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L'archiviste du ghetto

Jeudi 5 Janvier 2012 | 19h18  
 
 
 
 


Exhumation des archives du ghetto de Varsovie en 1946
© Yad Vashem
Avec la force des grands livres inspirés, Samuel Kassow raconte comment le professeur Ringelblum a préservé les archives secrètes du ghetto de Varsovie, contre la barbarie nazie.

Dans les ruines de l’ancien ghetto de Varsovie, le 18 septembre 1946. Des hommes fouillent les décombres à la recherche d’une mémoire enfouie et tombent sur dix boîtes de tôle, recouvertes d’argile et solidement ficelées. Ce sont les archives clandestines du ghetto de Varsovie. Mais l’enthousiasme s’effondre quand ils entendent le bruit de l’eau dans les boîtes… Elles sont confiées à des experts, et la première livre son secret: les carnets de reportages d’Eliyahu Gutkowski dans lesquels ressurgit le quotidien du ghetto.

Ce trésor dissimulé dans le sous-sol du 68 de la rue Nowolipki (1), nous le devons à un homme, Emmanuel Ringelblum (1900-1944), et à son obstination contre la détermination des nazis à effacer toute trace de la vie juive. C’est son histoire qui nous est racontée dans ce livre à l’intensité dramatique constante. Samuel D. Kassow nous donne tous les détails du destin hors norme de l’archiviste clandestin du ghetto qui a conçu le projet Oyneg Shabes, «Joie du sabbat» en hébreu, pour que subsiste par-delà la mort la vie d’un monde.

Dans ces boîtes attaquées par la moisissure et l’humidité, il y avait un peu plus que des preuves, il y avait tout un peuple. Un peu comme les rouleaux de Qumrân révélèrent le Livre d’Isaïe et la spiritualité des Esséniens, les boîtes du ghetto de Varsovie firent renaître une communauté, une culture et une langue exterminées.


E. Ringelbaum (1900-1944)
©Yad Vashem
Kassow nous explique comment ce professeur de lycée a pu mettre au point ces archives, comment s’organisait la communauté juive, comment on pouvait savoir ce qui se passait dans ces ghettos, comment ils communiquaient avec l’extérieur, comment tous ces gens qui se savaient condamnés à mort finirent par comprendre l’importance pour eux de sauvegarder leur postérité, d’expliquer comment ils s’étaient organisés avec les communautés d’immeubles et les soupes populaires pour combattre la faim.

Ce document exceptionnel prend la forme d’une réflexion sur l’histoire, sur la mémoire, sur la manière dont elles se fabriquent, sur l’idée que l’histoire est une entreprise collective. Avec son projet des archives d’Oyneg Shabes, Emmanuel Ringelblum veut faire rentrer dans l’histoire ceux qu’on voulait effacer. Il lui fallait donc préserver les témoignages de ce qui s’était passé dans le ghetto car il savait qu’il n’y aurait plus personne pour le dire. Ringelblum et son armée dérisoire de sociologues, d’éducateurs, d’écrivains et de poètes a finalement vaincu l’oubli, mensonge ultime de la barbarie nazie.

Son projet Oyneg Shabes consistait à jeter une pierre sous la fameuse roue de l’histoire décrite par Marx. Pour provoquer un choc, une secousse. Derrière cette pierre il y avait des vies écrasées, des gens brisés, des destins assassinés. Pour cette raison, Emmanuel Ringelblum avait plus que jamais besoin d’histoire et non d’une explication mythique de ce qui venait de se passer.

Il devançait en cela l’opinion du grand historien du judaïsme Yosef Hayim Yerushalmi (1932-2009), qui contestait l’idée émise par Hannah Arendt sur l’absence d’expérience et de traditions politiques chez les juifs. «Rien, dans l’expérience historique des juifs, ne les avait préparés intellectuellement et psychologiquement à ce qui s’abattit sur eux de 1940 à 1945. Les gouvernants s’étaient révélés capables d’opprimer les juifs de manières diverses, mais jamais la destruction n’avait été décidée d’en haut.»

Sur ce point Ringelblum évolue, notamment sur la résistance juive qu’il trouve inexistante avant de considérer combien elle fut difficile. Il finit par admettre que le souvenir pouvait être une forme élémentaire de résistance. D’août 1943 à sa mort en mars 1944, Ringelblum se cacha dans une planque hors du ghetto baptisée «Krysia». A la suite d’une dénonciation, la cachette est investie par les Allemands et la police polonaise. Quelques jours avant son arrestation, Ringelblum souhaitait que l’on prenne soin de son pactole.

En décembre 1950, toujours dans la cave du 68 de la rue Nowolipki, on retrouva deux bidons de lait. Dans l’un deux se trouvait un document en polonais sur la vie du ghetto. On sait que Ringelblum avait enfoui un troisième lot dans une autre cave, au 34 de la rue Swietojerska, où se dresse aujourd’hui l’ambassade de Chine à Varsovie. A ce jour, malgré une fouille autorisée en 2003, le troisième bidon reste introuvable.

Source : nouvelobs.com
   


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