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Des enfants haïtiens convertis en Israël à titre humanitaire !

Mercredi 17 Mars 2010 | 12h35  
 
 
 
 

Le bruit court : Israël se serait proposé de faire venir dans le pays des orphelins haïtiens pour des raisons humanitaires. Que doit-on en penser ? Nous nous sommes tournés vers le rav Na'houm Eizenstein, le responsable du comité mondial de la conversion, fondé en son temps par le rav 'Hayim Kreyswirt zatsal. d'Anvers, et qui est en conséquence une des personnalités rabbiniques les plus au courant des projets et des. problèmes que peut poser une telle démarche.

Adopter des enfants ? lance le rav Eizenstein, il peut y avoir trois raisons pour agir ainsi :
1. Quand il s'agit d'adopter un enfant juif, c'est une grande Mitswa que de prendre chez soi un enfant qui est dans le besoin. Il y a une grande demande d'enfants d'origine juive, mais rares sont les cas de cet ordre : les mères juives dans un état normal n'abandonnent pas leurs enfants !
2. On peut comprendre les parents qui cherchent à avoir «une canne pour leurs vieux jours et une pelle pour les enterrer» (Yevamoth 65b), et pour dire le Qadich, même s'il faut pour cela convertir des enfants venus d'autres peuples et les intégrer dans le peuple juif. Dans ce cas, on ne pourra évidemment pas parler d'une Mitswa d'élever de tels enfants, mais on ne peut pas empêcher des couples d'agir ainsi.
3. Intégrer de tels enfants dans le peuple juif uniquement pour des raisons humanitaires, et les convertir dans ce but ? C'est d'autant plus aberrant qu'il faut pour cela des institutions spécialisées, que nous n'avons pas, ou du moins pas pour l'instant. Mais, entend-on de tous côtés, s'il faut investir des fonds et des forces humaines, ne serait-ce pas plutôt en faveur des jeunes juifs d'Israël qu'il faudrait le faire, quand une grande partie d'entre eux vit sous le seuil de pauvreté ? C'est pour cela, conclut rav Eizenstein, que cette démarche n'est pas recevable sur le plan de la Halakha, sans doute rien ne sortira de tous ces projets. Il ne s'agit là que d'une annonce visant à donner une bonne impression de notre pays, à l'image de la (remarquable) intervention médicale d'Israël à Haïti.

Même les organismes non gouvernementaux, en particulier la «Mo'atsa liChelom haYéled» (groupe se consacrant au bien-être des enfants), parlent à cet égard de « mauvaise solution qui part d'un bon sentiment » !

Quant à adopter des enfants de cette origine, cela passe forcément par la conversion, et la question est toujours de savoir si les parents concernés respectent les Mitswoth : le Rabbinat exige officiellement que telle soit la condition, mais dans les faits, on en est très loin. Le couple qui veut adopter un enfant s'engage à l'envoyer dans une école religieuse, mais ce papier n'a aucune valeur réelle.

Car le problème est là : pour convertir un enfant, il faut tout autant un engagement dans les Mitswoth que pour un adulte, et si son entourage ne s'y prête pas, la conversion n'aura aucun effet. Et, dans la réalité, l'écrasante majorité des couples qui veulent adopter des enfants ne sont pas religieux.




Rav Eizenstein
Mais même dans les meilleurs des cas, il faut savoir, explique le rav Eizenstein, que ces conversions d'enfants ne sont pas chose facile : on peut se retrouver quelques années plus tard avec un refus et un rejet ! La Halakha en fait le conçoit, puisqu'un Guer Qatan, un mineur que l'on a converti dans ses jeunes années a le droit de rejeter le joug du judaïsme à l'âge de 12 ans pour une fille et de 13 ans pour un garçon. Et il faut en effet attirer l'attention des enfants adoptés et convertis sur cette possibilité à l'âge indiqué.

