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Centenaire du massacre du « Tritel » à Fez

Mercredi 18 Avril 2012 | 19h42  
 
 
 
 

Le monde juif s’apprête à commémorer le centenaire d’une des pages les plus sombres de l’histoire du judaïsme en terre d’islam – le « Tritel » ou le « pogrome de Fez », qui eut lieu du 17 au 19 avril 1912 (30 nissan 5672).

Au début du XXe siècle, le Maroc fraye la chronique internationale. Convoité par la France qui désire étendre son empire colonial sur l’Afrique du Nord, il excite aussi les ambitions de l’Angleterre et de l’Allemagne et faillit être la cause d’une guerre mondiale.

Profitant de l’instabilité politique interne du pays, la France propose son aide militaire au faible sultan Mouley Hafid qu’elle accule à signer en mars 1912 un traité de protectorat. Cet accord fut perçu comme une trahison de la part du « commandant des fideles » qui vendit aux infidèles une partie du dar al-Islam. Presque immédiatement l’étendard de la guerre sainte fut hissé, mais impuissante devant l’armée française, la colère arabe se déversera sur les boucs émissaires traditionnels de la hargne musulmane, la communauté juive, accusée d’avoir attiré les Français au Maroc.

Au lendemain de la « Mimouna », qui devait marquer une certaine symbiose sociale entre Juifs et musulmans, des hordes déchainées envahirent le quartier juif de la capitale, et pendant trois jours sans répit le pillèrent, le saccagèrent, et en massacrèrent une partie de sa population. Les scènes de barbarie furent effroyables, enfants et vieillards fauchés, femmes et fillettes violées et des enfants kidnappés. Le plus horrifiant fut sans doute la vision apocalyptique de la fuite effrénée des 12 000 habitants du mellah qui cherchèrent refuge dans la ménagerie du sultan ou ils demeurèrent sans toit, dans une misère pitoyable pendant des semaines.


Habitants du mellah qui cherchèrent refuge dans la ménagerie du sultan
La catastrophe ne se mesura pas uniquement en pertes humaines et matérielles. L’incendie du mellah allumé par les Arabes détruisit tout un univers et réduisit en cendres des trésors culturels, des oratoires et des bibliothèques, accumulés au fils des siècles par une des communautés les plus anciennes du monde islamique.

Des photographies bouleversantes du drame furent diffusées dans la presse internationale mobilisant le judaïsme mondial comme au temps de l’Affaire de Damas (1840).




Vue de deux pièces de la ménagerie du sultan dont l'une est occupée
par des lionnes et l'autre par des juifs
Il est significatif que la presse sioniste perçut dans le cataclysme marocain la nécessite impérieuse d’un foyer national juif. Mais, à la différence des pogromes de Kichinev tout récents, le tritel, qui les dépassa peut-être en horreur, n’engendra pas une copieuse production littéraire.

Un regard superficiel donnerait à croire que la tragédie juive de Fès a été oblitérée par les douceurs du Protectorat. Dans l’ouvrage commémoratif que vient de publier aux éditions de l’Institut Ben Zvi, Paul Fenton, professeur à la Sorbonne, montre que la persistance de cette tragédie dans la mémoire collective du judaïsme maghrébin pourrait constituer un des facteurs de l’exode massif des Juifs du Maroc au cours du XXe siècle.

La politique coloniale de la France suscita une confrontation à triple voix, non seulement entre l’Occident chrétien et le Maghreb musulman mais aussi, en raison de ses retombées dramatiques sur la communauté juive, avec le judaïsme nord-africain.

Le recul d’un siècle qui a été témoin de l’extinction des communautés juives du Maghreb, permet d’analyser avec objectivité ce chapitre douloureux de leur histoire. Son étude montre clairement les complicités machiavéliques du pouvoir chérifien et du gouvernement de Paris pour détourner la fureur inévitable de la population musulmane du colonisateur et du sultan. Enfin, ce dernier n’a pas hésité à sacrifier les plus faibles de ses sujets - la minorité juive.

Une soirée commémorative a été consacrée au centenaire du tritel à l’Institut Ben Zvi, le lundi 16 avril, le lendemain a eu lieu une journée de réflexion à l’Université de Bar-Ilan, et le mercredi le Professeur Fenton donnera une conférence en français au Centre de recherche français a Jérusalem. Paul Bernard Fenton, né en 1951 à Londres, est un orientaliste arabisant et hébraïsant contemporain.

Spécialiste de la pensée juive médiévale et de la littérature judéo-arabe, il enseigne depuis 1997 la langue et la littérature hébraïques à l’université de Paris IV-Sorbonne. Il est également considéré comme une autorité dans le domaine des manuscrits de la guéniza du Caire et de l’art juif. Il dirige en outre la collection « Études sur le judaïsme médiéval » de Brill et est aussi membre statutaire du Laboratoire de l’étude des monothéismes (CNRS).

Il est actuellement en détachement en tant que chargé de recherches auprès du Centre de recherches français à Jérusalem (CNRS).

Source : jforum.fr
   


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