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Raphaël Feigelson, ce Français qui a conduit les Russes à Auschwitz

Jeudi 28 Janvier 2010 | 07h45  
 
 
 
 


Raphaël Feigelson / DR
Fils d’un marchand de machines à coudre parisien originaire de Lituanie, il avait, résistant, été arrêté à Toulouse, puis déporté à Auschwitz. S’étant évadé, il a permis la libération du camp. Les Soviétiques l’ont surnommé le « Franzouski Partizan ». Le 27 janvier 1945, Raphaël Feigelson a guidé jusqu’à Auschwitz une unité soviétique de la 97e division de la 60e armée du 1er front d’Ukraine. Un titi parisien du Ve arrondissement qui, malgré ses presque 19 ans, avait déjà l’expérience de quatre années de résistance active et de six mois derrière les barbelés du camp de la mort. « Himmler, rappelle-t-il, avait voulu faire d’Auschwitz la plus redoutable machine d’extermination au service de la solution finale. » Il raconte son arrivée : « A notre descente du convoi, le 3 août 1944, on nous a aussitôt mis en condition. Les crocs des chiens, les coups de matraques, les ordres hurlés, les familles séparées. Et ce SS qui arrache un bébé des bras de sa mère et qui lui fracasse le crâne contre un wagon ou cette brute qui lance un autre nouveau-né en l’air et lui tire dessus. Nous étions en enfer. On ne pourrait en sortir que par une cheminée. »

Il poursuit : « Le 27 janvier 1945, jour où je suis revenu à Auschwitz avec les soldats soviétiques, était un samedi. Dieu m’a fait porter les armes le jour de shabbat, ce qui est interdit, afin d’empêcher que ne soient détruites les preuves de ces atrocités et que l’on sauve les quelques rescapés qui restaient. »

Il recopie des tracts. Raphaël Feigelson n’avait pas attendu l’appel du général de Gaulle, le 18 juin 1940, pour résister. « D’ailleurs, dit-il, je ne l’ai pas entendu. On m’en a parlé bien après. » Dès l’entrée des Allemands dans Paris, le soir, il recopie à la main des tracts hostiles à l’occupant que rédige son père, Pinkos, un Juif lituanien originaire de Vilnius qui tient un magasin de machines à coudre, à Paris dans le Ve arrondissement. Les tracts sont intitulés « La lettre de M. Paul », que le gosse, il a alors 14 ans, distribue ensuite dans les boîtes aux lettres de son quartier.

Pinkos met en place un petit groupe, David (direction de l’armée des volontaires israélites de défense), destiné à aider les Juifs, dont les mesures antisémites rendent la vie intenable. Raphaël et sa mère, Luba, quasiment aveugle, sont ses agents de liaison. Parallèlement, le gamin « bricole » au sein du Yasc (Yiddish Athlétic Sporting Club), une association du Xe arrondissement. Seulement, au printemps 1942, un policier du commissariat de la rue Geoffroy-Saint-Hilaire lui conseille de se mettre au vert. Il a reçu l’ordre de le surveiller.

A Toulouse, le piège de la milice. En juin, malgré des sueurs froides lors du franchissement de la ligne de démarcation, Raphaël gagne Lyon, puis Toulouse, où, pensionnaire d’un lycée de la rue des Récollets, il fonde un petit groupe, Les Amis du peuple. Puis, il se rapproche des mouvements locaux de la Résistance, et, sous plusieurs identités, colonel Marat, capitaine Sicot, Joseh, d’Artagnan…, accentue ses actions clandestines. Ayant contribué à l’unification de la résistance des jeunes, de Bordeaux à Toulouse, il prend le commandement militaire régional des Forces unies de la jeunesse patriotique et entraîne des formations armées qui, en 1944, deviennent les unités de jeunes des FFI.

