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Mouvement des tentes : Mais où sont passés les « religieux » ?

Lundi 22 Aout 2011 | 08h00  
 
 
 
 

Depuis de nombreuses années, le monde orthodoxe dénonce la pénurie du logement en Israël. Et pourtant lorsque la rue israélienne s'éveille enfin, il choisit de rester, dans l'ensemble, silencieux. Où sont donc passés les 'harédim ?

Pour un deux pièces à Bne Brak, Shlomi Stern paie un loyer de 3 400 shekels par mois. 4 000 shekels, taxe municipale (arnona) et frais d'entretien (vaad baït) compris. Alors, depuis presque trois semaines, Shlomi a élu domicile rue Rothschild, au cœur de Tel-Aviv, tente n°36. Il a rejoint le mouvement social contre les prix du logement et le coût de la vie.

La présence de Shlomi a attiré les curieux et les caméras de télévision. La presse israélienne s'en est même réjouie un bref instant, histoire d'annoncer que les 'Harédim s'étaient ralliés à la déferlante sociale qui rassemble les Israéliens. Finalement, ce ne fut là qu'un titre éphémère. Shlomi le reconnaît lui-même : « Je travaille, je porte des chemises de couleurs, je suis un 'Harédi moderne.

Mais je suis là pour faire entendre la voix de ceux qui ne participent pas aux manifestations ». Comme lui, ils sont une poignée, kippa noire sur la tête, à Tel-Aviv ou Jérusalem. Bien loin des foules qui répondent automatiquement aux appels des rabbanim, et des dizaines de milliers d'orthodoxes qui savent se mobiliser lorsque la cause le dicte. Pourquoi donc le monde 'harédi semble passer à côté de cette protestation populaire avec laquelle il aurait pourtant de bonnes raisons de s'identifier ?

1- Le public ‘harédi ressent-il le malaise social ?
Yossef, Ra’héli et leurs cinq enfants vivent dans un minuscule trois pièces au quatrième étage sans ascenseur dans le quartier de Mékor Baruch à Jérusalem. Loyer : 3 000 shekels. Or Yossef étudie dans un kollel (avre'h). Il gagne 2 000 shekels par mois. Ra’héli, qui possède une licence de conseillère en éducation, a fait le choix de ne pas travailler. « Même si je travaille, je gagne moins que ce que je dois payer pour le gan de mes deux dernières », explique-t-elle. Alors elle reste à la maison. Les trois grands sont eux scolarisés ce qui coûte au foyer quelque 800 shekels par mois. Ra’héli achète les fruits et légumes dans un gma'h (organisme de bienfaisance) et reçoit les vêtements de ses voisines. Yossef et Ra’héli n'ont pas de voiture. Ils ne sortent presque jamais de leur quartier. Pas de télévision, pas de vêtements de marques, pas de visite au centre commercial.

Mais même s'ils souffrent au quotidien des prix du logement et du coût de la vie, ils ne descendront pas dans la rue pour le clamer : « Je ne crois ni à la politique ni aux mouvements sociaux », dit Ra’héli. « C'est Hachem qui décide de la part de chacun. Nous prions pour avoir la bra'ha (bénédiction), et nous voyons des miracles se produire. Nous nous contentons de ce qu'Il nous donne et Le remercions. Nous sommes mariés depuis 9 ans et nous ne voyons pas comment accéder à un logement décent. Mais même ceux qui travaillent n'y parviennent pas. »

2- Il y a aussi une classe moyenne 'harédit
Yossef et Ra’héli ont fait un choix de vie modeste, dans le chemin de la Torah et de la émouna. Mais il y a aussi une classe moyenne 'harédit composée de familles dont les deux parents ont fait des études supérieures et travaillent, sans pour autant boucler leur budget mensuel.

