La municipalité de Jérusalem a récemment organisé
un « salon de l’Emploi » pour les orthodoxes. Or, les organisateurs eux-mêmes ont été surpris par son succès : dès le matin, 2 500 femmes se pressaient au Binyanei Ha’ouma, suivies d’environ 1 500 hommes l’après-midi.
Cette affluence apporte un démenti cinglant à tous ceux qui prétendent que les ‘Harédim ne « veulent pas travailler ». Au contraire : les orthodoxes, comme tout le monde, veulent nourrir leur famille honorablement. Car la véritable question est de savoir si l’État et le monde des affaires font assez pour permettre aux ‘Harédim qui veulent rejoindre le monde du travail de le faire effectivement…
Lors de la dernière décennie, deux explications ont été avancées pour tenter d’analyse et de comprendre les difficultés rencontrées par le secteur orthodoxe à intégrer le monde du travail. L’opinion dominante est qu’ils n’ont pas la formation appropriée ; mais cet avis repose sur le fait les employeurs seraient prêts à offrir aux ‘Harédim des emplois adaptés à leur mode de vie « s’ils étaient suffisamment qualifiés ».
La seconde opinion estime que la barrière principale à leur emploi est tout simplement la pénurie de postes de travail, et en particulier d’emplois adaptés à leur mode de vie. Cet argument reconnaît que ce secteur ne bénéficie pas de chances équitables par rapport au reste de la population israélienne pour intégrer le monde du travail.
Or, il n’existe pas de remède miracle à cette situation ! L’argument relatif à la nécessité d’une « formation appropriée » ne tient pas compte des préférences des ‘Harédim dans la recherche d’un emploi : il tient en effet pour acquis qu’en l’absence d’autre choix, les orthodoxes accepteraient un poste dans un lieu de travail non conforme à leur conception du monde.
Mais cette hypothèse est erronée ! Le dernier « salon de l’Emploi » de Jérusalem a servi à cet égard de laboratoire pour bien déterminer quel est l’obstacle le plus important pour résoudre ce problème. Le thème même de ce salon était en effet « l’intégration des ‘Harédim dans le marché du travail », et il a justement attiré quelque 4 000 personnes… alors que 500 emplois seulement étaient effectivement proposés sur Jérusalem !
En d’autres termes, pour ce qui est de Jérusalem uniquement, on comptait en moyenne huit candidats par poste offert… Ceux qui veulent sincèrement aider à intégrer les orthodoxes sur le marché du travail doivent par conséquent revoir leurs hypothèses fallacieuses concernant leurs prétendues « carences en formation » et leur « absence de qualification » : la principale barrière à leur emploi est bel et bien le manque drastique de postes appropriés.
Par Benny Pfefferman directeur du Département de recherches au ministère de l’Industrie, du Commerce et du Travail et Assaf Malchi, conseiller du ministre pour l’emploi des ‘Harédim.
Source : Hamodia