Hélas ! Le 14 mai 1944, près du pont Saint-Pierre, il ne peut éviter un piège de miliciens. « Ils m’ont foutu à poil, torturé à la gégène. Miracle, le choc électrique m’a rendu amnésique, ce qui m’a empêché de parler sous la douleur. » Ses bourreaux, eux continuent. « Ils m’ont tabassé, écrasé les doigts avec des pinces, ils ont même essayé de me passer des journaux en feu sur la plante des pieds. Ces cons avaient peur de se brûler les mains. » Alors, ils le confient à la Gestapo, qui lui appliquent de nouvelles tortures. Deuxième miracle qui lui évite de succomber aux coups, une erreur d’aiguillage bureaucratique l’envoie au camp d’internement de Compiègne, d’où, le 2 juillet 1944, il doit être embarqué pour Mauthausen. Au moment du départ, alors que la Gestapo toulousaine, ayant réalisé sa bévue, le réclame pour poursuivre les interrogatoires, Aloïs Brunner, adjoint d’Adolf Eichmann en France, qui effectue une visite à Compiègne, ordonne de le diriger, ainsi que d’autres résistants juifs, sur Auschwitz. Parti de Drancy le 31 juillet 1944, son convoi, le 77, arrivera à Auschwitz le 3 août.

Raphaël Feigelson est affecté à un commando qui trace des routes, à un autre qui pose des canalisations, à un troisième qui déterre les bombes n’ayant pas explosé, à un commando disciplinaire d’où l’organisation clandestine de résistance parvient à le faire muter à la « vieille-désinfection », un commando contrôlé par ses amis chargés de désinfecter les vêtements des nouveaux arrivants. « Dans notre block, nous planquions des armes en prévision d’une évasion collective. Elle n’a jamais eu lieu. Le 7 octobre, les SS ayant investi le “Sonder Kommando”, celui des chambres à gaz. »

Pris pour des espions nazis Lorsque les SS commencent à évacuer Auschwitz, entraînant les survivants dans d’épouvantables marches de la mort, les résistants reçoivent l’ordre de se cacher et d’attendre l’arrivée des partisans polonais. « Ils ne sont jamais venus. En revanche, c’est un commando spécial SS qui s’est pointé. Sa mission : détruire toute trace des horreurs commises par les nazis et transformer le site en un banal champ labouré. » Pour Raphaël Feigelson et ses camarades, il faut à tout prix les en empêcher. « Le 21 janvier, nous avons découpé une ouverture dans les barbelés qui n’étaient plus électrifiés. On a pris des draps blancs, des vêtements chauds, des armes, et on est parti en direction du front. On a marché, marché. C’était la confusion la plus totale. Nous étions au beau milieu des combats. Obus allemands, orgues de Staline soviétiques, ça tombait de tous les côtés. »

Enfin, ils rencontrent des soldats soviétiques. Ceux-ci les prennent pour des espions. « Ils ont immédiatement voulu nous fusiller. J’ai interpellé leur officier : “Ya Franzouski Partizan.” Remarquant que je parlais à mes copains en yiddish, il m’a demandé : “Du bist yid ?” (tu es juif ?). Lui aussi était juif. Je ne pouvais donc pas être un nazi et encore moins un espion. Je lui ai raconté Auschwitz, les chambres à gaz, les fours crématoires. Il était impensable de laisser les SS raser les installations. Il fallait que le monde sache ce qui s’était déroulé là : le plus grand massacre de toute l’histoire de l’humanité. »

Auschwitz ne figure pas sur le plan d’offensive de l’officier de l’armée rouge. Convaincu par Raphaël Feigelson, il modifie son ordre de route et atteint Auschwitz le 27 janvier. « Il restait environ trois mille déportés dans le camp, malades, trop faibles pour bouger. Surpris par l’arrivée des Soviétiques, les Allemands n’ont eu le temps ni de les éliminer, ni de détruire les preuves de leur entreprise d’extermination. » Après la libération d’Auschwitz, Raphaël Feigelson participera avec les Soviétiques au « nettoyage » de la région. Puis, en uniforme de l’armée rouge, prendra à Odessa un bateau anglais pour Marseille et retrouvera ses parents à Paris en avril.

Source : francesoir.fr
   


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