C'est le cas de David, journaliste pour un important journal 'harédi. Sa femme Léa est puéricultrice. À eux deux, ils gagnent 11 000 shekels par mois. Comme l'un des jeunes couples du campement de Rothschild. David et Léa vivent dans un T4 à Elad une ville orthodoxe près de Péta’h Tikva. Loyer : 4 500 shekels par mois. La scolarité de leurs trois enfants leur coûte 1 350 shekels par mois. À cela, il faut rajouter 3 000 shekels de nourriture. 2 000 pour la voiture. Impossible de faire des économies et d'acheter un appartement. Et pourtant David ne va pas manifester, il est même contre le mouvement : « il ne s'agit pas réellement d'un mouvement social, mais d'un mouvement politique, explique David.

Sur le devant de la scène, les manifestants demandent de la justice sociale, des logements abordables, une vie moins chère… Mais dans les coulisses, l'extrême gauche est aux commandes de cette révolte dont l'unique but est de faire tomber Nétanyaou. La preuve : ils refusent toutes les solutions que propose le gouvernement. Il y a un problème de logement. Il y a de vrais problèmes et le public 'harédi le sait mieux que quiconque.

Cela fait des années que la rue orthodoxe parle de la pénurie du logement. Mais elle ne peut se rallier à un mouvement politique. Même si la plupart des personnes qui ont rejoint le mouvement l'ont fait pour exprimer une détresse sociale réelle, au bout du compte ce sont les leaders du mouvement qui fixent le ton, les conditions, et qui négocient avec le gouvernement. Ils se servent de la voix de la rue et des problèmes sociaux à des fins politiques. »

À Élad, des tentes ont été plantées, et retirées aussitôt. Des représentants du Chas ont prié les manifestants de ne pas prêter leur voix à un mouvement dont le but serait, semble-t-il, de faire chuter le gouvernement. Et les manifestants ont sagement plié bagage.

3- Les 'harédim ont-ils été invités ?
Même s'il le voulait le public 'harédi ne pourrait pas véritablement se joindre au mouvement. Les lois de la tsniout (pudeur) ne le permettent pas, le calendrier juif non plus. Manifestations qui commencent dès la sortie du Chabbat, hommes et femmes ensemble dans la foule, tours de chant durant les trois semaines précédant Ticha bé Av… Indirectement, les orthodoxes ont eu l'impression qu'ils n'étaient pas conviés à cette protestation sociale.

Pire, le public 'harédi a même été au cours des dernières semaines, plusieurs fois la cible des manifestants. « Ce sont des parasites qui vivent aux crochets des contribuables et bénéficient d'aides plus importantes que le reste de la population ", ont osé affirmer certains commentateurs avant de poursuivre : « Avec les ministères de l'Intérieur et du Logement aux mains du Chas, les 'Harédim n'ont rien à craindre. On leur construit des maisons à bas prix ».

Des arguments que David réfute. « Le public 'harédi achète des maisons moins chères parce qu'il accepte de s'éloigner des grandes villes et est prêt à s'installer dans des villes telles qu'Elad, Tel Tsion, Harich, Bétar Ilit, Modiin Ilit. Ce sont des villes qui ne disposent de quasiment aucune infrastructure, aucun moyen de transport. Alors au lieu de payer 1 million et demi de shekels pour un appartement au cœur de Bné-Brak, un jeune couple achète un trois-pièces en périphérie pour 500 000 shekels. Quand le gouvernement propose aujourd'hui aux Israéliens de quitter Tel-Aviv pour la périphérie, ils refusent, car ils ne veulent pas vivre dans des villes-dortoirs. »

Mais depuis le gel de la construction en Judée et Samarie, le public 'harédi connaît une pénurie du logement. Les prix ont augmenté de façon drastique et même la périphérie est devenue inaccessible. Si les jeunes couples non religieux retournent vivre chez leurs parents, les jeunes couples 'harédim vivent dans des garages, sans fenêtres. Le problème est le même pour tous.

Sauf que les initiateurs du mouvement ne voient pas les choses de cette façon. Ils exigent du gouvernement qu'il modifie les critères en vue de l'acquisition de logements à bas prix, afin que le public 'harédi ne soit plus avantagé. L'un des critères d'attribution pourrait être l'obligation de servir dans Tsahal. Comme si finalement, la révolution sociale devra se faire sur le compte des ‘Harédim….

Source : Hamodia
   


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