Des sifrei Torah
(rouleaux de Torah) et d’autres judaica pillés dans une ancienne synagogue de Damas sont détenus par un groupe islamiste en Syrie, qui réclame la libération de prisonniers capturés par le régime d’Assad en échange des objets juifs, selon le Times of Israël.
Des rapports sur la destruction et le pillage de la synagogue millénaire de Jobar, à Damas, ont émergés a partir du mois de mars, mais les responsables du vol n’avaient pas été clairement identifiés, alors que les forces gouvernementales et les groupes rebelles s’accusaient mutuellement.
La synagogue de Jobar aurait été construite sur le site où le prophète Elie s’est caché des persécutions et a oint son successeur, Elisha (Elisée), comme prophète. Elle avait été endommagée en mars par des obus de mortiers tirés par les forces gouvernementales syriennes.
Une source impliquée
dans les négociations pour la libération des objets de culte juifs et leur extraction de Syrie, a déclaré, sous couvert d’anonymat en raison de la sensibilité de la question, que les objets sont détenus en Syrie par un groupe affilié au front Al-Nusra, une organisation islamiste liée à Al-Qaïda et définie comme une organisation terroriste par les Etats-Unis. Il a déclaré que les objets volés comprennent au moins trois ou quatre sifrei Torah, ainsi que d’anciens rouleaux juifs et de l’argenterie.
“Ils ont pris tout ce qu’ils pouvaient”, a dit la source. “Ils veulent en échange des prisonniers détenus par Assad.”
La source a déclaré que le Qatar pourrait s’impliquer dans la négociation pour libérer les objets juifs dans le cadre de sa démarche diplomatique “de jouer avec les deux parties” et démontrer ses capacités de négociation avec le régime d’Assad. Les membres de la communauté juive syrienne expatriés seraient également impliqués dans les pourparlers.
“Ils (les qataris)
ont un certain intérêt à montrer qu’ils peuvent gérer des éléments qu’ils ne gèrent habituellement pas… les qataris aiment jouer dans tous les domaines”, a-t-il dit.
Seule une poignée de Juifs reste toujours en Syrie comme un vestige de l’ancienne communauté qui comptait encore 4 000 membres en 1992.
Les rebelles syriens ont accusé le gouvernement en mars de pillage de la synagogue avant de complètement la brûler, des allégations que le régime avait nié avec véhémence.
Une inscription en anglais sur la synagogue dit : “sanctuaire et synagogue du prophète Eliyahou Hanavi depuis 720 avant JC,” bien que la date effective de la fondation soit contestée. Une des premières mentions de la synagogue se trouve dans le Talmud, qui stipule que Rabbi Rafram bar Pappa y priait.
Source : Le Monde Juif