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Le judaïsme reprend ses quartiers à Berlin

Mercredi 5 Mai 2010 | 09h12  
 
 
 
 


Yeshiva de Lauder Yeshouroun à Berlin.
Photo: Markus Schreiber/AP , JPost
C'est l'histoire d'une naissance. Lorsque le rabbin américain Joshua Spinner arrive à Prenzlauer Berg, un quartier huppé de Berlin, il y a dix ans, il n'y a pas un seul Juif à 500 mètres à la ronde. Aujourd'hui, lorsque le soleil du vendredi se couche, des dizaines d'hommes enfilent leur costume de Shabbat et leur chapeau noir pour assister à l'office de la synagogue Rykestrasse. "En 2000, ma femme et moi étions les seuls Juifs du quartier. Nous n'avions personne à inviter pour le dîner de Shabbat", se souvient le rabbin devant son cappuccino du café casher Rado, dans une rue qui compte également un jardin d'enfants réservé aux familles juives.

Aujourd'hui, la communauté orthodoxe de Lauder Yeshouroun est en pleine croissance grâce à l'arrivée de jeunes immigrants, la plupart originaires de l'ancienne Union soviétique.

C'est un fait : la nouvelle génération célèbre sa foi plus activement que ses parents et grands-parents qui ont connu l'horreur de la Shoah. Elle commence à se libérer du traumatisme qui pèse toujours sur l'Allemagne.

La communauté de Prenzlauer Berg compte 200 membres et elle s'agrandit à vitesse grand V : plusieurs mariages sont célébrés chaque année et la crèche est devenue si demandée que les parents doivent inscrire leur enfant dès sa naissance. Le rabbin Joshua Spinner, 39 ans, est né à Baltimore dans le Maryland, mais a grandi au Canada. Polyglotte (russe et allemand), il est l'un des fondateurs de la communauté de Prenzlauer Berg et occupe également la fonction de vice-président de la fondation américaine

Ronald S. Lauder qui lui apporte une aide financière. Son objectif : faire renaître la vie juive dans une Europe centrale et de l'Est dévastée par la Shoah. Contrairement à de nombreuses autres communautés à travers l'Allemagne, celle de Yeshouroun tisse ses attaches dans le présent et dans le futur. Mais "beaucoup de Juifs portent encore le poids du passé", déplore le rabbin David Rose, directeur de la yeshiva où les jeunes hommes étudient les textes sacrés.

"A l'époque de mes parents, le judaïsme n'existait pas" : La jeunesse est justement le point fort de la communauté de ce quartier de Berlin. La majorité de ses membres ont entre 20 et 30 ans et font partie de ces 200 000 Juifs d'ex-URSS autorisés à entrer en Allemagne après le relâchement des lois sur l'immigration en 1990. Genia Novominska avait 10 ans lorsque sa famille a quitté Kiev pour s'installer en Allemagne : "Pour la génération de mes parents, le judaïsme n'existait pas", explique cette jeune femme de 22 ans, étudiante à la misdrasha (institut féminin d'études religieuses) de la communauté de Yeshouroun. "A l'époque du communisme, ils auraient été jetés en prison pour avoir simplement allumé les bougies de Shabbat."

Très jeune, Novominska a voulu renouer avec ses racines juives. Adolescente, elle rejoint la Fondation Lauder. Le retour aux sources s'est fait progressivement : "J'ai d'abord arrêté de manger du porc. Puis, j'ai commencé à respecter de plus en plus sérieusement les règles religieuses juives. Aujourd'hui, j'encourage d'autres jeunes filles à rejoindre la fondation." Ses parents, eux, sont restés laïcs. Un samedi matin, Novominska a conduit un groupe de filles venant de toute l'Allemagne pour assister aux prières matinales à la synagogue de Rykestrasse avant de les inviter à un déjeuner de Shabbat traditionnel. Au menu : cholent (ragoût de bœuf mijoté), et kugel de pommes de terre.

Un shtetl au cœur de Berlin : La recette du succès pour cette communauté réside en deux points : un recrutement parmi les jeunes immigrants d'Europe de l'Est et la floraison des mariages rendus possibles grâce au déménagement d'une midrasha de Frankfort à Berlin en 2006, à deux pas de la yeshiva. "Cette initiative était totalement délibérée et cela a marché", explique Spinner. "Nous avons célébré 13 unions rien qu'au cours de la première année après l'ouverture de la midrasha."

Aujourd'hui, la communauté Yeshouroun de Berlin est devenue un véritable centre de vie orthodoxe juive. Et une véritable ville dans la ville : un séminaire rabbinique, une yeshiva, une midrasha, un jardin d'enfants, une école élémentaire et un réseau économique à leur service, comme une épicerie casher, un café et une boulangerie. "C'est comme un shtetl à l'intérieur de Berlin", explique Novominska en référence à ces villes du XIXe siècle en Europe de l'Est.

Au sein de la yeshiva, deux des étudiants ont été ordonnés rabbins l'année dernière et six autres devraient achever leur formation avant 2012. Preuve que le judaïsme orthodoxe retrouve une seconde jeunesse. Selon les experts, près de 10% de la seconde génération des immigrants de l'Est a fait un retour à l'orthodoxie. "C'est une tendance que l'on remarque aussi en Israël.

Lorsque les Juifs d'Europe de l'Est retournent vers leurs racines, ils le font en profondeur et avec constance", explique Olaf Gloeckner du centre Moses Mendelssohn d'études judéo-européennes à Postdam. Olga Afanasev arrive à la même conclusion. Après avoir émigré d'Ukraine à l'âge de 15 ans, elle est aujourd'hui à la tête d'un programme d'études à la midrasha : "Une grande vague d'adolescents font un retour à la religion." Néanmoins, la communauté allemande est loin d'avoir retrouvé son âge d'or d'avant le Troisième Reich, lorsque la communauté était forte de 560 000 âmes. 200 000 des 6 millions de Juifs assassinés durant la Shoah étaient de nationalité allemande.

Aujourd'hui, quelque 250 000 Juifs vivent en Allemagne. Berlin accueille la communauté la plus nombreuse avec 11 000 membres recensés et 10 synagogues. Néanmoins selon les experts, la capitale allemande compte en réalité entre 20 000 et 30 000 Juifs, dont certains sont américains et israéliens. Malgré l'essor incontestable des communautés, certains redoutent toujours un regain de l'antisémitisme. Toutes les institutions juives sont soumises à une surveillance policière 24 heures sur 24 et sont protégées par des barrières métalliques.

Le rabbin Spinner conseille aussi aux hommes de cacher leur kippa sous des casquettes de base-ball lorsqu'ils se promènent dans les rues. "Notre objectif n'est pas de prouver que Prenzlauer Berg est devenu un quartier juif. Nous voulons simplement que la vie juive à Berlin redevienne normale." Seul le temps le dira.

Source : JERUSALEM POST
   


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