Les convertis
au judaïsme sont souvent des personnes bien courageuses. Les exemples ne manquent pas ; de Ruth la Moabite au roi des Kazars en passant par la reine Helleni, tous l’ont fait au contact d’un être charismatique qui leur aura servi de guide spirituel.
L’histoire
que je vais vous raconter constitue une exception à plus d’un point de vue. Une histoire où la conversion ou, plus exactement, les conversions ne se sont pas opérées au contact de Juifs.
San Nicandro se situe dans la partie méridionale de la péninsule italienne. C’est une localité des Pouilles, dans la région de Foggia. A l’origine des Juifs de San Nicandro, Donato Manduzio, qui déjà, dans sa jeunesse, n’acceptait pas l’autorité du curé du village.
Pendant
la première guerre mondiale, Donato Manduzio sert comme soldat, il est blessé et, quelques temps après son retour, il devient infirme. Il lit beaucoup, notamment des livres religieux. En 1930, il découvre la Bible.
Cette lecture
de la Bible le conduit d’abord à affirmer l’unité du créateur et le repos du samedi. Notons au passage que la Bible arrive entre ses mains grâce aux efforts de distribution des protestants.
Malgré
la force du catholicisme romain, le Sud de l’Italie connaît aussi, à cette époque déjà, la présence d’autres courants religieux. Des protestants tentent d’ailleurs de convertir Donato à la foi évangélique mais il rompt avec eux sur des questions telles que celles liées au shabat.
Si Donato Manduzio était reste seul, son histoire serait probablement oubliée aujourd’hui. Mais, il a des auditeurs. Il est vrai qu’il est aussi un peu guérisseur et il a une certaine instruction grâce à sa soif de savoir et à ses lectures.
Ses idées
attirent certains de ceux qui le fréquentent, même si tous, ne se rallient pas inconditionnellement, et ne le suivent pas lorsqu’il enjoint de bruler leurs images pieuses ou de briser leurs statues.
Source : Le Monde Juif