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Kenya : une petite communauté juive qui perdure !

Mardi 17 Aout 2010 | 09h35  
 
 
 
 

La première pierre de la Congrégation hébraïque de Nairobi (NHC) au Kenya a été posée en 1908 afin de servir de base à la toute petite communauté d'alors composée à l'époque d'une trentaine de Juifs seulement. Or aujourd'hui, après avoir atteint un pic d'une centaine de membres dans les années 1950, cette communauté est revenue à son chiffre de départ, mais elle résiste et continue à être fidèle à la tradition juive religieuse. Ainsi, les offices de prières sont-ils célébrés selon le rite orthodoxe et il existe une 'Hévra Kadicha qui procède aux enterrements ; de plus, des produits casher sont disponibles toute l'année et notamment des matsot pour la fête de Pessa'h.

Cette communauté est en fait partagée en deux groupes distincts : les Juifs locaux et les Israéliens venus pour y faire des affaires et saisir certaines opportunités économiques. Les « Juifs du cru », qui constituent la base de la communauté, prospèrent dans les métiers de l'hôtellerie ou comme médecins, avocats et architectes, alors que les Israéliens sont plutôt devenus fermiers, salariés dans le bâtiment et les grands travaux, ainsi que responsables agricoles.

Des rabbins et des délégués venus d'Israël pour combler les différences D'ailleurs, les différents rabbanim et les dirigeants de la communauté qui ont successivement été nommés par la NHC ont tenté de réduire ces écarts culturels. Et ce, alors qu'au moment des périodes précédant la nomination de nouveaux leaders communautaires, la direction des offices revenaient « naturellement » aux membres les plus éminents de la communauté.

Ainsi, Vaizman Aharoni, un Israélien habitant au Kenya depuis de nombreuses années, a su préparer les jeunes gens à leur Bar-mitsva. De plus, de jeunes délégués venus d'Israël se sont récemment installés au Kenya pour diriger les offices à la synagogue et organiser des activités sociales. Ces six dernières années, la communauté a également reçu la visite de rabbins et d'envoyés volontaires du mouvement Loubavitch, notamment lors des périodes de fêtes - comme le rabbi 'Hananya Rogalsky qui s'y est rapidement fait apprécier de tous.

De 2003 à 2007, l'ambassadeur d'Israël et sa femme, Emmanuel et Tikva Seri, ont pour leur part régulièrement apporté leur soutien à la NHC. Durant leur présence dans le pays, les offices de Chabbat avaient lieu sans discontinuer, même si la communauté se battait déjà contre la baisse chronique de ses effectifs. Ainsi, l'ambassadeur donnait-il lui-même un cours, pendant que sa femme organisait la réception et le buffet du kidouch. Les bons souvenirs d'une famille…

La famille Lopow est quant à elle arrivée au Kenya dans les années 1980. Harold Lopow, qui était déjà un immigrant irlandais installé en Israël et ingénieur de profession, a alors mis sur pied une entreprise d'irrigation dans la Vallée du Rift au Kenya. Sa femme, Vicky, qui a grandi aux États-Unis, enseignait à l'École internationale du Kenya, destinée principalement aux expatriés américains. Elle vit aujourd'hui à Melbourne en Australie, mais elle se souvient avec tendresse et un brin de nostalgie des vingt-deux années qu'elle a ainsi passées au Kenya.

« Avec le recul, je suis sûre que le fait d'avoir élevé mes enfants au Kenya leur a apporté une enfance saine et salutaire qu'il serait difficile de retrouver aujourd'hui ailleurs, précise-t-elle. Nous vivions bien mais très simplement ! Nous respections la “casherout” malgré toutes les difficultés locales, ce qui a contribué à renforcer notre identité juive religieuse. Nous nous nourrissions de poissons et, de temps en temps, du poulet que nous rapportions d'Israël lors de nos voyages ».

