Ce n’est pas exactement de cette façon
que le rabbin Yossef Hamadi avait imaginé son alyah… En effet, lorsqu’il a quitté le Yémen voilà trois semaines en compagnie de 22 autres coreligionnaires, il n’avait pas pensé une seule seconde qu’à son arrivée en Terre d’Israël il allait devoir affronter d’énormes problèmes de frais de douane à cause du Séfèr Torah qu’il transportait…
Le journaliste Itamar Eichner, qui a révélé cette affaire, raconte que le rav Hamadi a quitté son pays d’origine à cause des difficultés qu’y rencontrent les Juifs dans la vie quotidienne. Et en partant de là-bas, il a donc pris avec lui un Séfer Torah écrit il y a dix ans au Yémen : « Il est impossible d’abandonner un Séfèr Torah car il aurait été très certainement brûlé par des voyous !, explique-t-il.
Mais à son arrivée à l’aéroport Ben Gourion, il a été interpellé par les douaniers qui ont découvert dans ses bagages ce Séfèr Torah pour lequel ils ont exigé une taxe de quelque 7 200 shekels ! Le précieux objet lui a alors été confisqué jusqu’à ce que des « autorisations spéciales » soient fournies par l’administration compétente, à savoir celle du ministère de l’Industrie, du commerce et du travail.
Le rav Hamadi a bien tenté de faire fléchir les agents de la douane en invoquant le fait qu’il souhaitait s’en servir pour le jour de Ticha béAv, mais toutes ses tentatives ont été vaines ! Le ministère a alors donné son autorisation de dédouaner le fameux colis, mais il fallait qu’auparavant le rav Hamadi s’acquitte de la totalité de ces énormes frais de douane. « Il y a encore trois autres rouleaux de Torah au Yémen que nous voudrions apporter en Israël, déclare le rav, mais avec des complications bureaucratiques et financières de ce genre, peut-être nous verrons-nous contraints de les laisser au Yémen… ».
Les fonctionnaires des douanes ont répondu à tout cela en disant avoir traité l’affaire avec une « grande délicatesse », en essayant d’aider le rav dans ses démarches auprès du ministère afin d’obtenir les exemptions fiscales requises et importer sans taxe ce Séfèr Torah dans le pays : « Dès que les taxes seront payées, a précisé un chef du Département des douanes, nous libèrerons le colis. C’est le règlement. Il est impossible d’apporter un Séfèr Torah dans le pays sans taxes ni permis d’importation ».