saint du judaïsme ! ». Mais cet accord avait déjà été paraphé par le ministre des Affaires étrangères d'alors, Shimon Pérès, et par le chef de l'OLP, Yasser Arafat. « On ne peut plus revenir en arrière ! ", affirme Rabin.

Des manifestations sont organisées et une yéchiva est immédiatement fondée sur place, pendant que des Israéliens issus de tous bords tentent d'annuler ce décret… Mais rien ne semble pouvoir arrêter la machine infernale des concessions territoriales unilatérales d'Israël, même pas la personnalité tout à fait unique de notre matriarche Ra'hel Iménou. C'est à ce moment précis que le député du Parti national religieux, le rav 'Hanan Porat, tente sa chance : il prend rendez-vous avec Rabin et se munit de cartes, de tracés topographiques et de photos aériennes. Il veut convaincre le Premier ministre qu'Israël à tout à gagner en annexant le tombeau de Ra'hel, situé à 430 mètres seulement de la sortie-sud de Jérusalem et de la route qui y mène.

Arrivé devant le cabinet du chef du gouvernement, il rencontre le rav Ména'hem Porouch, ancien député, âgé alors de près de 80 ans. Il lui explique ce qu'il vient faire ici et le rav Porouch lui demande spontanément la permission de se joindre à lui.

Les deux hommes sont donc accueillis par Its'hak Rabin. C'est le rav Porat qui prend la parole : pesant chaque mot, il parle de sécurité, distances, frontières et avantages militaires. Rabin est impressionné par sa ténacité mais il lui explique calmement que tout a déjà été décidé : le tombeau de Ra'hel sera cédé aux Palestiniens qui se sont engagés à respecter ce lieu saint et à permettre aux Juifs d'y faire pèlerinage.

A ce moment-là de la conversation, le rav Porouch, qui n'avait pas ouvert la bouche jusque là, éclate en sanglots. Il se lève et fond en larmes dans les bras de Rabin : « Monsieur le Premier ministre, il s'agit de Mamé Rou'hel, Maman Ra'hel ! Reb Itz'hak !, lui dit-il en larmes. Comment pouvez-vous envisager ainsi de donner le tombeau de notre mère ?! »…

Its'hak Rabin ne sait pas comment réagir face à cette soudaine tempête de sentiments des plus authentiques. Sa chemise est encore trempée des larmes du rav Porouch lorsqu'il lui demande de se calmer : « Mais vous allez vous évanouir si vous continuez ! », lui dit-il. « Me calmer ?!, répond le vieil homme. Vous allez donner le tombeau de notre mère Ra'hel, alors comment voulez-vous que je me calme ? Le peuple juif ne vous pardonnera jamais d'avoir abandonné la tombe de notre mère ! »… Rabin est ébranlé. En présence du rav Porath et du rav Porouch, il prend son téléphone et appelle son ministre des Affaires étrangères, Shimon Pérès. Il lui demande de fixer un rendez-vous avec Yasser Arafat pour débattre avec lui du statut de Kever Ra'hel. Et le tournant se produit : Pérès obtient du chef de l'OLP un accord de principe sur une continuité territoriale et une gestion israélienne exclusive sur le tombeau de Ra'hel ainsi que sur la route qui y mène…

Le 24 juillet 1995, Pérès se rend sur la tombe de Ra'hel en présence du rav de Jérusalem, le rav Its'hak Koulitz, du rav des lieux saints, le rav Chmouel Rabinovitch, et de plusieurs officiers de Tsahal. Le ministre des Affaires étrangères est extrêmement surpris par la distance infime qui sépare la sortie de Jérusalem du tombeau et demande à refaire le trajet une seconde fois pour être certain que ses sens ne l'ont pas trompé… Le soir même, Pérès annonce à la Knesset qu'une solution a été trouvée : le tombeau de Ra'hel restera entre les mains d'Israël !

Suite à ces évènements, Its'hak Rabin décide d'en apprendre plus sur ce personnage unique, sur « Mamé Rou'hel ». Il découvre alors comment le destin de notre matriarche est intimement lié à celui du peuple juif, combien le lieu de sa sépulture est porteur de significations, combien d'hommes et de femmes ont pleuré sur cette tombe durant des siècles...

Motsaé Chabbat, 11 'Hechvan 5756, 4 novembre 1995. A Tel Aviv, le Premier ministre Its'hak Rabin est assassiné. A Bethléem, des milliers de personnes célèbrent la Hilloula de notre Ra'hel Iménou. Tragique coïncidence !

Source : Hamodia
   


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