Érica, l'aînée de ses trois filles, se souvient : « J'ai grandi en étant toujours fière d'être juive ! J'étais toujours la première à emporter les beignets de 'Hanouka de ma mère à l'école pour expliquer aux autres élèves la signification de cette fête. Et grâce aux efforts de mes parents, nous avons pu toutes les trois étudier au séminaire en Israël après avoir quitté le Kenya ! (…) »

« Je pense que nous avons bénéficié de tout cela grâce à deux choses, dit encore Vicky. D'abord, nous allions tous les ans en Israël pour que nos filles gardent un contact fort avec le judaïsme et Israël. Ensuite, mes parents, Irma et Natty Charles, qui vivaient dans la Vieille Ville de Jérusalem, étaient eux-mêmes en quête de leur spiritualité (cette quête est d'ailleurs racontée dans un livre de cuisine (intitulé Aventures dans la cuisine de Bubby Irma-Ndlr).

Aujourd'hui mariée à un jeune étudiant de yéchiva, Érica élève ses quatre filles : « L'avantage de grandir au Kenya, se souvient-elle, c'est que personne ne se posait de question à l'époque ! Tout le monde vivait dans le confort, une certaine nonchalance et, il est vrai, sans réelle spiritualité. Mais chaque fois que je revenais en Israël, je prenais conscience de la vitalité des gens au pays des Hébreux. Je l'appréciais tellement qu'à l'âge de 15 ans j'ai commencé à étudier à Peta'h Tikva. Heureusement, je logeais chez mes grands-parents. En fait, j'ai vécu ma plus grande épreuve lors de la première guerre du Golfe au début 1991, alors que - comme des milliers de parents juifs inquiets à travers le monde pour leurs enfants vivant en Israël -, les miens me sommèrent alors de rentrer au Kenya… Là-bas, je retrouvais mon ancienne école où j'obtenais mon diplôme. Il était si difficile de rester orthodoxe et de garder tout ce qui m'était cher ! Ceci dit, malgré le fait d'être si différente de mes compagnes scolaires, j'étais toujours une adolescente “normale” et je voulais aussi un peu leur ressembler. Mais grâce à D.ieu, cette expérience a pu me révéler ce qui était réellement important pour moi ! ».




Synagogue au Kenia
Quand un rav surveillant de casherout découvre ce qu'est la fierté juive locale ! Connu mondialement pour son café et sa production de thé (la Bourse du thé est installée à Mombassa), le Kenya est également célèbre en Israël pour son délicieux poisson « la perche du Nil » qui provient du Lac Victoria. Ce lac est l'un des plus grands du monde et le second par la taille après le Lac supérieur situé à la frontière entre les États-Unis et le Canada : ainsi s'étend-il sur le Kenya, l'Ouganda et la Tanzanie.

Or depuis les années 80, le grand rabbinat d'Israël envoie régulièrement des surveillants dans la région afin de contrôler les usines qui exportent ce poisson vers Israël. Il se trouve que pendant la première guerre du Golfe, le rav Eli Shenkolowski prit le dernier vol d'El Al vers le Kenya. Dans l'avion, il se trouva assis à côté de Rhona Samuel, une jeune fille juive du Kenya qui étudiait en Israël. Le rav Shenkolowski ne cacha alors pas sa surprise : « Je savais que je m'envolais vers une toute petite communauté de moins de trente familles, et je me demandais ce qui amenait Rhona à revenir ainsi en pleine guerre à ses racines. La réponse ne se fit pas attendre longtemps : ses parents étaient déterminés à donner à leurs enfants une identité juive solide. Ils étaient prêts à tous les sacrifices pour respecter les valeurs juives orthodoxes ! De plus, je découvrais que de nombreux parents de cette communauté orthodoxe connaissant tant de difficultés au niveau de la pratique du judaïsme partageaient le même point de vue : leur communauté voulait perpétuer la Torah, même sans posséder les infrastructures suffisantes ! »

