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Il est difficile de situer la date exacte
des événements dont nous allons vous faire le récit. Selon certains, ils auraient été contemporains de l'épopée Asmonéenne, et Judith, elle-même, aurait appartenu à la célèbre famille des prêtres princes. Mais peu importe, car l'acte d'héroïsme qu'elle accomplit a laissé un souvenir impérissable dans la mémoire du peuple juif.
![]() En vain, les Anciens et le haut commandement militaire s'efforcèrent de la dissuader. Vaincus par la résistance opiniâtre qu'elle opposait à leurs arguments, ils finirent par se résigner et lui accordèrent leur bénédiction. Judith quitta la cité, revêtue de ses plus beaux atours, qu'elle n'avait plus portés depuis la mort de son époux. Un voile épais couvrait son beau visage. Sa servante l'accompagnait, portant sur la tête un panier tout rempli de pains et de fromages, avec, en sus, quelques bouteilles de vin fort et vieux. Le soleil, déjà, s'était couché derrière les montagnes, et les deux femmes poursuivirent leur route en murmurant une prière. Bientôt une sentinelle avancée de l'ennemi les interpella. Mais d'une voix sans réplique, Judith lui dit :
: « Nous apportons des informations au général ! Conduisez-nous immédiatement auprès de lui ! ».
- Qui es-tu ? Dans quel but viens-tu me voir ?
Intéressé d'une part,
charmé d'autre part par la beauté et le maintien altier de cette inconnue, Holopherne acquiesça et donna l'ordre aussitôt à ses hommes de laisser Judith et sa servante aller et venir hors du camp chaque soir après la tombée de la nuit.
- Si tu dis la vérité et m'aides à prendre la ville, je ferai de toi ma femme ! dit-il à Judith.
Il en fut fait ainsi et les prévisions de Judith se réalisèrent. Béthul put à nouveau respirer, grâce à la bravoure et à la Foi d'une faible femme. |