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L’ascenseur de Chabbate en danger ?

Lundi 5 Octobre 2009 | 01h37  
 
 
 
 



Cela fait des années que la sagesse des décisionnaires en matière de halakh’a (loi juive) associée au génie inventif des ingénieurs israéliens, a permis l’utilisation des fameux ascenseurs shabbatiques qui, en fonctionnant sans intervention humaine et s’arrêtant tous les étages ou deux étages, permettent à tout un chacun d’éviter de monter de nombreuses marches, notamment dans les hôpitaux, les hôtels ou les hauts immeubles.

Or cette facilité, dont bénéficiaient des dizaines de milliers de personnes âgées ou handicapées risque de disparaître prochainement. En effet, la plus haute autorité religieuse du monde orthodoxe ashkenaze, le Rav Chalom Yossef Elyashiv, ainsi que les Rabbanim Shmuel Halévy Wozner, Haïm Kanievsky et Nissim Karlitz, viennent de statuer qu’il s’agit « d’une très grande transgression du Chabbat », à cause de ce qu’ils considèrent comme « des modifications intervenues dans le mode de fonctionnement des ces ascenseurs ».

Ces autorités religieuses disent s’être basées sur des témoignages de techniciens prouvant « que lors des montées et des descentes des ascenseurs, les utilisateurs provoquent involontairement des travaux prohibés le Shabbat par la Thora ».

Le Rav Wozner, du courant hassidique, dit lui-même qu’il n’avait jamais été un fervent de l’utilisation des ascenseurs shabbatiques et ne les utilisait jamais, et se dit « conforté aujourd’hui par les témoignages de ces techniciens ». Le monde orthodoxe en général n’avait d’ailleurs jamais trop adhéré à cette permission, et c’est notamment la raison pour laquelle les immeubles d’habitation de ces quartiers ne dépassent jamais cinq ou six étages.

Mais la question qui se pose aujourd’hui est celle des facilités pour les malades et les personnes âgées que constituait l’utilisation de ces ascenseurs. Les autorités rabbiniques précitées précisent « qu’il ne faut désormais plus se baser sur aucun institut technologique-halakhique qui autoriserait l’utilisation de ces ascenseurs ».

En Israël, il existe deux instituts du genre dont l’activité est de trouver des solutions halakhiques en fonction des développements des découvertes technologiques et scientifiques. L’un d’eux est le « Makh’on Tsomet » à Alon Shevout (Goush Etzion) dirigé par le Rav et ingénieur Israël Rosen. L’autre est le « Makhon Tekh’nologui » sous la direction du Rav Itsh’ak Levy Halperin. Ce sont eux qui ont imaginé et développé ces ascenseurs shabbatiques dans les moindres détails en prenant soin d’être en conformité totale avec la loi juive.

Le Rav Rosen a durement réagi à la décision des Rabbanim orthodoxes : « Il y a de plus en plus de Rabbanim orthodoxes qui refusent tout ce que la technologie peut apporter de positif pour améliorer la vie juive. Je suppose que lorsque ces autorités se sont réunies pour discuter, elles n’avaient pas sous les yeux l’impératif de la Thora ‘et tu appelleras Shabbat un jour de plaisir’. Pour eux, la Thora n’est pas un outil de vie mais uniquement un moyen d’interdire et de se démarquer de ce que la modernité peut apporter de positif et d’utile. Dorénavant, au lieu d’être un jour agréable pour les personnes âgées, le Shabbat sera pour elles un jour d’efforts physiques superflus »

Source : Arouts7, le 01 octobre 2009

Note d’Univers Torah :

Bien entendu, le Rav Rosen porte l’entière responsabilité de ses arguments :

Affirmer que, pour les plus grand Rabbanim de notre génération, « la Thora n’est pas un outil de vie mais uniquement un moyen d’interdire et de se démarquer de ce que la modernité peut apporter de positif et d’utile » nous semble dénué de tout bon sens.

D’autre part, laisser entendre que l’on puisse transiger sur des interdits de la Tora afin que le Chabbate soit qualifié de « jour agréable pour les personnes âgées » présente un caractère de danger et de gravité certain, car c’est laisser la porte ouverte à toutes sortes d’abus et d’interprétations fallacieuses qui ne trouvent aucun fondement dans la Halakha.

Voir à ce propos la question 319 : « Utilisation d’un ascenseur le Chabbate » , dans laquelle nous donnons un aperçu du problème.
   


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