Cela fait huit ans que Jérusalem n’a pas de Grand-Rabbins
à sa tête. Depuis le décès du Rav Shalom Messas zatzal et du Rav Itsh’ak Kolitz zatzal, la capitale d’Israël n’avait plus de chefs spirituels du fait des « guerres de religion » que se livrent les divers courants religieux de la ville : orthodoxie ashkénaze, orthodoxie séfarade et sionistes-religieux.
Plusieurs tentatives ont été faites pour entamer un processus d’élection mais en vain.
Le nouveau maire de Jérusalem, Nir Barkat, n’a jamais caché son souhait de voir nommer un Grand-Rabbin sioniste, et il s’implique pleinement dans cette mission, malgré le fait que d’un point de vue démographique, la population orthodoxe – ashkénazes et séfarades confondus – est majoritaire. Mais le maire, la population traditionnaliste et les sionistes religieux aussi voudraient éviter une mainmise absolue de l’orthodoxie sur la vie religieuse de Jérusalem.
Le candidat de l’orthodoxie séfarade est le Rav Itshak Yossef, fils du Rav Ovadia, le candidat sioniste-religieux est le Rav Aryeh Stern, directeur de l’Institut de la Halakha à la Yeshiva « Merkaz Harav », mais aucun candidat n’a pour le moment été trouvé au sein du courant orthodoxe ashkénaze, sans doute en raison des dissensions entre les courants h’assidique et lituanien.
Le nom des Rabbanim David Grossman et Yossef Efrati est cité. Le corps électoral du Grand-Rabbin de Jérusalem est formé de 38 membres, dont 14 représentent différentes synagogues de la ville, 6 membres du ministère des Cultes et 18 membres du Conseil municipal.
Selon l’hebdomadaire orthodoxe « Kehila », le maire de Jérusalem aurait conclu un « deal » avec le ministre des Cultes, Itshak Mergui (Shass) selon lequel le candidat séfarade (Rav Itsha’k Yossef) serait nommé Grand-Rabbin séfarade, et le Rav Aryeh Stern serait nommé Grand-rabbin ashkénaze.
Selon cet accord, trois délégués sur les six du ministère des Cultes seraient désignés en accord avec Nir Barkat, et un tiers des 18 représentants des synagogues seraient des délégués de synagogues séfarades.
Comme la majorité du Conseil municipal désire un Grand-Rabbin sioniste, le calcul est vite fait, et l’accord conclu vise à satisfaire à la fois le désir de Shass et celui du maire, et avec lui l’importante population sioniste-religieuse de Jérusalem, qui n’a jamais eu l’honneur d’être représentée dans ces hautes instances.
Cet accord risque par contre d’amplifier encore davantage les tensions qui existent (hélas) entre les orthodoxes ashkénazes – qui vont se sentir doublés et floués – et les orthodoxes séfarades.
Il y aura bientôt de la lecture sur les murs de Mea-Shearim…
Source : Actu.co.il