Selon le quotidien Al Qods Al Arabi, Israël aurait des contacts secrets avec l’opposition syrienne en vue de procéder à des recherches des restes d’Eli Cohen, l’espion israélien exécuté à Damas en 1965.

Si ces entretiens étaient avérés, comme l’affirme le média panarabe, ils porteraient également sur la sécurisation de la frontière israélo-syrienne; mais l’essentiel pour Israël serait de retrouver la dépouille d’Eli Cohen. Selon Al Qods Al-Arabi, les discussions, appuyées par la Jordanie, envisageraient les conditions d’une intervention militaire. Pour des opposants jordaniens, “plusieurs tribus jordaniennes auraient averti que des secrets se déroulent entre Israël et des dirigeants dissidents de la rébellion syrienne, avec le soutien de cercles jordaniens”.

La Jordanie serait informée de ces contacts “qui veulent préparer une intervention américano sioniste pour protéger l’occupation israélienne du Golan”. Eli Cohen a été probablement le plus grand espion d’Israël, parvenant à s’infiltrer jusqu’aux plus hauts niveaux de l’état syrien avant d’être démasqué puis pendu.

En 1962, Cohen arrivait en Syrie, sous l’identité de Kamel Amin Thaabet, un syrien rentrant au pays après des années d’exil en Argentine.

De 1961 à 1962, Cohen “Thhabet”, s’était soigneusement mêlé à la communauté syrienne et à ses leaders, notamment à Buenos Aires (Eli Cohen est issu d’une famille de juifs syriens d’Alep, qui a émigré en Egypte lorsque le jeune Eli a eu 7 ans). Dès son arrivée à Damas en 1962, Cohen lance plusieurs entreprises vite florissantes, dont une agence de voyages, le propulsant au sein de l’élite de la capitale où il tisse des “amitiés” solides. Dès ce moment, au cours des cinq années suivantes, il transmet à son officier traitant en Israël des informations qui s’avèreront décisives lors de la victoire de la guerre des Six jours.

Impliqué au sein du parti Baas, il devient proche d’Hafez El Assad (qui deviendra Chef de l’état syrien, père de l’actuel, Hafez); participant à une tournée des fortifications syriennes à la frontière syrienne, il suggère par exemple, de planter des eucalyptus autour des pièces d’artillerie syriennes, officiellement pour les dissimuler; durant les bombardements de la guerre des six jours, il suffira aux pilotes israéliens de viser ces bosquets pour réduire au silence l’artillerie et la défense antiaérienne syrienne. Rentré fin 1964 pour plusieurs mois, alors que sa “couverture” n’était plus aussi solide, il est possible que le Mossad l’ait probablement renvoyé sciemment en Syrie sachant qu’il courait le risque d’être découvert, pour provoquer une déstabilisation du régime de Damas lorsque serait éventé cette affaire d’espionnage à large échelle. Eli Cohen est effectivement identifié durant une opération de transmission d’informations vers Israël, grâce à des informations égyptiennes qui utilisaient alors de nouveaux systèmes de repérages soviétique. Jugé, torturé, il est pendu en dépit d’appels à la clémence en provenance de plusieurs grands pays du monde et du Vatican le 18 mai 1965. Lors de son arrestation, il est numéro 3 sur la liste d’accession au pouvoir en Syrie.

Source : Terre Promise