![]() ![]() Mémorial Juif de Miedzyrzec-Podlaski Mon neveu Yonathan a un collègue qui lui a parlé d'un livre que son propre père, lui aussi par le plus grand hasard, originaire de Miedzyrzec-Podlasky, avait écrit en Yiddich racontant la liquidation des juifs de Miedzyrzec par les Nazis. Ce livre a été traduit en hébreu et j'ai pu y retrouver, comble de la coïncidence, traces de mon grand-père Szlomo : et quelles traces ! Avec la plus grande stupéfaction, j'y ai découvert qu'en juillet 1943, soit 2 ans après la date de sa présumée mort, mon grand-père Szlomo Boigienman ztsl était encore vivant et combattait dans les maquis polonais avec d'autres fugitifs et résistants. Cette nouvelle stupéfiante m'a révélé un tout autre aspect de mon grand-père Szlomo alors âgé de 73 ans dont le courage et la non résignation me renvoie une autre image de celui qui fut un homme humble et docile durant toute son existence. Que sa mémoire soit bénie parmi toutes les victimes innocentes !" |
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![]() Une des rues de la ville entierement juive Au XVIè siècle, la ville compte école, synagogue, cimetière et même une presse d'imprimerie juive qui finira à Bâle. La ville deviendra lituanienne, autrichienne et même russe au Congrès de Vienne de 1815, avant de devenir polonaise vers 1918. Les juifs y dépassent les 20% à la fin du XVIIè et y deviennent majoritaires vers 1830 (65%). La ville sera plutôt anti-hassidique avec un sommet atteint au XIXè quand son Rabbin, le Rav Yom Tov Lippman (le Tossefote Yom Tov), y excommunia les Hassidim avant que les relations entre les 2 branches ne s'apaisent définitivement après son renvoi. La Haskala y aura un impact modéré alors que le sionisme y sera très actif avec de nombreuses branches du Mizrahi, Betar ou Hachomer Hatzaïr et de nombreuses Alyas. Au début du XXè Siècle, la ville est un centre juif célèbre pour sa production de brosses et de fourrures. Avant la Shoah, les juifs de Miedzyrzec sont 12000, 75% de la ville ! |
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![]() Mur du Ghetto de Miedzyrzec Les Nazis en font un ghetto juif insalubre recueillant des juifs des environs (Nasielsk, Pultusk, Serock, Lodz, Gdynia, Cracovie, Mlawa) en transit pour Lublin Nord et le camp de la mort de Treblinka. Tandis que des milliers de juifs seront exécutés sur place à Miedzyrec, plus de 15000 juifs suivront ce trajet de mort dans des wagons surchargés à 140 passagers, mourant bien souvent dans le trajet (témoignage de survivants de Treblinka comme Abraham Krzepicki). De rares survivants du ghetto aménagent des caches dans les caves ou fuient dans les forêts environnantes. Au total, plus de 24000 juifs ont transité dans le ghetto de Miedzyrzec et une centaine de personnes (1% de la population juive d'avant-guerre) a survécu à la Shoah. |
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![]() Résistants Juifs dans la forêt de Naliboki/ Novogrudok. Pologne vers 1942 On peut citer la forte résistance juive de ghettos comme Vilna (Vilnius), Bialystok, et d'autres, souvent par héroïsme désespéré et sans aucun espoir de réussite. On note aussi des révoltes connues à Starodubsk, Kletsk, Lachva, Mir, Tuchin... Résistants Juifs dans la forêt de Rudniki/ Vilna. Lituanie vers 1943 Mais on doit surtout évoquer les milliers de juifs qui ont quitté ces ghettos pour rejoindre les combattants non juifs des maquis ou pour y former des brigades juives de résistance. Cette résistance a été d'autant plus difficile qu'elle opérait dans un contexte d'antisémitisme local dominant qui ne favorisait pas la fraternisation entre ennemis des Nazis, loin s'en faut ! On peut néanmoins citer des poches de résistance juive à Cracovie, Bialistok, Czestokhova, Bedzin, Sosnowiec, Tarnow, Minsk, Vilna, Riga, Kovno... On peut estimer à plus de 10000 juifs les survivants juifs de telles luttes dans les maquis. ![]() Résistant Juif pendu par les Nazis à Zolochev, Pologne vers 1943 |