A la recherche de certaines opportunités : À l'exception des Juifs locaux et des Israéliens du Kenya, les gens ne considèrent pas vraiment ce pays comme une réelle « terre d'accueil » ni comme un lieu d'opportunités économiques. Pour Shira, le Kenya fut pourtant la première pierre de sa vraie maison : « Mes parents se sont rencontrés à l'université en Russie, raconte-t-elle. Mon père, lui-même un Kenyan, avait été envoyé en Russie dans le cadre d'un programme d'échanges universitaires. Or lorsque mes parents sont revenus au Kenya, nous vivions à Nairobi où j'étudiais… dans un couvent ! Au début, j'assistais à la messe, mais je me rendis vite compte combien c'était ennuyeux ! Je commençais ensuite à participer aux offices spéciaux auxquels toutes les filles non catholiques assistaient… C'était plus amusant, car ils étaient accompagnés de guitare et de chants très gais. Mais ils cessèrent, et je fus bientôt exemptée de tout service religieux. (…) Bien que soulagée, je sentais tout de même qu'il me manquait quelque chose ! Mais j'étais trop jeune pour réaliser cela. La vie suivait lentement son cours si nonchalant et tellement caractéristique au Kenya... »

« Mes parents divorcèrent ; j’ai terminé ma scolarité et je suis entrée à l'université, puis j'ai trouvé un bon emploi dans une banque. J'avais beaucoup d'amis, si l'on peut dire… dans toute la “diversité” du Kenya : des Sikhs, des Hindous, des Chrétiens et des Musulmans. Nous composions un beau bouquet où chacun acceptait les différences des autres et où les croyances religieuses faisaient partie de la vie quotidienne de chacun. Nous avions alors ces conversations souvent vides de sens tenues par ceux qui sont toujours satisfaits de leur vie et qui n'ont aucune intention d'en changer. Mais pourtant, il me semblait être la seule à posséder une âme juive qui refusait de se fondre ainsi dans la masse. Je savais pertinemment que la vie ne se résumait pas à un bon job dans une banque ! (…) »

« Pour moi, le déclencheur se produisit lorsque j'eus à remplir différents formulaires officiels. Comment devais-je remplir la case correspondant à ma religion… ? Je ne m'identifiais alors à rien ! Je ne sais pas vraiment pourquoi, mais j'eus peur d'écrire “Juive”. Or que savais-je réellement sur le fait d'être Juif ? J'y pensais un peu et même beaucoup avant de trouver le courage de m'identifier moi-même, en fin de compte, en tant que Juive. Puis j'ai commencé à penser à Israël, et finalement j'ai fait quelque chose qui ne me ressemblait vraiment pas… Il faut dire que j'étais un pur produit de l'école religieuse chrétienne locale, avec sa discipline si sévère. J'étais une jeune fille qui ne faisait jamais rien qui sortait de l'ordinaire, et surtout rien sans l'autorisation de ma mère ! Pourtant, je me retrouvai un jour poussant la porte de l'ambassade d'Israël. Une heure plus tard, j'en ressortais sûre de mon identité juive que j'avais délicatement et si discrètement commencé à construire alors même qu'elle était contestée. Les papiers officiels disaient que ma grand-mère était chrétienne, et alors ? Ma mère m'avait déjà expliqué qu'elle avait été déclarée chrétienne “pour des raisons de commodité” mais que son judaïsme ne faisait aucun doute ! Voilà donc que malgré mes certitudes, je me trouvais confrontée à un véritable problème… Mais j'avais déjà fait le premier pas, et maintenant D.ieu allait s'occuper du reste. Tout comme Il avait su m'éveiller au judaïsme par le biais de formulaires à remplir, Il les utilisait aujourd'hui pour me faire aller plus loin ! »

« Afin de pouvoir faire mon alya, il fallait que tous ces papiers et autres formulaires administratifs soient en ordre. Or vu mon statut assez contestable jusque-là auprès de l'ambassade d'Israël, je devais faire quelque chose... Rabbi Moshé Charles était alors le délégué local de l'Agence juive. Il était au Kenya depuis quelques mois et lors des six mois suivants, il allait me guider à travers ce processus devenu incontournable. Avec son aide, je m'engageais donc dans la vie juive. En fait, il devait encore rester six mois supplémentaires avant la fin de son contrat. Or je suis pleine de gratitude envers D.ieu d'avoir mis un tel chalia'h sur ma route ! À tel point que ma mère et ma jeune sœur me suivirent peu après en Israël ! En fait, la suite de ma vie n'a décidément pas suivi le cours tranquille de la vie kenyane… Je me suis installée en Israël, j'ai étudié au séminaire, je me suis mariée avec un homme merveilleux, et j'ai fondé une famille magnifique ! ». Savoir regarder vers l'avenir…

