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Au coeur de toutes les questions que nous nous sommes posées en concevant le projet du nouveau Musée national du Judaïsme italien et de la Shoah, se pose celle du rôle d’un musée contemporain au regard de la ville qui l'accueille. Parmi les exemples contemporains les plus intéressants, deux modèles se dessinent : le musée conçu comme un lieu ouvert (par exemple, la Tate Modern de Londres avec son vaste hall où les installations principales sont offertes gratuitement aux visiteurs) ou bien, inversement, le musée comme un lieu protégé et exclusif. La complexité augmente lorsque l'objet du musée est le thème de la Mémoire. Le projet du MEIS implique un questionnement sur la manière d’intervenir à partir de faits historiques. Une certaine confusion sémantique persiste dans ce débat encore vif aujourd'hui. Quels résultats attendre d'un projet qui, malgré ses intentions conservatrices respectueuses, ne demeure qu’une vision possible de l'édifice existant ? Le MEIS, lieu de la ville : Le complexe pénitencier de via Piangipane, construit en 1912 et inutilisé depuis 1992, occupe une zone proche des murs sud-ouest du ghetto et d’éléments racontant l’histoire et la présence de la communauté juive dans la ville. Une position centrale dans le tissu historique de Ferrare, renforcée par le projet de requalification de la Darsena. L'ancien mur d'enceinte devient ainsi un 'diaphragme' perméable. L'édifice s’ouvre et se referme au regard du contexte physique, naturel et historique. Le projet se soustrait à la dichotomie entre objet auto-référentiel et simple contenant aseptique. Cinq volumes symbolisant les cinq livres de la Torah constituent, avec l'édifice C (le seul conservé), le complexe muséal et s'acquittent ainsi de la valeur symbolique de l'œuvre. Le thème du livre est ensuite intégré au projet via des espaces d'exposition simples et flexibles, adaptables à de futurs équipements. Les cinq blocs, suspendus pour permettre une forte perméabilité visuelle au niveau du parc, accueillent les différentes fonctions du musée et rythment l'espace intérieur. Le musée est interprété comme un lieu aux possibilités variables. La référence principale est le théâtre avec ses variations scénographiques. Les voiles porteurs de l'édifice, rappels du rideau de scène, des coulisses, permettent une utilisation libre des espaces d'exposition. Des passages saillants de la Torah, reportés en bas-relief ou avec des lettres extrudées, composent les façades des bâtiments-livre et contrôlent la lumière à l'intérieur. 
L'attitude privilégiée implique une sélection rigide de l'existant en fonction de la qualité des ouvrages et considère la conservation comme un véritable choix. En cohérence avec ce principe, la greffe de l’architecture contemporaine refuse toute attitude d'imitation : c'est en effet l'occasion de reconstruire les équilibres spatiaux nécessaires à la réorganisation du complexe. Aperçu sur l'équipement : Un musée ne se définit pas seulement comme un recueil d'objets, il est également un lieu de communication d’idées, de mémoires, de culture. Une sélection d’objets significatifs, d'oeuvres d'art, de tableaux et de diagrammes servent comme puissants rappels de l'Histoire et du thème du judaïsme. Pour que ce musée soit riche en mémoire historique et en références iconographiques, la scénographie s'appuie sur l'outil multimédia et ses potentialités. Ouverture du chantier prévue en 2013 Surface SHON : 7.922m² Montant des travaux : 30.000.000€ Source : lecourrierdelarchitecte.com |
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