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Le Nom de Moché Rabbénou

Dimanche 23 Octobre 2011 | 07h58   Vue : 1029 fois
 
 
 
 


Nombreux sont les commentateurs qui évoquent le comportement de la génération qui a vécu en Egypte. L'image générale qui en ressort est celle d'un peuple qui s'est détourné de la voie de ses ancêtres.

Nos Sages nous enseignent que même la circoncision avait été abandonnée, et Moché a dû l'imposer à la population avant l'Exode. Toutefois, nos sages nous précisent que certains aspects de la tradition étaient restés intacts: les Juifs avaient conservé leur tenue vestimentaire, leur nom et leur langue. Pourtant, il est fascinant de noter que Moché lui-même, "le libérateur" en personne, semble être déficient dans ces domaines.


1. Le nom de Moché


Moché est né au sein d'une famille appartenant à la tribu de Lévi. En ce temps-là, Pharaon avait décrété que tous les nouveau-nés mâles juifs soient jetés dans le Nil.

La mère de Moché, Yokheved, déposa sur le Nil son nouveau-né dans un panier (Téva en hébreu, le même mot qui est utilisé pour désigner l'arche qui a sauvé Noé du déluge). Ce panier arriva finalement jusqu'à la fille de Pharaon. Elle l'adopta et l'appela Moché. Ainsi, Moché, n'était pas son nom hébreu. L'enfant grandit, elle l'amena à la fille de Pharaon, il fut pour elle comme un fils, elle le nomma Moché et dit: "car de l'eau je l'ai tiré." [Exode 2:10] Lorsque la fille de Pharaon nomma Moché, qu'essayait-elle de transmettre? Pour en comprendre la signification profonde, nous devons d'abord comprendre qui était cette femme et, à cet égard, qui était son père. Dans le Livre d'Ézéchiel le passage suivant apparaît: Prononce ces paroles: Ainsi parle D-ieu: "Voici, je m'en prends à toi, Pharaon, roi d'Egypte, grand crocodile couché au milieu de tes fleuves, toi qui dis: "La rivière (le Nil) est mienne, car je l'ai créée." [Ézéchiel 29:3]

Pharaon croyait qu'il était le dieu du Nil, qu'il avait créé le Nil.

Cette précision nous permet de comprendre pourquoi les enfants ont été jetés dans le Nil. Quand les sages-femmes ont refusé de tuer les nouveau-nés garçons, Pharaon leur a alors ordonné de les jeter dans l'eau.

Il leur dit: "jetez les enfants dans le Nil et le dieu du Nil décidera qui vivra et qui mourra", comme si les sages-femmes n'accomplissaient pas par cet acte un crime. Cette analyse nous permet également de comprendre un des enjeux de la première plaie: "le sang".

Transformer le Nil en sang était un acte de guerre, perçu par les Egyptiens comme si leur dieu avait été poignardé. Non seulement, Pharaon pensait qu'il était le dieu du Nil, mais en plus, il nomma sa fille Batya, "fille de dieu".


2. Le fils du Nil


Batya, en nommant Moché, accomplissait un acte dont la signification théologique avait également des implications politiques. Elle prétendait que le Nil avait donné naissance à son fils.

Bien sûr, elle savait qu'une Hébreu avait donné naissance à cet enfant, mais le dieu du Nil l'avait épargné. Pour les Egyptiens, jeter les enfants dans le Nil n'était pas considéré comme un meurtre, mais comme une sorte de jugement. Pour Batya, voir cet enfant vivant, dans un panier flottant sur le Nil, avait une signification théologique. Il était désigné comme "le fils du Nil". Ce nom faisait de lui le futur Pharaon, ou du moins lui réservait une place au sein du panthéon des dieux égyptiens.

Ainsi, Moché a non seulement un nom égyptien, mais son nom est imprégné de connotations idolâtres. Quelle ironie de constater que les Egyptiens considéraient comme un dieu celui qui allait être le sauveur du peuple Juif!

