![]() ![]() Ce cantique sera pour Israël, à toutes les époques de son histoire, d'une actualité jamais démentie. Quelle est donc la signification particulière de cet hymne, de la Chira par excellence? C'est que dans toute la Tora, c'est Dieu qui parle et Israël qui écoute, alors que dans ce chapitre 15 de l'Exode, c'est Israël qui chante, qui glorifie le Seigneur, et c'est en quelque sorte Dieu et son entourage qui écoutent! C'est dans ce cantique que l'âme de notre peuple s'est élevée au-dessus d'elle-même, pour devenir une source de spiritualité, une source de Tora! ![]() C'est par les paroles mêmes du Cantique qu'ils lui rendront hommage, et c'est ainsi qu'il faut comprendre ce passage du texte qui introduit le cantique proprement dit : " Alors Moïse chanta, et les enfants d'Israël entonnèrent l'hymne suivant à l'Éternel Vayomérou lémor : ils dirent " pour le redire" (aux générations futures !). Ce cantique n'est pas simplement l'expression de l'admiration sans bornes à la vue du miracle, le plus grand de notre histoire. Il exprime surtout une émouna, une confiance et une foi absolue en l'Éternel ! C'est ainsi qu'il est dit dans le dernier verset du chapitre 14, qui précède le cantique: ils eurent foi en l'Éternel et en Moïse son serviteur! Ils eurent alors la conviction intime que tout ce qui leur était arrivé dans le passé, les souffrances de l'esclavage comme la joie de la libération, toutes les épreuves que l'avenir leur réservera, encore, tout cela n'est que l'effet du 'Héssed, de la sollicitude de l'Éternel pour Israël ! Et il n'y a pour Israël de joie, il n'y a de raison d'être, que par la Émouna, la foi sans bornes ; ainsi que dit le psalmiste (97, Il) : " et la joie sur les cœurs droits" ; et le prophète 'Habakouk (2, 4) : " le juste vivra par sa ferme loyauté" (Tsadik béémounato Yi'hyé) ! ![]() Si ce cantique avait été entonné plus tard, les créatures n'y auraient plus répondu : elles ne vivaient déjà plus sous l'impression de l'événement, unique dans toute l'histoire des hommes! Si par contre Israël avait chanté sa confiance en l'Éternel dès la sortie d'Égypte on aurait pu lui répliquer : rendez hommage au Pharaon qui a bien voulu vous affranchir! Car la puissance du Pharaon était loin d'être brisée, ses chars et son armée étaient prêts à poursuivre ces esclaves affranchis, alors qu'ils étaient égarés dans le pays! C'est seulement à la vue de la destruction de cette armée réputée invincible, que nos pères purent s'écrier: Chantons l'Éternel car Il est souverainement grand, coursier et cavalier Il les a lancés dans la mer ... " pour conclure : " l'Éternel régnera à tout jamais! " En vérité, aucune créature au monde n'a chanté pareil cantique à l'Éternel! C'est pourquoi le cantique de la Mer réjouit nos cœurs chaque fois qu'il est récité, avec une mélodie qui lui est propre, dans la lecture hebdomadaire (et également dans la Paracha lue le septième jour de Pessa'h). Nous l'avons également inclus dans les Psouké de Zimra que nous disons chaque jour, dans la prière du matin. ![]() Certains expliquent ce Minhag par le fait que dans cette section sabbatique, se trouve le récit concernant la manne, nourriture céleste qui fut envoyée à nos ancêtres pendant les 40 années de la traversée du désert. Dans ce récit, nous lisons (Ex. 16, 25) : " mange la aujourd'hui, car c'est aujourd'hui Chabbate, en l'honneur de l'Éternel ; aujourd'hui, vous n'en trouveriez pas aux champs " ! ![]() Dans l'intention d'induire le peuple en erreur et de lui faire perdre la confiance en Moïse, ces deux conjurés de la faction de Kora'h allèrent secrètement, pendant la nuit de Chabbate, éparpiller les restes de leur manne dans les champs. ![]() Chatiment de Kora'h avec Dathane et Aviram Or les oiseaux étaient venus, entre temps, picorer les miettes que ces Récha'im avaient déposées ; ainsi grâce à ces oiseaux, le Chabbate fut sanctifié par le peuple d'Israël ! Aussi le Minhag de jeter, le Chabbate Bechalla 'h, les miettes de notre repas aux oiseaux, doit nous apprendre que le Saint béni soit-Il ne refuse sa juste récompense à aucune de ses créatures ! (Voir une explication du même genre dans Rachi sur le verset : " aux chiens vous la jetterez en pâture". Ex. 22, 30). D'autres disent enfin que les oiseaux méritent cette récompense parce que, chaque matin, ils entonnent un chant d'allégresse en l'honneur de leur Créateur : quoi de plus naturel que de leur donner cette récompense le Chabbate Chira ? |