Torahs et bibles
, témoignage commun de deux religions soeurs: une exposition présentée depuis début mars au Vatican, présentant 152 documents très anciens et uniques d'Europe et du Moyen Orient, entend le rappeler.
L'"exposition interreligieuse" "Verbum Domini" ("Le Verbe du Seigneur"), organisée à l'initiative du Conseil pontifical de la Culture avec l'appui du pape Benoît XVI, réunit pour la première fois hors des Etats-Unis ces objets rares provenant de la Collection Green, la plus grande collection du monde de documents bibliques rares, et de divers pays.
Sur le fronton de l'aile Charlemagne, située sur un côté de la place Saint-Pierre, une vidéo montrant une course de relais accueille le visiteur: un coureur des temps bibliques passe un rouleau de parchemins bibliques à un autre de la Renaissance. A la fin, c'est un coureur contemporain traversant Rome qui tend le rouleau aux visiteurs.
40.000 manuscrits de la Bible existent dans les langues de l'Antiquité, contre 1.500 pour l'Iliade. Elle a été traduite en 2.400 langues, soit trente fois le nombre de langues dans lesquelles a été édité Shakespeare, souligne cette vidéo, efficace à la façon américaine et parlant d'un "verbe indestructible".
L'entrée dans l'exposition se fait à travers un rideau représentant un parchemin de la Torah de l'époque de l'Inquisition en Espagne.
Joseph Ratzinger a "souhaité une passion renouvelée pour la parole de Dieu", ont expliqué les organisateurs, selon lesquels l'exposition "illustre les racines communes des fois chrétienne et juive".
Les visiteurs peuvent assister à l'impression d'une page de Bible avec une presse à bras de l'époque de Gutenberg.
L'exposition montre des fragments de torahs qui ont été détruits ou endommagés, notamment par les nazis et les régimes communistes au XXème siècle.
Particulièrement terrible est le témoignage de ces deux semelles découpées dans des torahs, trouvées après l'occupation allemande en France et sur lesquelles on peut lire: "Chaussures. Français". Un autre témoignage de l'antisémitisme est un sac de soldat découpé dans une torah.
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Source : Le Parisien