Cet éclairage accroît l'admiration que l'on a pour Moché, car maintenant on comprend ce que signifiait pour lui, quitter le palais pour "aller à la rencontre de ses frères". Lorsque Moché est intervenu et a tué l'Egyptien, il renonçait de facto à la vie princière qui lui était destinée. L'acte héroïque de Moché - qui trouve son origine spirituelle chez son arrière-grand-père Lévi - était un acte d'abnégation pour le bien d'un frère Juif. En tuant l'Egyptien, Moché perd son rôle dans la société égyptienne: on ne le verra plus comme un dieu, mais seulement comme un Juif, et ses chances d'accéder un jour au trône s'envolent. Ce sacrifice de soi fut la première étape qui lui permit de revêtir "le manteau" de dirigeant du peuple juif, et ce, à son insu, car bien sûr Moché agissait sans aucune arrière-pensée.


3. Les vêtements de Moché


Quand Moché s'enfuit d'Egypte et fait route vers Midiane, il est appelé "Ish Mitzri", "un homme égyptien."

Pourquoi Moché était-il qualifié "d'égyptien"? Le Midrash pose cette question: Moché était-il Egyptien? En fait, ses vêtements étaient égyptiens, mais lui, était Hébreu (Midrash Rabba 1:32).

Comme nous l'avons indiqué, les Juifs avaient gardé une tenue vestimentaire qui les distinguait des Egyptiens. Ce mérite d'avoir préservé cette tradition a contribué à leur libération. Là aussi, Moché est déficient.


4. Le language de Moché



La Torah nous dit que Moché avait une difficulté d'élocution: " Je ne suis pas un homme de discours... car j'ai la bouche lourde et la langue lourde [Exode 4:10].

Plus tard, Moché se décrit comme "vaani 'aral séfataïm" - "je suis incirconcis des lèvres." [Exode 6:12 et 6:30]. Si nous accordons au mot 'aral son sens littéral (incirconcis), Moché ne se considèrerait pas comme un représentant légitime du peuple juif car sa langue n'était pas "circoncise". En d'autres termes, Moché serait trop "Egyptien" pour représenter les Juifs.

Si en effet, les Juifs avaient été sauvés parce qu'ils avaient conservé ces trois pratiques (leurs noms, leurs vêtements et leur langue), Moché semblait alors être un libérateur peu approprié. Pourquoi alors Moché a-t-il été choisi? Comme nous l'avons vu, la réaction de Moché lorsqu'il a vu son frère Juif opprimé, montre qu'il possédait indéniablement les qualités d'un dirigeant. Le dirigeant idéal, selon la tradition juive, n'est pas un individu qui désire assujettir les autres, mais plutôt un individu qui désire se sacrifier pour les autres. Moché était le plus modeste des hommes et il est devenu le plus grand dirigeant et enseignant que notre peuple a connu. Malgré son éducation dans le palais de Pharaon, Moché a rejeté le rôle qu'il pouvait tenir au sein de la société égyptienne, tout comme la culture et les croyances de l'Egypte. En effet, après avoir quitté l'Egypte, le Texte nous dit: " Et Moché était le berger du troupeau de son beau-père" (Exode 3:1).

Cette précision apparemment anodine prend toute son importance si nous nous rappelons l'épisode des retrouvailles entre Joseph et ses frères. Quand les frères de Joseph descendent en Egypte, Joseph les avertit de prendre toutes les précautions lorsque Pharaon leur demandera quel est leur métier: " Car tout berger est considéré comme une abomination en Egypte." [Genèse 46:34] Moché devient berger, l'occupation la plus détestable dans le système des valeurs de l'Egypte. C'est à ce moment-là que D-ieu se révèle à Moché pour la première fois, au "buisson ardent". Le rejet de la vie égyptienne est ce qui, apparemment, a permis la Révélation Divine.


