Le gouvernement
conservateur espagnol a approuvé vendredi une loi autorisant l'octroi de la nationalité espagnole aux descendants des Juifs séfarades, contraints par les rois catholiques de quitter l'Espagne à la fin du XVe siècle, sans qu'ils aient à renoncer à leur nationalité actuelle.
Le ministre
de la Justice Alberto Ruiz-Gallardon a estimé que l'Espagne avait une dette envers cette communauté qui a contribué à diffuser la langue et la culture espagnoles à travers le monde.
Aux termes de ce nouveau mécanisme juridique, il sera considéré que la situation des séfarades est "en elle-même une circonstance exceptionnelle qui donne droit à la nationalité (espagnole, ndlr) indépendamment du lieu de résidence du demandeur", a expliqué le ministre de la Justice.
Quelque 300 000 Juifs
vivaient en Espagne jusqu'à ce que le roi Ferdinand et la reine Isabelle ordonnent en 1492 leur expulsion s'ils refusaient de se convertir au catholicisme.
Leurs descendants seraient environ 3,5 millions dans le monde, notamment en Israël, en France, en Turquie, aux États-Unis, au Mexique, en Argentine et au Chili.
La loi espagnole
n'autorise normalement pas la double nationalité, sauf pour les ressortissants d'Andorre, du Portugal et des anciennes colonies espagnoles comme les Philippines, la Guinée équatoriale et les pays d'Amérique latine.
"Nous sommes très heureux que le gouvernement espagnol ait facilité le processus permettant aux Juifs séfarades d'obtenir la nationalité espagnole sans renoncer à leur citoyenneté d'origine", a déclaré à Reuters Lynne Winters, directrice de la Fédération séfarade américaine.
Les candidats devront toutefois démontrer des liens objectifs avec l'Espagne, que ce soit par le nom, la langue, la descendance directe, ou un lien de parenté avec des séfarades auxquels la nationalité espagnole a déjà été accordée.
Source : I24News