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Grand Rabbin : « La Nation et ses rêves » | | Dimanche 29 Novembre 2009 | 08h15 | | |
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Gilles Berheim, grand rabbin de France,
se trouvait à Metz les 21 et 22 novembre. Il y évoqua le dialogue interreligieux et le débat sur l’identité nationale.
Où en est l’antisémitisme en France ?
Gilles BERNHEIM : « Il n’est pas sûr qu’il y en ait moins aujourd’hui qu’il y a quelques années. Il s’exprime de manière plus voilée. La volonté de mettre un mot sur les choses et de les condamner est plus forte depuis les années 2005-2006. Cela a rendu moins possible certains actes d’antisémitisme. »
Quelle est votre opinion sur le débat sur l’identité nationale ?
« Je n’ai pas à rentrer dans les raisons politiques qui ont pu ouvrir ce débat. Il est important que les juifs français témoignent des exigences qu’ils mettent dans l’identité française qui est la leur. Ces exigences portent sur l’attachement, la mémoire et l’espérance qui est la leur. La Nation est d’abord portée par ses rêves. Cela définit assez bien la notion que la communauté juive se fait de sa place dans l’identité française. »
Où en est le dialogue interreligieux avec les musulmans ?
« Il est difficile et ce n’est pas qu’à Metz. Parfois, il n’y a pas d’interlocuteur ou des interlocuteurs multiples. Par ailleurs, je regrette le mélange des intérêts religieux et géopolitiques liés au conflit judéo-arabe qui n’est pas un conflit entre judaïsme et islam. »
Quelle initiative pourrait le renforcer ?
« J’aimerais que les pratiquants juifs et musulmans érudits étudient ensemble la Torah et le Coran. Qu’ils instruisent l’autre, qu’ils répondent aux autres, afin que chacun trouve de nouvelles ressources dans sa pratique. Il ne s’agit pas d’un groupe philosophique ou théologique, mais que des juifs entendent commenter le Coran et que des musulmans entendent commenter la Torah. Je mets plus l’accent sur l’étude que sur la parole publique. Dans une étude, vous devez répondre aux questions que le texte pose, multiples et complexes, qui font avancer le dialogue. »
Source : Le Républicain Lorrain, Publié le 21/11/2009
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