BOBIGNY (AFP).
Le président de la SNCF Guillaume Pépy et le maire de Bobigny ont inauguré une exposition vendredi à l’ancienne gare de cette ville, d’où sont partis en 1943 et 1944 plus de 20.000 juifs vers les camps d’extermination.
Cette exposition permanente, intitulée “Bobigny, une gare entre Drancy et Auschwitz”, “transforme ce site ferroviaire en un lieu de mémoire et d’éducation”, a déclaré M. Pépy, lors de l’inauguration, qui a eu lieu pour la Journée en mémoire de la Shoah. “Ce lieu est porteur d’émotion”, a-t-il dit.
Il y a un an, alors qu’il cédait le terrain de la gare à la ville de Bobigny, il avait exprimé “la profonde douleur et les regrets de la SNCF pour les conséquences des actes de la SNCF de l’époque”.
“Dans toute l’Europe, le train fut un rouage de la machine de destruction nazie. Cela nous donne une responsabilité particulière dans le devoir de mémoire”, a dit vendredi M. Pépy à des journalistes.
Il a répété “l’engagement” de la SNCF à oeuvrer “pour la transparence”, “pour la Mémoire” et “pour l’Histoire en poursuivant le travail de compréhension historique de cette période”.
Le maire de Bobigny Catherine Peyge (PCF) a indiqué que l’ancienne gare deviendrait “un jardin de la mémoire”.
En 1943 et 1944, 21 convois transportant 22.407 personnes internées dans le camp voisin de Drancy ont quitté la gare de marchandises de Bobigny pour les camps de la mort. Au total, 74.000 juifs ont été déportés de France.
Longtemps occupée par un ferrailleur, cette gare désaffectée de la ligne de grande ceinture a failli être démolie dans les années 1980. Elle a été classée en 2005.
Parmi les quelque 150 personnes présentes à l’inauguration, se trouvait Serge Klarsfeld, fondateur de l’Association des fils et filles de déportés juifs de France. Son père fut déporté en 1943 à Auschwitz depuis cette gare.
“C’est un haut lieu de la souffrance des juifs dans la déportation. (…) Un peu de moi est parti aussi d’ici”, a-t-il dit.