Même si la Congrégation hébraïque de Nairobi s'affaiblit de manière assez régulière, ses membres se battent aujourd'hui avec détermination pour assurer leur survie. En fait, cette petite communauté courageuse possède la seule synagogue de tout l'Est de l'Afrique, ce qui illustre déjà en soi ce qu'est la ténacité du peuple juif. Sans doute, c'est peut-être parce qu'elle a fourni et continue à offrir à ses Juifs la possibilité de retourner à leurs vraies racines que cette communauté continuera à exister !

Les relations entre Israël et le Kenya : Les Juifs ont longtemps bénéficié de bonnes relations avec le Kenya grâce aux liens que de nombreux individus ont su cultiver avec les membres des gouvernements successifs de Nairobi. Or en 1976, ces liens ont été considérablement renforcés lorsque des soldats et techniciens israéliens - alors habillés en civil - ont atterri à Nairobi pour approvisionner en fuel les avions de l'armée de l'air de Tsahal lors de la fameuse « Opération Entebbe » en Ouganda afin d'y libérer les otages juifs et israéliens retenus par des terroristes arabes et pro palestiniens.

Puis dans les années 80, plusieurs agriculteurs israéliens ont profité des prêts avantageux proposés par le gouvernement kenyan pour commencer à cultiver du blé sur des terres louées par la tribu Massaï installée dans la Grande Vallée du Rift. Depuis, l'implication israélienne dans le secteur agricole n'ira qu'en se renforçant : ainsi, dans la première moitié des années 90, des Israéliens arrivent-ils à Kibwezi - entre Nairobi et Mombassa - pour y monter une « ferme témoin » et un centre de formation agricole. Résultats : les fameuses technologies « made in Israel » d'irrigation au « goutte-à-goutte » ont transformé toute cette zone semi-aride en une véritable oasis de verdure ! C'est un fait incontournable que l'industrie horticole du Kenya s'est considérablement développée grâce aux conseillers israéliens.

Ilan Bloomer a ainsi passé quatre ans au Kenya avec sa famille au début des années 90. Sa femme considère que leurs filles y ont justement bénéficié d'une bonne éducation : « Mes filles sont entrées dans une école privée et elles y ont appris la musique, la danse, le sport et l'équitation. De plus, j'ai aimé certains préceptes de bonne conduite qu'elles y ont appris, tels que “les coudes hors de la table”. Autant de bonnes manières qu'elles n'oublieront jamais ! »

Ces dix dernières années, le Kenya est aussi devenu le plus grand producteur de roses du monde. Et là encore, la technologie israélienne est omniprésente dans toutes les fermes qui se sont montées au sein des zones les plus rurales du Kenya. Ainsi, la société israélienne Amiran - spécialisée dans la construction de serres, la production d'engrais, et les systèmes d'irrigation et d'autres techniques agricoles - les ont chaque fois aidées à prospérer.

Des experts israéliens ont également contribué à l'amélioration et au développement du secteur de la santé publique du pays. Au début des années 90, le professeur Hanan Zauberman de l'hôpital Hadassah de Jérusalem est donc allé travailler au Kenya dans une clinique ophtalmologique créée par un autre médecin israélien qui travaillait alors à Nakuru. Environ 400 patients y ont été opérés ! Les résultats de cette présence furent si bons que lorsque l'ancien président Moi eut lui aussi besoin d'une intervention chirurgicale de la cataracte, il demanda à son médecin, David Silverstein, de s'arranger pour qu'il le fasse opérer par le professeur Zauberman…

Il faut aussi préciser que ces dernières années, les Israéliens présents au Kenya se sont lancés dans de nouveaux domaines d'activités comme l'énergie géothermique. Une impressionnante centrale a ainsi été construite à Naivasha, entre Nairobi et Nakuru, pour fournir de l'électricité à toute la région. Cette centrale pompe la chaleur naturelle produite par l'activité thermale souterraine afin de produire de l'énergie électrique.

Source : Hamodia
   


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