Toutefois on ne le fait pas toujours, et cela peut être bien compliqué, ainsi que l'a vécu voici peu le rav Eizenstein : il a eu affaire avec une jeune fille de 16 ans déjà, qui n'a su qu'elle avait été adoptée que quelque temps auparavant. Elle a alors fait savoir qu'elle voulait quitter le giron du judaïsme : que doit-on faire ? Tenter de la convaincre de ne pas quitter la pratique juive, parce qu'elle n'a pas émis cette volonté d'abandon au moment où la Halakha le prévoit, et que son refus n'est pas acceptable au sens de la Halakha. Ou alors le fait qu'elle n'ait rien su de son identité et que l'on ne lui ait pas savoir quels étaient ses droits entraîne qu'à présent elle ait la possibilité de décider de son avenir en toute légitimité ? La question est actuellement posée devant les grands décisionnaires, mais à quoi bon tout cela ? Il fallait parler à cette fille en temps opportun, et lui dire la vérité, ainsi que lui expliquer ses droits.

Quant aux enfants juifs placés par des organismes qui ouvrent partout dans le monde dans ce domaine, leur identité juive n'est pas non plus des plus sûres ! D'abord, parce qu'il est n'est pas évident que les gens qui s'en occupent effectuent une enquête sérieuse sur la judaïcité des enfants placés - ni qu'ils aient les capacités hilkhatiques pour ce faire. Et, jusqu'à voici quelques années, il n'était pas possible de savoir qui étaient leurs parents biologiques. La seule source pour le savoir sont ces intermédiaires - or ils sont la plupart du temps amenés à mentir, afin de faciliter leur travail, puisque les parents veulent tellement des enfants juifs. Ceci, sans oublier le fait qu'une mère qui a un enfant non désiré, ce qui est très rare de nos jours, souhaite qu'au moins l'enfant trouve une famille d'accueil pouvant lui offrir tout ce dont il a besoin. Or, tout le monde sait que certains enfants adoptés dans des familles non-juives peuvent être utilisés comme de vrais esclaves, alors qu'en général, les familles juives présentent sous cet aspect toutes les garanties qu'une mère peut vouloir.

Du fait de ces trois raisons, rav Moché Feinstein zatsal. conclut, qu'il n'est pas possible de faire confiance aux intermédiaires quant à l'origine des enfants ! A dire vrai, comme on peut de nos jours savoir à un certain âge qui sont les parents, cette question est un peu moins problématique qu'auparavant.

Le rav Eizenstein illustre son propos : « J'ai eu par exemple l'occasion d'aider un Talmid 'Hakham important, Roch Kollel de nos jours, qui s'était marié avec une femme adoptée dans sa jeunesse. Ils ont effectué une conversion à titre de doute, mais justement, ils voulaient en savoir plus. A la fin, ils sont arrivés à trouver la mère biologique dans un village au fin fond des Etats-Unis, et elle leur a déclaré qu'elle était Goya sans le moindre doute ! J'ai vu le dossier : elle avait déclaré qu'elle était juive.»

Le rav Eizenstein, qui siège une fois par semaine dans un Beth Din spécial, qui se consacre aux questions d'identité juive sous la direction du rav Léwin, re'hov 'Hayé Adam à Jérusalem, se voit confronté avec une très grande constance à des questions de cet ordre, très souvent émanant de personnes religieuses étudiant dans des Yéchivoth ou dans des séminaires de jeunes filles : « De nos jours, explique-t-il, 90 % des problèmes de stérilité ou d'empêchements d'avoir des enfants sont résolus par la médecine. Mais c'est une situation nouvelle : voici 25 ans seulement, on ne pouvait rien faire face à ces problèmes. La seule solution pour les familles sans enfants était l'adoption. Mais voilà, on faisait confiance aux intermédiaires, alors qu'ils n'en étaient pas dignes. »

D'un autre côté, ajoute le rav Eizenstein, on trouve dans certaines communautés des organismes officiels confiant sans vergogne des enfants juifs à des familles non-juives ! L'un des anciens rabbanim aux Etats-Unis avait lancé en son temps une grande campagne contre un tel fait : sauver ces enfants et les ramener dans des familles juives est une Mitswa exceptionnelle, qui consiste à les sauver de l'assimilation et du Chemad (conduite d'abandon du judaïsme) qui les attend.

Rappelons à toute fin utile numéro de téléphone du rav Eizenstein : +972.2. 5818338

Source : Kountrass mai 2009
   


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