Une étude réalisée dans un township sud africain,
confirme que l’ablation du prépuce peut aider à réduire l’épidémie du sida.
La circoncision aide véritablement à stopper la transmission du VIH. Bertrand Auvert, professeur de santé publique à Versailles a rendu ses résultats à Rome hier, mercredi, alors que la conférence internationale sur le sida touchait à sa fin. L’étude révèle qu’il y a 76 % d’infection en moins chez les hommes circoncis. Si 50 % des hommes d’ Orange Farm n’avaient pas été circoncis, le taux des nouveaux cas d’infection aurait été de 58% plus élevé.
A l’origine de l’étude, une hypothèse communément admise : l'effet protecteur de la circoncision sont dues à la présence des cellules de Langerhans sur la surface interne du prépuce. Celles-ci sont facilement infectées par le virus.
Plusieurs études menées dans des pays d’Afrique avaient déjà démontré que la circoncision diminuait le risque de contagion de 60 % pour un homme. Aidé par l’Agence française des recherches sur le sida (ANRS), le chercheur a décidé de monter une campagne d’ablation du prépuce pour confirmer la théorie.
Bertrand Auvert a commencé son programme en 2008 dans une banlieue populaire sud africaine près de Johannesburg : Orange Farm. Près de 20 % de la population du township serait touchée par le virus du sida. Cela représenterait 40 % des hommes âgés entre 35 et 39 ans et 45 % des femmes issues de la même tranche d’âge selon l’AFP.
Vingt mille personnes, soit un homme sur deux, répondent à l’appel du professeur Auvert. Deux groupes sont constitués : hommes circoncis d’un côté, hommes non circoncis de l’autre.
"C'est la première fois qu'une étude au niveau mondial montre qu'un programme de prévention entre adultes hétérosexuels marche dans le monde réel", s'est réjoui le chercheur.
Enthousiasmé par les résultats de son programme, M. Auvert a déclaré a l’AFP que la circoncision n'intervenait qu'une fois dans la vie, était peu coûteuse (40 euros), et était "de plus en plus acceptée socialement".
Après l’annonce de ces résultats, de nombreux chercheurs ont insisté sur le fait que la circoncision devait être "complémentaire d'un autre moyen de prévention".
Source : metrofrance.com