UniversTorah      Questions aux  Rabbanim      Médiathèque &  Playlist      Spécial Péssah   Yom Hamishi
 
Infos Vidéos Photos Chiourim Dossiers Annuaire Qui sommes nous ? R. Shlomo Aben Danan Faire un don BONUS
    Israël   |   France   |   International
 
  Accueil Infos France

Antisémitisme: les Juifs français parmi les plus inquiets d'Europe

Mardi 3 Décembre 2013 | 05h49  
 
 
 
 


École juive Bèth Ménahem à Villeurbanne. Septembre 1995
EXCLUSIF - En France, plus qu'ailleurs, les Juifs ont peur. Et désormais, c'est l'Europe qui l'affirme. En effet, une étude inédite de l'Agence européenne des droits fondamentaux (FRA), qui va faire du bruit, indique que dans l'Hexagone, les Juifs sont pessimistes sur leur avenir. En cause: l'islam radical.

"À Paris, les parents disent à leurs enfants de ne pas mettre de kipa dans le métro ou sur les Champs-Élysées" souligne Roger Cukierman, président du Conseil représentatif des Institutions juives de France (CRIF).

85% des Juifs français estiment que l'antisémitisme est un problème dans leur pays, contre 66% au niveau européen. Ils sont 88% à en dénoncer la hausse depuis 5 ans, contre 76% sur le reste du continent. Et 46% d'entre eux pensent même à émigrer, parce qu'ils ne se sentent plus en sécurité chez eux, contre 29% ailleurs.

Dans sa première étude comparative du genre, consultée en exclusivité par L'Express avant sa sortie, l'Agence européenne des droits fondamentaux (FRA), basée à Vienne, en Autriche, révèle une peur de l'antisémitisme en hausse dans toute l'Europe. Mais ce sont bien les Juifs de France qui semblent les plus inquiets pour leur avenir, la tuerie de Toulouse ayant renforcé leur sentiment d'insécurité.

"On nous demande de nous disperser rapidement à la sortie de la synagogue, répond, par exemple, une Française interrogée. D'ailleurs, on doit se protéger avec des forces spéciales de sécurité, or il me semble que ce n'est pas quelque chose qui est nécessaire à la sortie des églises, des temples ou des mosquées."

La FRA a enquêté en ligne, en septembre et octobre 2012, interrogeant près de 6.000 Juifs dans huit pays, représentant environ 90% de la population juive de l'Union européenne. 1.192 Français ont répondu à ses questions. Elle va présenter ses résultats, qu'elle juge très inquiétants, aujourd'hui à Vienne, à la veille des 75 ans de la "nuit de cristal", organisée par les nazis contre les Juifs.

"Ce rapport ne fait que confirmer ce que je ressens depuis quelques années, commente, accablé, Roger Cukierman, président du Conseil représentatif des Institutions juives de France (CRIF) et vice-président du Congrès juif mondial. Les Juifs se promènent à Londres ou à Berlin sans soucis, mais à Paris, les parents disent à leurs enfants de ne pas mettre de kipa dans le métro ou sur les Champs-Élysées."

Dans l'Hexagone, selon les personnes interrogées, les commentaires les plus fréquents effectués sur des Juifs par des non juifs sont : "Israël se comporte comme les nazis envers les Palestiniens" et "les Juifs ont trop de pouvoir en France (économie, médias, politique)".

Pour éviter d'être confrontés aux préjugés, 74% d'entre eux disent renoncer parfois à porter des signes distinctifs, tels que la kipa (contre 68% dans le reste de l'Europe). Plus grave, ils sont 10% à affirmer avoir déjà subit des violences physiques ou des menaces de violence (7% ailleurs). Les trois quarts des Juifs français estiment que le conflit israélo-arabe a un impact négatif sur leur vie quotidienne (contre 40% en Europe).

Quand on leur demande qui est responsable de cette montée de l'antisémitisme, les Juifs de France pointent d'abord les extrémistes musulmans (73%) et les militants d'extrême-gauche (67%), bien avant ceux d'extrême-droite (27%), un phénomène qui s'est inversé au fil des années. A titre de comparaison, "seuls" 56% des Juifs britanniques ou 48% des Juifs allemands se sentent menacés par les islamistes, alors que ces pays ont également une forte communauté musulmane.

De quoi faire réagir, car la FRA estime que ce nouveau sentiment d'insécurité des Juifs de France est tout sauf irrationnel : le nombre d'actes antisémites enregistré en France a presque doublé entre 2011 et 2012, principalement en réaction à l'assassinat de quatre personnes, à la sortie d'une école juive de Toulouse, en mars 2012, par l'islamiste Mohamed Merah.

Elle cite d'ailleurs un récent rapport de la LICRA : "loin de causer un électrochoc dans la société, pouvait-on y lire, ces meurtres, au contraire, ont été suivis de nombreux incidents ciblant les membres de la communauté juive et causés principalement par des jeunes, pour qui l'assassin était devenu un héros".

Le CRIF, qui aspire à une formation des imams en France, a l'impression d'une multiplication des dangers potentiels, d'un antisémitisme plus diffus, qui faire ressentir aux Juifs qu'ils ne sont plus les bienvenus en Europe.

Il dénonce, en vrac, la progression du FN, le discours antisioniste, "nouvel habit de l'extrême-gauche, plus élégant, sans doute que l'antisémitisme", selon Roger Cukierman, l'appel au boycott des produits israéliens ou encore les investissements massifs du Qatar, un pays qui soutient les Frères musulmans, dans l'économie française.

Du coup, on se pose la question : et si, en réaction, les Juifs de France, à l'image du reste de la société, se droitisaient eux aussi ? "Oui, sans doute, répond Roger Cuikerman, prudent. Mais j'ai rétabli le dialogue avec les communistes et les Verts et je récuse l'idée que les Juifs pourraient voter pour le Front National, qui veut faire croire aux Juifs qu'il les protège contre les jeunes des banlieues. Ceux qui franchiront le pas resteront une toute petite minorité."

Quoi qu'il en soit, l'agence des droits fondamentaux demande aux Français Juifs victimes d'antisémitisme de signaler systématiquement les incidents, ce qui ne serait toujours pas un réflexe pour les trois quarts d'entre eux.

"Nos résultats démontrent un grave et indéniable sentiment d'insécurité des Juifs de France" conclut Henri Nickels, qui a participé à la réalisation de cette étude, au nom de la FRA. "Maintenant, il est important que votre pays analyse les raisons de ce sentiment et mette en oeuvre des politiques, afin de permettre aux Juifs de vivre pleinement leur identité, comme ils l'entendent, sans crainte et au grand jour."

Seul point positif relevé par la FRA : la France serait le seul pays d'Europe à avoir demandé des comptes à Twitter, après l'apparition d'un hashtag antisémite, le désormais tristement fameux

Source : lexpress.fr
   


L'extraordinaire prédiction du Rav Ovadia Yossef
La fabrication du vin Kacher
Laurel et Hardy, danseurs Yéménites
Bar Yo'haï, pilier du monde
Peut on faire une bénédiction sur un aliment interdit ?
Jerusalem 1935


Annuaire de sites
Découvrez
Ahava Torah
http://www.ahavatorah.com/
 

    © Copyright UniversTorah.com 2011 - Tous droits réservés à Na'halat Shlomo