Univers Torah - Vivre la Torah | Infos : La communauté juive mexicaine face à la grippe N1H1

23 synagogues dans le pays, comme celle de
Monte de Oca et Parral, dans la Condesa

Comment la communauté juive mexicaine vit-elle sous la hantise de la grippe N1H1 ? Pour tenter de le comprendre, Hamodia s'est entretenu avec le grand rabbin de la communauté ashkénaze, le rav Ziske Slomianski, et avec le grand rabbin de la communauté 'Halabi (originaires d'Alep en Syrie), le rav Shlomo Tawill.

Officiellement la communauté juive de Mexico n'est pas directement touchée par l'épidémie de grippe NIHI dite «porcine»: «Je ne connais aucun membre de la communauté qui ait contracté le virus », explique rav Ziske Slomianski, le grand rabbin de la communauté ashkénaze de la capitale mexicaine. « Pourtant, elle nous touche indirectement: deux de mes enfants qui étudient à l'école Bèt Ya’acov ont été contraints de rester plusieurs jours chez eux après que le gouvernement a ordonné la fermeture des écoles ».

Pour limiter la pandémie, tous les établissements publics ont été fermés jusqu'au 6 mai: « Les enfants s'ennuient, ils n'ont rien à faire. Nous pensions les sortir une journée, mais tous les endroits publics sont fermés. Même le restaurant casher est fermé », raconte le rav Slomianski dont la communauté réunit quelque 3 000 familles. Les magasins, eux, sont restés ouverts, ainsi que les bureaux et les administrations. Beaucoup de familles ont cependant quitté la ville pour donner un peu de répit à leurs enfants. Les synagogues ont continué à fonctionner malgré certaines restrictions : « La seule contrainte est que nous devons porter un masque sur la bouche, et que nous devons éviter de nous embrasser et de nous serrer les mains, » explique le rav Tawill, leader spirituel de la puissante communauté 'Halabi qui compte plus de 3 000 familles toutes religieuses ou traditionalistes.

« Mais cette grippe à un terrible impact sur l'économie, » ajoute le rav. Il espère que la situation ne va pas s'aggraver. « Si la grippe s'étend, nous devrons reconsidérer notre décision, mais pour l'instant, nous pouvons continuer à étudier et à prier normalement. Nous savons que la Torah et les prières sont nos meilleures protections» dit le rav.

Et comme si l'épidémie de grippe n'y suffisait pas, la ville de Mexico a été secouée par un séisme d'une amplitude de 5,6 sur l'échelle de Richter au plus fort de la pandémie. «Même si je ne l'ai pas ressenti, nombreux sont ceux qui m'ont appelé, effrayés », raconte le rav Slomianski avant de rajouter. « tous les signes pour une Téchouva sont réunis ».

Alors que le monde inquiet observait la grippe porcine se développer au Mexique, le représentant du mouvement Loubavitch à Mexico tentait, lui, de rassurer sa communauté : « Le problème est que je ne suis pas médecin et que je ne peux pas prendre la responsabilité de leur dire qu'il est inutile de paniquer », explique le rav Meïslesh. Il a, par ailleurs, enregistré une baisse de la fréquentation des offices, y compris durant Chabbate. «Et ceux qui viennent ne me serrent pas la main pour me souhaiter un Chabbate Chalom, et se contentent d'un geste de la tête ».

Mais le Mexique est aussi connu pour ses plages qui attirent des flots de touristes. Notamment à Cancun, sur la côte caribéenne. C'est là que le rav Mendel Druk dirige le Beth 'Habad local. Après deux années passées à Mexico, il a déjà été confronté à un ouragan et à d'autres catastrophes naturelles. Il connaît donc les précautions d'usage. Sa principale préoccupation concerne les touristes israéliens venus passer leurs vacances sur les plages de Cancun. « Ils ne sont pas forcément au courant de l'actualité et se promènent partout ». D'autant, qu'aucun médicament contre le virus NIHI ne circule à Cancun.

Source : Hamodia le 13 mai 2009