5. L'intégrité spirituelle de Moché


On peut commencer à comprendre pourquoi Moché méritait d'être le libérateur. Il possédait une intégrité spirituelle exceptionnelle.

D'où Moché a-t-il puisé cette force qui va bouleverser sa vie? Qu'est-ce qui a poussé Moché à entamer une quête spirituelle, une odyssée au cours de laquelle il renoncerait au trône d'Egypte pour s'engager dans un combat aux côtés d'esclaves? Comment a-t-il pu passer du simple berger au vainqueur de l'empire égyptien? Moché possédait le 'Hessed, "la bonté" d'Abraham, la Guévoura, "la force" d'Isaac et le Emète, "la vérité" de Jacob. Ces aspects du caractère de Moché se sont exprimés dans sa réaction lorsqu'il a vu cet esclave Juif maltraité par l'Egyptien. Moché a ressenti du 'Hessed (Bonté, peine) envers la victime. Il a fait preuve de Force en renonçant à des considérations personnelles et en s'impliquant dans la dispute. Et enfin, Moché a montré qu'il était aussi empreint de Vérité en discernant immédiatement quel côté avait raison.

Moché méritait sans nul doute son rôle de leader, mais une autre question se pose: pourquoi D-ieu a-t-il choisi comme libérateur, un juif ayant grandi dans le palais de Pharaon? Pour que la Délivrance ait lieu, il fallait précisément une personne comme Moché! On peut apprendre de là une puissante leçon quant à la nature de l'Exode. Si D-ieu voulait que les juifs quittent l'Egypte, Il aurait pu le réaliser très facilement. Sa seule volonté aurait suffi. Pourquoi passer par tout le processus des plaies et des négociations avec Pharaon?


6. Message pour les juifs et les égyptiens



L'objectif semblait double. Ce processus était nécessaire et pour les Juifs et pour les Egyptiens. Après avoir passé tant d'années en Egypte, les croyances des Egyptiens avaient fait des ravages dans la communauté juive. Quelle meilleure façon de montrer l'ineptie du système de croyance égyptien que de faire en sorte qu'un de leurs "dieux" s'avère être un Juif? Pour les Juifs, cela éradiquerait toute éventuelle foi naissante en la mythologie égyptienne.

Bien sûr, certains Juifs avaient du mal à rejeter totalement ces influences, comme cela a pu se vérifier par la faute du veau d'or. Mais pour la plupart des juifs le message était clair et fort. Alors que Moché considère ne pas mériter prendre la direction du peuple Juif, la réponse de D-ieu est: personne n'est plus méritant que Moché et tout particulièrement compte tenu de ses "défauts"! Par ailleurs, le message était aussi important pour les Egyptiens; ils avaient eux aussi besoin de savoir que leur religion était fausse. Quel meilleur enseignant que Moché, leur "porte-drapeau"? Il fut un temps, où il s'habillait comme eux, parlait comme eux et ils étaient même prêts à l'adorer.

Ce thème d'instruire les Egyptiens quant à l'unicité de D-ieu et au rôle du peuple juif, apparaît dans la Haftara Vaéra, où il est dit qu'un jour, toutes les nations du monde reconnaîtront D-ieu. La Libération qui a eu lieu en Egypte, et qui sert de prototype à la délivrance de la fin des temps, avait des objectifs universels: elle n'illustre pas seulement le départ des juifs de cette terre étrangère, mais symbolise aussi le puissant combat théologique mené contre la plus grande civilisation de l'époque. Quand la délivrance finale viendra, elle ne concernera pas que le peuple juif. Ce sera le plus grand événement de l'histoire du monde, qui convaincra tous les peuples de La Terre de leur erreur.

Ces propos ont été recueillis à l'occasion d'une des conférences du Rav Ari Kahn, un disciple de Rav Yossef Dov Soloveitchik, qui se consacre actuellement à l'enseignement à Aish HaTora. Il donne fréquemment des conférences aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne et en Afrique du Sud pour le compte de cette université et d'Aish HaTora.





   


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