Le lendemain
de Roch Hachana, soit le 3 tichri, la communauté juive se souvient de l'assassinat de Guédalia en jeûnant.
Guédalia fils d'Ahikam, fut le gouverneur judéen, placé par Nabuchodonosor, roi de Babylone qui avait détruit le premier Temple en - 586.
Le rôle de Guédalia
était de maintenir la vie juive dans la contrée désolée, mais dans laquelle il restait encore plusieurs milliers de Judéens.Mais un zélote fanatique qui refusait toute compromission avec l'ennemi, assassinat Guédalia. La colère du roi de Babylone ne se fit pas attendre, et les quelques milliers de Judéens qui auraient pu constituer le point de départ d'un nouveau yichouv juif, furent à leur tour massacrés ou exilés.
Les Rabbanim, devant un tel désastre, fixèrent le 3 tichri comme jour de jeûne national.
Le jeûne de Guédalia
est lié au traumatisme de la destruction (hourban) des deux Temples et de Jérusalem. Le choc fut terrible, non seulement à cause des nombreuses victimes (Flavius Joseph évalue à près d'un million, le nombre de Judéens massacrés par les légions de Titus), mais parce que cette catastrophe, et l'exil qui en découla, sapèrent toute la vision du messianisme biblique que l'on avait reçue depuis Abraham. En effet, le message spirituel d'Israël devait obligatoirement émaner du peuple ayant reçu la Torah à partir de la terre des promesses.
L'exil de 70
obligea le judaïsme à se reconstituer en une foi ardente sans terre. La conquête du Livre remplaça la conquête de l'espace, et le juif devenait « Bâtisseur du temps. » Cependant, en orientant ses synagogues vers son pays ancestral, en jeûnant le 3 tichri, le 10 téveth, le 17 tamouz et le 9 av et aux trois autres dates, Israël affirmait dans le drame de sa diaspora, son unité religieuse et nationale. L'on peut comprendre pourquoi paradoxalement le 9 av est appelé moed, jour de fête, « rendez -vous »… avec sa propre identité.